Un plan d’action pour le jeu vidéo français

Frédéric Mitterand, ministre de la culture, a profité d'une visite chez Ankama et 3Dduo pour annoncer son plan d'action visant à soutenir l'industrie vidéo ludique française.

En goguette dans le Nord de la France, le ministre de la culture Frédéric Mitterand a profité d'une visite des studios roubaisiens d'Ankama (« une entreprise emblématique qui symbolise la mutation économique réussie d'une région », dont le ministre apprécie manifestement les locaux, louant « la beauté architecturale de ce lieu », l'usine Vanoutryve, dont « on sent que l'imagination est au pouvoir ici ») et de 3Dduo pour annoncer les grandes lignes d'un « plan d'action » visant à soutenir le jeu vidéo français.

Longtemps « méprisé et considéré comme un sous-produit de consommation courante », dixit le ministre, le jeu vidéo touche « plus d'un Français sur trois » et compte aujourd'hui « pas moins de 23 millions » d'adeptes en France. « C'est l'activité culturelle dont la progression a été la plus spectaculaire au cours des dix dernières années ».
Une croissance qui a néanmoins besoin d'être soutenue. Frédéric Mitterand a profité de son déplacement pour annoncer la création « d'une mission d'étude sur le régime juridique du jeu vidéo » (le jeu vidéo n'est toujours pas clairement défini par le droit, handicapant notamment la rémunération des auteurs). Et outre un « Observatoire du jeu vidéo » imaginé avec le SNJV, de nouveaux mécanismes d'aide à la production et une extension de l'actuel crédit d'impôt ouvert aux développeurs sont également à l'étude, notamment pour favoriser l'essor du jeu en ligne (le crédit d'impôt est actuellement réservé aux projets de jeux dont le budget est supérieur à 150 000 euros - les Web games notamment, très populaire en Europe mais dont les coûts de production sont généralement faibles, ne profitent pas de la mesure). Au total, six mesures sont envisagées par le ministère.

Six mesures pour la valorisation et l'encouragement du secteur du jeu vidéo:
  • 1. Inscrire le jeu vidéo dans une démarche patrimoniale. Une réflexion de l'ensemble des acteurs publics et privés sera menée sous l'égide du ministère. Cette réflexion sur l'histoire, les techniques et l'actualité du jeu vidéo associera le CNC, la Bibliothèque nationale de France (BnF), Universcience et d'autres acteurs publics et privés.
  • 2. Encourager la dimension créative et éducative du jeu vidéo, en lançant deux prix :
    - un prix du créateur de jeux vidéo, qui sera remis par le Ministre à l'occasion du Festival du Jeu Vidéo en octobre 2010 ;
    - un prix annuel récompensant le travail de fin d'étude d'étudiants des écoles supérieures.
  • 3. Mettre en place au CNC un « observatoire du jeu vidéo », qui se réunira en juin prochain afin de disposer d'une connaissance plus fine de ce secteur.
  • 4. Lancer, en liaison avec le secrétariat d'Etat chargé de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, une mission pour mieux définir le statut juridique du jeu vidéo.
  • 5. Réaliser une première évaluation de l'impact du crédit d'impôt pour la création de jeux vidéo afin de renforcer son efficacité, notamment pour favoriser le développement de jeux vidéo en ligne.
  • 6. Mettre en place un nouveau mécanisme d'aide à la production incitant les producteurs à demeurer titulaires des droits de ces jeux avec le fonds d'aide aux jeux vidéo (FAJV), administré par le CNC.
Le ministère de la Culture et de la Communication encourage les producteurs de jeux vidéo à soumettre, dans le cadre de la consultation sur le grand emprunt ouverte par le Commissariat général à l'investissement, un projet de financement du développement de leurs entreprises par des prêts participatifs.

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