John Riccitiello démissionne de la direction de Unity, à effet immédiat

Suite à une tentative de modification de sa politique tarifaire, Unity suscitait l'ire des développeurs de jeux. John Riccitiello, patron de Unity depuis une dizaine d'années est manifestement « démissionné » à effet immédiat. 

Unity

Par voie de communiqué, le groupe Unity annonce sobrement une « transition de direction » : après près d’une dizaine d’années à la tête du studio, John Riccitiello démissionne de ses fonctions de président, directeur général et membre du conseil d’administration du studio « à effet immédiat » ; James M. Whitehurst lui succède afin d’assurer l’intérim en attendant qu’un nouveau patron permanent soit désigné. Assez classiquement dans ce genre de situations, le studio précise que John Riccitiello « continuera de conseiller Unity pour assurer une transition en douceur ».

Si le communiqué salue l’investissement et les réalisations des concernés, la décision s’inscrit surtout dans la continuité de la tentative de changement de modèle économique de Unity. On s’en souvient, il y a moins d’un mois, Unity annonçait un changement de politique tarifaire ayant vocation à s’appliquer aux développeurs de jeux utilisant le moteur – notamment pour leur imposer le prélèvement d’une commission calculée sur la base du nombre de copies vendues. La mesure suscitait des critiques très vives de la part des studios et Unity était contraint de revoir sa copie.

L’épisode a néanmoins laissé des traces et de nombreux développeurs de jeux évoquaient un lien de confiance rompu avec le studio. John Riccitiello cristallisait manifestement cette perte de confiance entre le groupe et ses principaux clients, notamment parce que de longue date (déjà à la tête d’Electronic Arts, puis ensuite de Unity), John Riccitiello a davantage la réputation d’être un financier qu’un entrepreneur. Chez Unity, ce profil lui a permis de mener deux levées de fonds significatives de 181 millions, puis de 400 millions de dollars respectivement en 2016 et 2017, mais cet appât du gain ciblé sur les développeurs de jeux (les principaux clients de Unity) a manifestement été le pas de trop. Il est donc manifestement « démissionné » pour sauver ce qui peut l’être.
Malgré les controverses, Unity annonce néanmoins prévoir un chiffre d’affaires estimé entre 540 et 550 millions de dollars au troisième trimestre – soit une progression de 67% à 70% en un an.

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