« Nous avons fait des erreurs et on en a conscience » : quel avenir pour Funcom ?

Depuis maintenant plusieurs trimestres, Funcom connait des difficultés financières et le développeur est aujourd'hui en quête d'investisseurs, voire de repreneurs. Rui Casais, le nouveau CEO de studio, s'explique et veut se montrer confiant pour l'avenir.

Monture - Campagne Kickstarter

On le constate chaque trimestre à l'occasion de la publication des comptes du groupe norvégien, Funcom affiche des résultats financiers en berne (certains de ses jeux n'atteignent pas les objectifs économiques que le studio espérait), au point qu'il y a quelques jours, le développeur annonçait publiquement être en quête d'investisseurs, voire de repreneurs susceptibles d'acquérir tout ou partie du studio.
Une situation délicate, héritée par Rui Casais, CEO de Funcom depuis seulement quelques semaines (mais après avoir fait toute sa carrière chez le développeur norvégien d'abord comme programmeur, puis directeur technique) et qu'il explique dans les colonnes de GamesIndustry.

Des jeux familiaux moins performants qu'escompté

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On en retient notamment que le groupe fondait certains espoirs dans ses « jeux familiaux » plus faciles et moins onéreux à concevoir (comme Pets vs. Monsters mais aussi et surtout, plus récemment, LEGO Minifigures Online), mais qui ne rencontrent pas le succès commercial escompté -- d'après Rui Casais, LEGO Minifigures souffre notamment de la concurrence des autres jeux LEGO qui s'appuient, eux, sur des licences fortes (les jeux LEGO Star Wars, le Hobbit ou Marvel, notamment).
D'après Rui Casais, le studio « n'a pas toujours pris les bonnes décisions, ni atteint les objectifs escomptés ». Et de poursuivre :

« Nous n'avons pas toujours les bonnes décisions, ni fait aussi bien que nous aurions pu. Nous sommes tous conscient de ça. Ça signifie que nous devons procéder à des changements significatifs quant à la façon dont nous faisons les choses et c'est précisément ce sur quoi nous travaillons actuellement. Nous tournons une nouvelle page, nous avons de nouvelles idées sur la façon de renouer avec des activités viables et bénéficiaires et nous avons le souhait fort de les voir se réaliser ».

Et le studio devra y parvenir rapidement puisque Funcom vit aujourd'hui à crédit : le studio accuse 14 millions de dettes et devra en rembourser 10 à ses créanciers d'ici décembre 2016. On comprend l'espoir de trouver des investisseurs, voire un repreneur (« ce qui faciliterait grandement les choses », selon le nouveau CEO).

Mais des atouts à faire valoir

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Et si le jeune CEO dit être déjà en discussion avec d'éventuels partenaires, il fait aussi valoir les atouts de Funcom : notamment une expertise en matière de MMO d'envergure après les lancements d'Anarchy Online, Age of Conan et The Secret World, en plus de la résurrection de The Longest Journey sur mobiles (des titres qui comptent, ou ont compté, dans le paysage MMO occidental et qui représentent des licences de poids dans l'industrie du jeu), mais aussi la capacité de « concevoir des MMO de A à Z » puis de les exploiter grâce à des outils propriétaires comme le moteur Dreamworld, qui supporte aujourd'hui des projets multiplateformes sur Mac et PC, mobiles iOS et Android). De quoi, selon Rui Casais, séduire des investisseurs voire certains acteurs de l'industrie.
Des atouts réels, donc, mais qui interrogent forcément aussi à la fois sur l'avenir de la société faute de partenaires et donc sur la pérennité des jeux du studio. Rui Casais se dit néanmoins « confiant » dans le fait que les MMO de Funcom « perdurent encore un long moment », « exploités [par Funcom] ou quelqu'un d'autre » tant qu'ils seront « rentables » (ils sont d'ores et déjà amortis) et portés par une « communauté fidèle ». Pour l'instant, les serveurs devraient donc rester ouverts.

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