Quid de la classification et de la modération des créations de joueurs dans Fortnite ?

Aujourd'hui, les joueurs de Fortnite consacrent davantage de temps aux contenus conçus par les créateurs que dans la version officielle du jeu. Comment néanmoins réguler et modérer ces contenus créés par les joueurs ?

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Le mode Créatif de Fortnite met à disposition des joueurs inventifs des outils de construction, de personnalisation des terrains ou encore de décoration permettant de personnaliser les îles du métavers du studio, voire de concevoir des mondes entiers abritant des jeux autonomes et des contenus inédits. Et ces mondes imaginés par les joueurs peuvent être partagés au sein de la communauté des utilisateurs de Fortnite. On le sait, pour encourager ces créations, Epic Games permet aux créateurs de monétiser leurs créations grâce à son programme Creator Economy – notamment sur la base de la popularité d’une île, les gains qu’elle génère sont partagés entre Epic et le créateur.

Manifestement, la formule se révèle efficace puisque selon Tim Sweeney récemment, la croissance de Fortnite est aujourd’hui soutenue principalement par le contenu des créateurs – le patron d'Epic précise que les joueurs passent dorénavant plus de temps dans les îles des créateurs que dans l’univers « officiel » de Fortnite. 

Le contenu créé par les joueurs soulève néanmoins une problématique de taille, a fortiori dans les jeux s’adressant aux jeunes joueurs : comment s’assurer que les environnements imaginés par les créateurs sont adaptés aux joueurs qui s’y aventureront, sans contenus choquant ou inappropriés ?

Imposer la classification de l'IARC aux créateurs de contenu

Epic dispose d’équipes de modérateurs mais le studio entend aussi s’appuyer sur l’International Age Rating Coalition (l’IARC), un organisme international qui repose lui-même sur les méthodes de classification de jeux vidéo déjà existantes à travers le monde (le système PEGI en Europe, l’ESRB outre-Atlantique, l’USK en Allemagne ou l’ACB en Australie par exemple). Concrètement, l’IARC attribue une classification au regard de critères globaux, qui permettent ensuite d’attribuer une classification PEGI, ESRB, USK, etc. applicable dans les différents pays du monde. 

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Dans le cadre des créations de Fortnite, à partir du 14 novembre prochain, les créations de joueurs devront faire l’objet d’une classification IARC. Cette classification indiquera aux joueurs (et aux parents) si une île contient ou non des contenus sensibles, si elle est accessible à tous ou réservés aux joueurs d’un certain âge, etc. La classification sera corrélée au système de contrôle parental de Fortnite (les parents pourront configurer le système pour bloquer l’accès aux îles non adaptées à leurs enfants) et si un créateur ne renseigne pas la classification IARC de son île, elle deviendra inaccessible. À partir du 16 octobre prochain, les créateurs de contenu auront accès au formulaire de classification depuis leur espace de création et ils auront donc un peu moins d’un mois pour le compléter. Epic précise qu’au regard des informations renseignées, les modérateurs du studio vérifieront le contenu des îles.

On comprend donc que les créations de joueurs seront maintenant soumises exactement aux mêmes contraintes de régulation... que les jeux vidéo de développeurs professionnels (qui nécessitent par exemple une classification PEGI ou ESRB pour être distribués sur consoles en Europe ou aux Etats-Unis, notamment). On sait qu’il y a toujours quelques méthodes permettant de passer entre les mailles du filet, mais on retiendra qu’Epic ouvre manifestement la voie à une forme de régulation des contenus créés par les joueurs – et si l’on considère que ces contenus seront vraisemblablement de plus en plus présents dans l’industrie du jeu (au fur et à mesure de la démocratisation des outils de création et des plateformes de partages), ces méthodes de classification pourraient progressivement se généraliser à l’avenir.

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