Les développeurs de jeux se disent peu intéressés par les NFT

Les développeurs de jeux souhaitent-ils intégrer des NFT à leurs jeux ? D'après la consultation annuelle de la GDC (2700 répondants), 70% des développeurs répondent par la négative à cause des enjeux économiques et écologiques. 

On l’a constaté au cours des derniers mois, de nombreux studios manifestent un certain intérêt pour les NFT – ces jetons reposant sur les technologies de la blockchain, permettant à la fois de certifier la propriété de contenus numériques et de les monétiser. Ubisoft a d’ores et déjà déployé sa plateforme dédiée, NCsoft, Coms2uS ou Citadel Studios s’y intéressent, Square-Enix ou Sega s’y préparent...

GDC

Pour autant, dans une consultation adressée aux développeurs en marge de la prochaine Game Developers Conference (qui se tiendra du 21 au 25 mars prochains à San Francisco), une grande majorité des 2 700 professionnels de l’industrie à avoir répondu à le consultation se dit hostile aux NFT. D’après le sondage, 72% indiquent ne pas souhaiter intégrer de crypto-monnaies parmi leurs outils de monétisations et 70% répondent de même concernant les NFT.

Pour expliquer ces choix, les développeurs évoquent le risque économique que représentent les technologies reposant sur la blockchain (les jeux concernés sont parfois des scams) ou les enjeux environnementaux qu’elles représentent. Les organisateurs de la GDC partagent quelques commentaires de développeurs. Pour les uns, c’est ainsi une technologie encore majoritairement utilisée à des fins spéculatives (ceux qui s’y « intéressent le font pour gagner de l’argent dans des mécaniques de jeux d’argent, et il n’y a pas encore assez d’intérêt public pour en faire une véritable monnaie »), quand d’autres soulignent la consommation énergétique de la technologie (« je préfère ne pas avoir à assumer la destruction d’une forêt tropicale simplement pour certifier la propriété d’un fichier .jpg »).

Gageons que les problématiques soulevées par les NFT pourraient faire des sujet de conférences pertinents pour les prochaines GDC.

La convention des professionnels de l’industrie du jeu a par ailleurs déjà identifié d’autres sujets pour ses échanges à venir : 38% des développeurs constatent que leur société a initié des discussions pour prévenir les risques de toxicité sur les lieux de travail (même si 62% des studios n’ont rien changé), et c’est un sujet d’intérêt de plus en plus prégnant au sein des studios. Dans le même ordre d'idées, 55% des développeurs consultés estiment que les salariés du secteur devraient se syndiquer. Seuls 18% estiment que ce souhait se concrétisera, mais d'après la GDC, les chiffres n'ont jamais été si élevés en dix ans de consultations en marge des GDC. 
La GDC constate aussi que les problématiques d’accessibilité dans les jeux sont aussi de plus en plus prises en compte (notamment pour faciliter le jeu des joueurs handicapés) : 39% des développeurs disent maintenant intégrer ces problématiques à la conception de leurs jeux (contre seulement 36% qui ne le font pas).

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