Test de Magic The Gathering Arena - Un nouveau tour de Magic

Après quelques mois en bêta-test, Magic the Gathering Arena sort enfin de façon officielle, simultanément avec sa nouvelle extension, Le Trône d'Eldraine.

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Autant le dire tout de suite, tester Magic The Gathering Arena est loin d’être chose aisée. Ce CCG qui possède une histoire extrêmement riche est sorti originellement en 1993. Quelques tentatives d’adaptations sur ordinateur avaient déjà vu le jour par le passé, mais sans grand succès. Mais Magic The Gathering Arena amène enfin ce que les joueurs du jeu de cartes attendaient : une vraie version 100% identique au jeu de cartes sur table. Une parité entre les deux univers (ou presque, j’y reviendrai) et surtout l’expérience et le savoir-faire d’une machine internationale qui se rôde depuis des années dans la compétition, Wizard of the Coast.

Avec l’explosion des compétitions esport depuis quelques années, il était étonnant que Magic ne tente pas d’y faire son trou, surtout quand on voit le succès d’autres jeux de cartes qui se sont largement inspirés du modèle de Magic pour s’installer sur cette scène. Je ne vais pas les nommer, il y en a beaucoup, mais il est évident que Magic reste un jeu très souvent copié, mais rarement égalé – peu de systèmes pouvant se vanter de tourner aussi bien et sûrement aucun qui n’a pu traverser les âges et la méta comme lui.

Magic, c'est chic - Parlons un peu de l’historique du jeu

Magic est créé en 1993 par Richard Garfield suite à une discussion avec Peter Adikson : le CEO de Wizards of the Coast de l’époque cherchait en effet un jeu facile à transporter, et a très vite été séduit par le projet de Garfield. Le 5 août, le jeu est produit et se retrouve très vite confronté à une demande bien supérieure aux capacités de production du studio et c’est alors un nouveau genre qui explose dans les années 90, alors que beaucoup d’autres jeux de cartes voient le jour.

Pour Magic, ce succès s’est enchaîné à peine quelques mois après la sortie avec une première extension, Arabian Nights et depuis lors, le jeu se voit gratifié d’une nouvelle extension tous les trois mois, en plus d'une édition de base chaque année et a établi une révision régulière du jeu de base (chaque année, en fait). À la fin de 1994, plus d’un milliard de cartes avaient déjà été imprimées. Plusieurs révisions ont été effectuées dans le jeu, plusieurs évolutions du système de sortie ont été réalisées ce qui met Wizard of the Coast largement en tête de la gestion d’un jeu sur un très long terme.

En 1996, arrivent les premiers « Pro Tours », des tournois internationaux avec du cash-prize autour du jeu. Sans être comparable à ce qui se fait aujourd’hui, c’était néanmoins totalement inédit à l’époque et même la chaîne sportive ESPN s’est intéressée à la diffusion des plus gros tournois.

Un succès énorme qui continue d’être encore d’actualité quelque 25 ans plus tard, et Wizard a annoncé récemment que sur les dix dernières années, plus de 20 milliards de cartes ont été imprimées et qu’une série animée allait voir le jeu sur Netflix. Et c’est dans ce contexte qu’arrive MTG Arena sur la scène de Magic : The Gathering.

It's a kind of Magic - Bienvenue dans l'ère numérique

Le jeu de cartes n’a jamais démérité. Mais avec l’arrivée de MTG Arena, le jeu de cartes connaît une explosion. On pourrait craindre une désertification du jeu de cartes sur table au profit de MTG Arena, mais que nenni. Combien d’anciens joueurs n’ont pas arrêté Magic : The Gathering sur table et se sont remis à MTG Arena ? Rien que sur JeuxOnline, on en compte plusieurs sur le forum qui en parlent et qui rejouent très activement à présent alors qu’ils avaient abandonné le jeu depuis plus de dix ans. La vie est telle qu’il n’est plus toujours possible de voir des gens avec qui jouer. Et ça, Wizard of the Coast l’a bien compris.

De plus, effet kiss cool, l’engouement autour de MTG Arena a ramené des joueurs en boutique, pour acheter des cartes et jouer de visu ! Je ne connais pas les données exactes des ventes de cartes ces derniers mois, mais je le constate dans les deux boutiques que je fréquente : il y a beaucoup plus de joueurs aux différents drafts et autres organisations autour de Magic : The Gathering.

