La FTC sud-coréenne inflige une amende administrative de 42 milliards de wons à Google

Selon l'Autorité de la concurrence sud-coréenne, Google aurait abusé de sa position pour imposer des contrats d'exclusivité aux développeurs coréens de jeux Android et ainsi entraver la croissance de sa rivale One Store. 

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Les acteurs du numériques sont aujourd’hui omniprésents dans notre quotidien, au point d’abuser parfois de leur position dominante au détriment du consommateur et du marché. Il appartient alors aux Autorités de la concurrence de chaque pays d’en juger et le cas échéant d’imposer des sanctions pour assurer une certaine équité au sein d’un secteur économique. La Korea Fait Trade Commission (KFTC), l’Autorité de la concurrence sud-coréenne, vient d’en faire de nouveau la démonstration en infligeant une amende administrative de 42,1 milliards de wons à Google (de l’ordre de 29 millions d’euros) pour sa politique commerciale sur Google Play en Corée du Sud, entre juin 2016 et avril 2018.

Evidemment, Google Play est un acteur majeur de la distribution de jeux mobiles en Corée, mais en juin 2016, un conglomérat de géants coréens des nouvelles technologies (SK Telecom, KT, LG Uplus et Naver) lançait la plateforme One Store. Dans la foulée, Google proposait des contrats d’exclusivités aux développeurs de jeux coréens, leur octroyant une meilleure visibilité sur Google Play s’ils renonçaient à lancer leurs jeux Android aussi sur One Store.

La KFTC y voit un abus de position dominante, actant qu’entre juin 2016 et avril 2018, la part de marché de Google est passé de 80-85% à 90-95% dans le secteur de la distribution de jeux Android quand celle de One Store est tombée de 15-20% à 5-10% au cours de la même période. Considérant Google Play et One Store pèsent pour 90% du marché de la distribution de jeux Android en Corée, la KFTC estime que la politique de Google a porté préjudice à son concurrent direct mais aussi aux principaux acteurs du secteur comme NCsoft, Netmarble ou Nexon, contraints de se priver d’une seconde plateforme de distribution.

Par voie de communiqué, Google indique avoir collaboré avec la KFTC dans le cadre de son enquête au cours des cinq dernières années et estime n’avoir enfreint aucune loi sud-coréenne. Le géant américain souligne également avoir fait des « investissements substantiels au profit du succès des développeurs » et marque dès lors « son désaccord respectueux avec les conclusions de la KFTC ». En attendant de recevoir les conclusions complètes de la KFTC (qui ne s’est pour l’instant exprimée qu’au travers d’un communiqué), Google dit se réserver le droit « d’évaluer de prochaines actions à mener » – s’il y a matière, Google pourrait donc contester l’amende.
Pour mémoire, la KFTC avait déjà infligé une amende de 200 milliards de wons à Google pour abus de position dominante et avoir empêché les constructeurs de smartphones locaux (Samsung et LG) d’adapter l’environnement Android, et la même année, elle avait également interdit à Google et Apple d'imposer leur seule plateforme de paiements au sein de leur environnement respectif au détriment des solutions de paiements tierses. 

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