Ubisoft engage des poursuites contre Apple et Google, pour avoir distribué le jeu mobile Area F2

Selon Ubisoft, le jeu chinois Area F2 est une copie conforme de Rainbow Six: Siege et le développeur engage des poursuites contre Apple et Google qui distribuent le jeu litigieux sur l'AppStore et GooglePlay – mais pas contre le développeur chinois.

Au sein du catalogue d’Ubisoft, Rainbow Six Siege se classe incontestablement parmi les succès commerciaux (fort de quelque 55 millions de joueurs inscrits) et comme parfois dans l’industrie du jeu, les succès « inspirent » la concurrence – plus ou moins ouvertement et à des degrés divers.
Le mois dernier, le développeur chinois Ejoy lançait ainsi le jeu mobile Area F2 et selon Ubisoft, le jeu du studio chinois est « quasiment une copie carbone » de Rainbow Six: Siege. Selon le studio breton « Rainbow Six: Siege se classe parmi les jeux multijoueurs compétitifs les plus populaires au monde et est l’une de [ses] licences les plus rentables ». Or, toujours selon Ubisoft, « chaque aspect d’Area F2 est copié de Rainbow Six: Siege, depuis l’écran de sélection des personnages jusqu’à l’écran final et à peu près la totalité de ses qui se trouve entre les deux ».

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C’est ce qu’on peut lire dans la plainte déposée par Ubisoft (dont les bons mots sont rapportés par Bloomberg) devant les tribunaux fédéraux de Los Angeles... contre Apple et Google – et non contre le studio de développement Ejoy, qui appartient au géant chinois Alibaba (Daniel Ahmad rapporte sur Twitter que Ejoy conteste les accusations de copies et dit respecter Ubisoft, alors que les équipes juridiques du Chinois seraient en discussion avec celle du Français). 
Ubisoft argue en effet avoir contacté Apple et Google pour leur signaler le cas d’Area F2, que le développeur français considère donc comme étant une contrefaçon évidente, violant les principes du copyright américain. Les deux groupes américains auraient refusé de supprimer le jeu de leur plateforme respective, l’AppStore et GooglePlay. Ubisoft y voit motif à engager des poursuites.

Et on sera sans doute curieux de découvrir la position des juges américains, dans la mesure où Ubisoft réclame l’application d’un droit qui n’a pas été formellement acquis devant un tribunal – le caractère contrefait d’Area F2 est peut-être évident pour Ubisoft (et les juges américains y souscriront peut-être également), mais à ce stade, le studio français ne peut s’appuyer sur aucune décision de justice pour le revendiquer. Et on le comprend sans doute au regard des (piètres) chances de succès d’une action en justice pour contrefaçon, contre Alibaba, devant les juridictions chinoises. Reste à déterminer maintenant si des poursuites contre Apple et Google devant les juges californiens ont davantage de chances d’aboutir.

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