L'axiome du F2P : le « Come-Stay-Pay »

Au-delà de la multiplication des titres gratuits disponibles, la logique économique du « free to play » repose sur l'axiome du « Come-Stay-Pay ». Il convient d'abord de faire venir le joueur (Come), puis de le faire rester (Stay), avant de le faire payer et l'encourager à dépenser (Pay).
Si faire venir les joueurs sur un jeu gratuit semble être une démarche (relativement) aisée, les fidéliser s'avère manifestement déjà plus compliqué. Mais là encore, un certain consensus semble se dégager chez les différents acteurs du secteur. Pour attirer les joueurs, il faudra traduire. Pour les fidéliser, on misera sur le service et les à-côtés du jeu.

Manifestement, pour tous les portails de MMO F2P, en Europe mais aussi ailleurs, « traduire est la clef du succès, surtout en France » (dixit Fabien Dupontroué de Gametribe). Et aujourd'hui, les joueurs européens peuvent tous ou presque jouer dans leur langue natale, que ce soit l'anglais, l'allemand, le français, l'espagnol ou l'italien.
De plus en plus d'exploitants de MMO F2P prennent la mesure de l'importance du marché européen et affichent aujourd'hui des moyens et des ambitions internationales parfois très proches de ceux de leurs homologues payants. Comme pour le MMO à abonnement, les portails coréens et américains de MMO « free to play » n'hésitent plus à traduire leur jeu (notamment en allemand et en français, voire en espagnol) pour toucher tous les publics. C'est la politique mené par le Japonais Gala depuis 2007 avec son portail européen gPotato.eu. C'est ce qu'est en train de faire l'américain Aeria en s'installant en Allemagne avec l'objectif avoué de distribuer sa douzaine de jeux partout en Europe.
Et le marché n'en sera que plus concurrentiel. Comment, alors, se distinguer de la concurrence européenne, américaine ou asiatique ? En misant sur le service.

Traduction, localisation, animations

En matière de service, le portail gPotato affiche la couleur. Selon Julien Wera, « il ne suffit pas de traduire un jeu pour le localiser ». L'équipe de Gala Networks Europe, qui exploite le portail gPotato.eu, revendique ainsi des contacts réguliers avec les équipes de développement de ses MMO. Alors que Julien Wera était venu de Dublin à Paris pour le Festival du Jeu Vidéo, par exemple, Nicolas Pajot (Chief Officer & Business Development chez GNE) s'offrait, lui, une escapade en Corée pour transmettre les desideratas des joueurs français aux développeurs asiatiques... Tâche (relativement) aisée dans le cadre du portail gPotato : Gala, la maison mère japonaise du portail, dispose d'une importante prise de participation chez nFlavor (le développeur de Rappelz) et dans une moindre mesure chez Aeonsoft (le développeur de Flyff). Le MMO F2P est une grande famille. Idem chez l'italien Gametribe qui a aussi des bureaux à Lyon ou chez Aeria Games qui a recruté six allemands pour s'occuper de son bureaux berlinois et qui prévoit quelque 50 embauches supplémentaires d'ici deux ans.

L'objectif premier consiste manifestement à rester en contact étroit avec les joueurs. Même son de cloche chez les différents acteurs présents lors du Festival du Jeu Vidéo 2008 : « Nous ne sommes pas uniquement là [au FJV] pour montrer nos jeux, nous venons surtout rencontrer les joueurs ».
Le stand gPotato était par exemple le théâtre de concours autour du MMO de rollers Street Gears (dont la sortie est prévue courant novembre 2008) ou encore l'occasion de discuter avec les joueurs... retrouvant parfois leur personnage dans les vidéos officielles diffusées sur le stand. Selon Julien Wera, le portail gPotato entend s'appuyer sur une communauté forte, animée par des « maîtres de jeu [six à sept personnes à plein temps] proches de la communauté et connaissant les joueurs ». La gestion de communauté hors des jeux et les animations dans les mondes seraient donc la clef... Encore faut-il pouvoir assurer la mission malgré l'augmentation du nombre de joueurs.

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MMO F2P : un marché concurrentiel, voire peu rentable ?

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