Ubisoft initie son « Plan MMO d'Ubisoft 2016 » pour contrecarrer Vivendi

Ubisoft est actuellement l'objet de l'appétit (vorace) de Vivendi et pour protéger son indépendance, le studio de développement invite ses salariés à entrer dans son capital à conditions préférentielles.

Ubisoft Québec

En bref. Depuis maintenant plusieurs mois, on sait qu'Ubisoft est l'objet de l'appétit, plutôt vorace, de Vivendi : petit à petit, le groupe de média de Vincent Bolloré augmente sa prise de participation dans le capital du studio de développement d'Yves Guillemot (à hauteur de 20,10% aujourd'hui), après avoir déjà orchestré une OPA hostile contre Gameloft -- l'autre studio de la famille Guillemot, avant que Michel Guillemot n'en quitte la tête faute d'avoir pu repousser les assauts de Vivendi mais tout cédant néanmoins ses parts de la société, largement valorisées dans l'opération.
On sait tout autant qu'Yves Guillemot n'entend pas laisser Vivendi s'approprier son studio sans quelques passes d'arme et le patron d'Ubisoft se dit en quête d'investisseurs (notamment canadiens où Ubisoft est très implanté) susceptibles de l'aider à défendre le capital d'Ubisoft contre Vincent Bolloré.

Hasard du calendrier (ou non), Ubisoft initie aujourd'hui son « Plan MMO 2016 ». Il n'est pas question ici de jeux massivement multijoueurs, mais plutôt d'offres de marché à destination de ses salariés : le studio entend en effet « développer l'actionnariat salarié afin d'associer plus étroitement ses collaborateurs au développement et aux résultats futurs du groupe ».
Plus concrètement, les salariés d'Ubisoft les plus investis dans le groupe sont invités à entrer dans le capital du studio à conditions préférentielles (les actions sont proposées à un tarif décoté de 15% et complété d'un abondement égal à 100% de l'apport) pour une période de cinq ans. Les actions ainsi proposées sont celles issues du programme de rachat d'actions organisées voici quelques mois, permettant donc au studio de se renflouer en liquidité -- dont on imagine qu'elles pourront par exemple être utilisées pour poursuivre cette politique de rachat (on se souvient qu'en mai dernier, Ubisoft a ainsi racheté 209.200 de ses propres titres pour 3,4 millions d'euros, mais en s'allouant la somme 100 millions d'euros pour poursuivre l'opération). Autant d'actions qui échapperaient ainsi à Vivendi, au moins pour un temps. Manifestement, plutôt qu'à Vivendi, Ubisoft semble préférer se vendre, au moins pour partie, à ses salariés.

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