CIG se « restructure » et licencie parmi les cadres de Star Citizen

Les licenciements dans l’industrie du jeu vidéo se multiplient et Cloud Imperium Games profiterait d'une délocalisation de ses bureaux à Manchester pour licencier parmi ses cadres. Certains dénoncent une atmosphère « hautement toxique ».

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Les annonces de licenciements dans l’industrie du jeu vidéo s’enchainent à un rythme vertigineux, mais les raisons qui les motivent sont parfois diverses – le plus souvent des difficultés financières, mais pas seulement. C’est ce que tend à démontrer le récent exemple du groupe Cloud Imperium Games qui chapeaute le développement de Star Citizen et qui vantait en début d’année des résultats financiers en hausse constante. Pour autant, selon des indiscrétions relayées sur les réseaux sociaux (notamment sur Reddit), Cloud Imperium Games procéderait actuellement à « une restructuration » et le premier cercle du studio en profiterait pour licencier parmi les cadres emblématiques de Star Citizen.

Concrètement, les bureaux de Cloud Imperium Games feraient actuellement l’objet d’une « délocalisation » à Manchester – le groupe y a ouvert un studio fin 2021 et y déplace manifestement de plus en plus de ses équipes, apparemment motivé par les incitations fiscales très attractives de la ville britannique. Or, certains des salariés américains ou canadiens de Cloud Imperium Games ne veulent ou ne peuvent pas s’installer en Angleterre. Faute d’accepter la délocalisation, ils seraient alors licenciés.

Depuis quelques semaines, le site MassivelyOP rapporte ainsi les départs successifs de Todd Papy, directeur de jeu de Star Citizen depuis près d’une dizaine d’années, mais aussi du producteur principal Jake Ross, de Dan Trufin (assistant design director), du designer principal Dane Kubicka, ou encore des responsables de l’assurance qualité Vincent Sinatra et Andrew Rexroth.

« Une compagnie hautement toxique »

Dans ce contexte délétère, la productrice Annie Bouffard annonce sur LinkedIn avoir démissionné de son poste pour quitter « une compagnie hautement toxique sans avoir signé de contrat ailleurs », pour préserver sa santé mentale – elle estime que quitter son emploi est certes « très anxiogène, bien sur, mais dans la balance ça me coute bien moins cher en frais de santé mentale que de rester ». Elle travaillait chez Turbulent, racheté par CIG en juillet de l’année dernière. Elle s’exprime très ouvertement, dans le cadre d’un échange sur les comportements toxiques dans l’industrie du jeu vidéo :

On m'a gaslightée quand j'ai exprimé une inquiétude quant à de potentiels [licenciements], me disant que je ne savais pas de quoi je parlais, juste avant les fêtes. À la fin janvier, un licenciement de masse, déguisé en "relocation of staff" (alors que très peu pouvaient/voulaient déménager dans d'autre pays/sur d'autres continents avec peu ou pas de préavis) est survenu.

Mon patron ne m'a pas adressée la parole depuis novembre. À mon évaluation annuelle, on a admis que je faisais très bien mon travail et que je remplissais tous les objectifs, mais on a passé une heure sur mon caractère et ma "négativité". On s'est moqué de moi de manière condescendante quand j'ai dit que ce qui m'importais c'était le bien être de mes équipes.

On savait que l’organisation chez Cloud Imperium Games pouvait être un brin chaotique et que le studio a mis (très) longtemps à organiser son processus de développement. Les échos partagés par les principaux intéressés laissent entendre que les relations humaines ne sont toujours pas tout à fait au point non plus. À ce stade, le premier cercle de Cloud Imperium Games ne s’exprime pas sur les modalités de cette « restructuration » et ses éventuelles conséquences sur le développement de Star Citizen.

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