De plus, j’en ai parlé plus haut, il commence à y avoir une parité entre le jeu de carte papier et celui en ligne. Si vous achetez un deck préconstruit papier, il y a un code pour l’avoir sur le format en ligne aussi ! C’est un très bon pas dans un sens que j’espère voir se développer. Les joueurs qui achètent des cartes IRL pourraient faire valoir ces mêmes cartes en ligne (pas l’inverse, le jeu en ligne est beaucoup plus accessible et moins onéreux que le jeu de cartes) avec par exemple un visuel différent qui indiquerait qu’ils les possèdent IRL, ça octroierait vraiment une dynamique incroyable au jeu de cartes et ça serait du gagnant-gagnant.

That old black Magic - Une scène esport prête depuis 26 ans

Ce rapprochement a aussi des conséquences énormes au niveau du Pro-Tour. Auparavant très limitée à une communauté réduite de joueurs, l’arrivée de MTG Arena et de la scène esport a tout standardisé : les anciens joueurs pros sur papier ont dû passer à la version online de leur jeu fétiche pour briller, pour une facilité de diffusion. Je ne cache pas que cela a fait grincer les dents… mais en contrepartie les championnats ont gagné en valeur de façon totalement exponentielle avec des cash-prize qui peuvent aller à plus d’un million d’euros, contre quelques dizaines de milliers au mieux, auparavant. La diffusion des tournois en live sur Twitch, commenté à travers le monde ont déjà connu un énorme succès, et tout semble rôdé, la scène a déjà ses stars, mais quoi de plus normal, car, je le rappelle, c’est une scène qui possède sûrement le plus d’expérience en la matière. 25 ans de pro-tour.

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Attardons-nous maintenant sur les raisons de ce test : la sortie officielle de Magic The Gathering Arena

TG, c'est magique - Ah, c'était pas encore vraiment sorti en fait ?

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Car oui, malgré le succès évoqué plus haut, le jeu n’est sorti officiellement que le 26 septembre dernier, en même temps que sa dernière extension, le Trône d’Eldraine. Avant cela, le jeu n’était qu'en phase de « bêta ». Alors, ça semble anecdotique, mais il fallait bien sortir de la phase bêta un jour pour le lancer officiellement.

Le jeu est développé par Wizard of the Coast’s Digital Game Studio et comme je l’ai déjà dit, il est le pendant exact du jeu de cartes sur table avec toutes ces règles retranscrites parfaitement. Cinq couleurs de cartes, des invocations, des sorts… je ne vais pas détailler les règles de Magic, ça serait trop énorme donc je vais partir du principe que, si vous lisez ce test, vous connaissez un peu son univers. Pour les autres, pas d'inquiétude, il y a toutes les raisons pour vous de jouer à MTG Arena :

  • C’est la méthode la plus facile et accessible de mettre un pied à l’étrier et découvrir ce jeu de cartes. Il y a un tutoriel très bien ficelé pour vous apprendre le B-A.BA.
  • Vous pouvez compter sur des outils et une communauté hyper vaste pour vous guider dans l’apprentissage. Des decks petits budgets sont régulièrement présentés sur diverses plateformes.
  • Le nombre de formats existant entretient toujours le challenge, mais vous met très souvent sur un pied d’égalité avec les joueurs les plus aguerris.
  • Pleins d’events sur la durée avec des récompenses régulières in-game

Je me rappelle d’un débat que j’avais eu il y a plusieurs années avec un ami, à la sortie d’un autre jeu de cartes hyper connu, que c’était malheureux que Magic ne tente pas le coup, mais qu’en effet ça soit vraiment difficile de retranscrire le jeu de cartes fidèlement tant il est possible, dans Magic, d’intervenir dans le tour de l’adversaire. Et bien, je me suis bien fourvoyé, car ça marche vraiment très bien.

