Selon Raph Koster, le temps est (re)venu pour les MMORPG vraiment vivants, dynamiques et persistants

Raphael Koster est l'une des figures du MMORPG en Occident. EN 2019, il fondait le studio Playable Worlds pour concevoir son propre MMORPG et il en livre aujourd'hui le manifeste : un monde vivant, persistant et dynamique grâce au cloud computing.

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Depuis plus de 30 ans, Raphael Koster est l’une des figures de l’industrie occidentale du MMORPG : il a notamment signé de nombreux MUD, travaillé sur Ultima Online, EverQuest II ou Star Wars Galaxies, avant de devenir consultant. Fin 2019, il annonçait la création de son studio, Playable Worlds, pour concevoir son propre MMORPG et il en livre aujourd’hui le manifeste.

Car selon Raphael Koster, le temps est venu où les MMORPG tel qu’on les rêvait il y a encore quelques années peuvent devenir réalité – selon lui, ce que l'on imaginait dans les MUD (ces jeux en ligne textuels) peut finalement être concrétisé dans des univers tangibles en 3D.

Nous avons rêvé de mondes vivants : des mondes dans lesquels s’immerger, se laisser ensorceler par leur crédibilité et leur consistance. Nous avons rêvé de mondes nous offrant la liberté, et des façons de jouer ou vivre des choses que la réalité ne nous permet pas. Nous avons rêvé de mondes dans lesquels nos actions en tant que joueurs pouvaient faire la différence. Des mondes surplombés de deux lunes, animés par de mystérieuses magies, des mondes abritant des secrets cachés au fin fond de cavernes ruisselantes d’eau cristalline...

Selon Raphael Koster, ces mondes imaginés sous forme de texte n’ont peu ou prou jamais été réalisés concrètement, pour plein de raisons différentes (essentiellement techniques et commerciales). Mais selon le designer, le temps est venu où concevoir ces mondes rêvés devient possible. Dès lors, à quoi ressemble le MMORPG idéal de Raphael Koster ?

(...) Oui, les univers virtuels peuvent être aussi vivants que des lieux réels. Devenir des lieux où vous pourrez installer votre demeure virtuelle et laisser votre empreinte durablement. Les univers virtuels peuvent être dynamiques, pleinement persistants et modifiables par les joueurs, sans se limiter à de simples décors de carton-pâte sans profondeur et servant juste de cadre à un système de monétisation.

Nous disposons maintenant des technologies nécessaires : la puissance du cloud computing nous permet aujourd’hui de réaliser des choses impressionnantes grâce à l’IA et aux simulations qui nous semblaient impossibles autrefois. Ce rêve peut devenir réalité.

Oui, les mondes virtuels peuvent être pleins d’exploits et de dangers, d’aventures folles nous conduisant sur la crête d’un volcan pour atteindre un mystérieux temple caché – mais aussi un espace accueillant de nombreuses façons de jouer différentes, qu’on apprécie aussi dans d’autres types de jeux. Il n’est pas logique que la seule façon d’interagir avec les autres soit à la pointe d’une épée ou d’un canon de fusil. Nous voulons construire ! Fabriquer ! Commercer ! Collectionner ! Créer ! Nous pouvons rendre ces mondes jouables de nombreuses façons différentes, pour de nombreux types de joueurs.

Et de poursuivre : selon Raphael Koster, nous avons maintenant les connaissances permettant de développer des économies in-game gérées par les joueurs pour les encourager à œuvrer de concert dans des sociétés d’envergure.
Le designer estime aussi qu’il est maintenant possible d’imaginer des univers à la fois sociaux, profonds, et compatibles avec nos vies actuelles (jouer à un MMORPG tout en ayant une famille, un emploi et une vie sociale). Il estime qu’on peut autant s’amuser en jouant quelques minutes pendant une pause qu’en consacrant quatre heures à former un groupe pour un raid un vendredi soir. Toujours selon Raphael Koster, les façons de s’amuser ont évolué et il convient de l’intégrer aussi au genre massivement multijoueur, indépendamment des plateformes et de son temps de jeu.

Les mondes virtuels sont nombreux aujourd’hui, mais d’après Raphael Koster, ils sont souvent devenus « banals et assez prévisibles : tuer quelques monstres bleus, collecter quelques objets violets, aller chercher dix de n'importe quoi... Les MMO n’ont pas à se limiter à ça ».
Il estime qu’aujourd’hui, notamment grâce aux technologies et aux architectures natives à base de cloud, il est « à nouveau possible de rêver en grand » et il considère qu’il « est temps de transformer ces rêves en mondes jouables » – en référence à son studio, Playable Worlds. On sera sans doute curieux de découvrir la façon dont Raph Koster entend réaliser concrètement ses rêves de MMORPG.

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