Redoutant la culture d'entreprise de Blizzard, les salariés du studio Proletariat votent la création d'un syndicat

La réputation d'Activision Blizzard en matière de culture d'entreprise n'est plus à faire. En juin dernier, le studio Proletariat était racheté par Blizzard et ses salariés annoncent la création d'un syndicat pour protéger leurs droits et leur propre culture. 

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On le sait, les conditions salariales chez Activision Blizzard suscitent de nombreuses interrogations, au point de faire l’objet de poursuites devant les juridictions californiennes. Assez logiquement, quand le groupe rachète un studio, les salariés dudit studio peuvent nourrir certaines craintes quant au traitement qui leur sera réservé par leur nouvelle maison-mère. C’est précisément ce qui motive la création d’un syndicat au sein du studio Proletariat, racheté en juin dernier par Blizzard Entertainment pour contribuer au développement de l'extension Dragonflight. Les salariés l’indiquent très ouvertement par voie de communiqué.

« Tout le monde dans l’industrie du jeu connait la réputation d’Activision Blizzard pour créer des environnements de travail hostiles. Dès lors, un peu plus tôt cette année, quand nous avons appris que Blizzard envisageait d’acquérir Proletariat, nous avons commencé à discuter de la meilleure façon de protéger la culture d’entreprise que nous avions créée ici. En fondant un syndicat, nous pouvons nous assurer d’être en mesure de continuer à travailler au mieux et de créer des expériences professionnelles novatrices en matière de développement de jeu ».

Concrètement, les salariés de Proletariat (issus de tous les départements du studio, incluant des animateurs, des designers, des ingénieurs, des producteurs et des testeurs – et non pas uniquement des testeurs comme souvent en matière de création de syndicats ces derniers mois) ont donc créé la Proletariat Workers Alliance (CWA), un syndicat adossé au Communications Workers of America, le principal syndicat de travailleurs de l’industrie des technologies de l’information aux Etats-Unis, fort de 700 000 syndiqués.

La Proletariat Workers Alliance a donc vocation à défendre les intérêts professionnels des salariés de Proletariat, incluant notamment une communication ouverte et transparente sur la rémunération, une protection santé solide aux employés du studio, une politique flexible de congés payés, la possibilité de travailler à distance et de faire des heures supplémentaires sur une base volontaire et non contrainte, ou encore permettre une progression hiérarchique équitable dans l’entreprise.
Plus globalement, selon les syndiqués, la création du syndicat doit permettre de garantir des conditions de travail efficace et attractive au sein du studio, pour ne pas encourager les salariés à aller chercher de meilleures conditions de travail ailleurs, chez d’autres employeurs.

Pour mémoire, ce n’est pas la première fois que des studios appartenant à Activision Blizzard votent en faveur de la création de syndicats – avant Proletariat, Raven Software et Blizzard Albany avaient déjà faits de même et dans les deux cas, Activision Blizzard avait tenté (en vain) de s’y opposer. On retiendra ici que c’est précisément cette hostilité à la syndicalisation qui a poussé Proletariat à franchir le pas – après avoir préalablement sollicité Blizzard afin que la maison-mère reconnaisse volontairement le syndicat, sans que les cadres de Blizzard ne donnent suite. Les salariés ont donc organisés un vote avec les instances nationales du Communications Workers of America, permettant ainsi la création du syndicat chez Proletariat.

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