Alors oui, c’est sûr, on a un jeu de cartes beaucoup plus lent que la concurrence online. Et en partie à deux manches gagnantes, il ne faut pas avoir peur d’y passer parfois plusieurs dizaines de minutes. Mais Magic est tellement plus tactique, tellement plus stratégique et offrant un panel de possibilités tellement plus vaste que la concurrence. Et malgré cette « lenteur » qui aurait pu faire peur, plus d’un milliard de parties ont été jouées durant la bêta.

Rien que depuis le début de cette année, le nombre de viewers sur Twitch à doublé par rapport à 2018. Et Wizards of the Coast promet une année 2020 extrêmement riche en événements esport.

Le fric dans Magic - Un vrai free-to-play

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Le jeu est free-to-play. Vous pouvez donc commencer de suite sans dépenser un euro. De plus, après deux ou trois mois, même en full F2P, vous n’aurez pas à rougir de vos possibilités, car MTG Arena est très généreux avec ses joueurs. Il y a régulièrement des codes pour vous fournir des decks, mais il y a aussi des modes de jeu qui récompensent les joueurs via des quêtes avec de l’or et de l’expérience, avec lesquels vous pouvez acheter des boosters (des paquets de cartes aléatoires : 1 mythique ou rare, 2 inhabituelles et 5 communes) ou carrément en recevoir avec le niveau de jeu que vous allez atteindre. Quel que soit le mode dans lequel vous allez jouer, vous serez récompensés de ces bonus (or et xp). Du coup, parlons-en.

Ranked

Le premier mode est évidemment le mode classique « ranked » ou vous allez jouer avec un deck de votre confection contre des joueurs d’un niveau équivalent. Plusieurs paliers sont là pour vous départager, eux-mêmes divisés en quatre. On commence à Bronze 4 vers Bronze 1, puis Argent, Or, Platine, Diamant et Mythique.

Parmi les joueurs atteignant le stade « Mythique », un top 1000 se forme et les meilleurs d’entre eux peuvent potentiellement être invités à rejoindre les championnats internationaux de Magic.

Ce classement se reset chaque premier du mois (mais on ne recommence pas à zéro, vous avez un palier minimum en rapport avec votre classement précédent).

Ce mode de jeu se joue en une partie gagnante, c’est le mode de jeu qui est en général le plus adapté aux débutants.

Traditionnal Ranked

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C’est le mode de jeu traditionnel de Magic. Le niveau est associé à celui en BO1 (ranked, donc), sauf qu’ici on est en BO3, c’est-à-dire « Best of three ». Il faut donc accumuler deux victoires contre un même adversaire. C’est un mode de jeu qui demande plus de réflexion et surtout beaucoup plus de connaissance du jeu en lui-même et de sa méta, car, entre les différentes parties, vous pouvez adapter votre deck grâce à un sideboard de 15 cartes que vous pouvez intégrer au deck jouable, tout en en retirant d’autres. C’est le format privilégié pour les parties d’esport.

Play et Traditionnal Play

Même chose qu’en haut, sauf qu’il n’y a pas de classement. Vous pouvez donc rencontrer des gars très faibles ou au contraire de très bons joueurs qui essayent de nouvelles combinaisons de cartes.

Events

Ce sont des événements temporaires qui s’enchaînent les uns derrière les autres pour une durée d’une semaine environ.

Draft

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Une des méthodes les plus populaires de jouer à Magic, le draft consiste à payer une participation (ici en pièce d’or, la monnaie du jeu, ou en gemmes qu’on se procure via argent réel). En échange, vous allez recevoir trois boosters de 15 cartes. Vous ouvrez votre premier paquet et vous sélectionnez une carte de celui-ci et vous passez le reste de votre booster au joueur à votre gauche. Évidemment, IRL ça engendre des techniques de « draft » qu’on n’a pas en ligne. Si IRL vous allez parfois choisir une carte pour bloquer un jeu potentiel de votre adversaire, en ligne ça ne sert a rien, car vous draftez avec des IA et les packs sont générés à chaque sélection de cartes.

Et vous faites la même chose jusqu’à ce que les trois boosters soient épuisés. Vous aurez donc un pool de 45 cartes, auquel vous pouvez ajouter le nombre de terrains que vous voulez, pour réaliser un deck de 40 cartes pour affronter d’autres joueurs (IRL, les autres joueurs sont évidemment ceux avec qui vous avez fait tourner les boosters). Le draft possède aussi un classement, comme le ranked, mais il est parallèle à celui-ci donc n’influe pas le niveau de vos adversaires.

C’est un mode de jeu très rentable, car les récompenses de fin de draft (vous perdez après deux ou trois défaites) sont plus importantes que si vous aviez simplement acheté des boosters aléatoirement. Surtout au-delà de deux victoires. À quatre victoires, vous récupérez même la somme de gemmes payée pour participer.

À noter qu’à chaque fin de mois, vous aurez des récompenses cumulatives et proportionnelles à votre classement sur les deux systèmes, normal et draft.

Toute Magic a un prix - Une boutique pas du tout invasive

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Vous pouvez y trouver pas mal de choses. Outre la possibilité d’acheter des boosters avec de la monnaie du jeu ou de l’argent réel, il y a pas mal d’autres possibilités cosmétiques. Parfois en gemmes, parfois en or.

Pas mal de sites ont déjà fait des calculs très compliqués pour déterminer le système le plus rentable du jeu, mais pour ma part je trouve que Magic reste très raisonnable à ce niveau-là. De plus, comme je l’ai déjà dit, le jeu est terriblement généreux et, oui bien sûr, vous irez plus vite en ouvrant les cordons de votre bourse, mais ce ne sera jamais qu’un avantage provisoire, car tout vient à point à qui sait attendre. Et pour ceux que ça ne dérange pas de payer, l’ensemble est très raisonnable. Comptez une cinquantaine d’euros pour 10 000 gemmes et un draft coûte généralement 1500 gemmes, les cosmétiques varient entre 500 et 2000 gemmes.

Tournez magic - La rotation

La sortie du jeu ce 26 septembre a aussi permis de réaliser une tournante au niveau du format standard du jeu et l’introduction du mode historique.

Évidemment, MTG Arena ne possède pas toutes les extensions créées par Magic: The Gathering à ce jour. Elle a commencé avec ce qui existait fin 2017 (Ixalan et cie) mais continue maintenant au même rythme que le jeu de cartes traditionnel, à savoir une sortie tous les trois mois.

Ça change la donne évidemment, car, généralement au mois de septembre, se réalise la nouvelle rotation déterminant le format « Standard » du jeu, le nerf de la guerre de Magic et de son aspect jeu compétitif. À ce moment-là, seule la dernière version du jeu de base et les trois dernières extensions sont valables dans le format standard. Ce format se verra renforcé par les prochaines extensions qui sortent en janvier et mai de l’année qui suit, ainsi que de la version suivante du jeu de base, en général qui sort en juillet, jusqu’à sa prochaine rotation, l’année suivante.

Actuellement ça donne :

  • Les guides de Ravnica (septembre 2018)
  • L’allégeance de Ravnica (Janvier 2019)
  • La guerre des PlanesWalkers (mai 2019)
  • Core set 2020 (Juillet 2019)
  • Le Trône d’Eldraine (Septembre 2019)

Auxquelles vont donc se rajouter (nom anglais) :

  • Theros : Beyond Death (Janvier 2020)
  • Ikoria : Lair of Behemoth (Mai 2020)

En gros, les extensions ont deux ans de vie dans le format standard.

D'où l’arrivée du mode « historique » dans MTG Arena qui permet, quant à lui, de jouer avec toutes les cartes parues dans l’édition numérique du jeu de cartes, c’est-à-dire depuis Ixalan. Le format historique débutera réellement au mois de novembre 2019 et aura sûrement ses propres tournois. D’ailleurs, des cartes devraient sortir spécialement pour ce mode à l’avenir.

Et évidemment, vous pouvez aussi jouer contre vos amis sur MTG Arena. Il suffit simplement d’entrer leur tag et de lancer un défi à l’autre en même temps. Et c’est parti pour jouer dans le mode que vous souhaitez avec votre ami : BO1, BO3, etc.

Si vous voulez en savoir plus, si vous voulez rejoindre les fans du jeu sur le forum, venez donc jeter un œil par ici. Ce forum est de plus en plus actif et il ne tient qu’à vous de le rendre encore plus pérenne !

Au plaisir de vous croiser en jeu ou autour d’une table

- Testé par Seiei

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