Licenciements chez Blizzard France : les syndicats se mobilisent

Dans le cadre de sa « restructuration », Blizzard supprime 134 emplois en France. Le groupe organise un « plan de sauvegarde de l’emploi », jugé fallacieux et financièrement « au rabais » selon les syndicats.

On se souvient qu’en début d’année, le groupe Activision Blizzard annonçait une « profonde restructuration » impliquant le licenciement de plus de 800 de ses salariés dans le monde. Des licenciements menés rapidement outre-Atlantique, mais l’exécutif de Blizzard annonçait qu’ils prendraient davantage de temps dans d’autres régions du monde, en notamment en France du fait d’une législation bien plus protectrice des droits des salariés.

Blizzard Versailles

Dans le bureau versaillais de Blizzard, 134 emplois sont menacés (sur environ 400 postes en France) et si l’on en croit les syndicats représentant les personnels de Blizzard en France, cette « restructuration » n’est pas exempte de reproches – les syndicats Solidaires Informatique et Game Workers Unite les détaillent par voie de communiqué.
On en retient notamment que juridiquement, les 134 licenciements français prennent la forme d’un « plan de sauvegarde de l’emploi », qui autorise en principe un groupe à licencier pour pérenniser ses activités (c’est-à-dire sacrifier certains emplois pour en préserver d’autres plus durablement). Evidemment, la qualification interroge dans le cadre d’Activision Blizzard qui, parallèlement à son projet de licenciements, annonçait des résultats records et des dividendes en hausse pour ses actionnaires. En outre, certains des emplois supprimés dans le bureau versaillais de Blizzard ont été rouverts dans les bureaux irlandais du studio. Les syndicats y voient donc une « délocalisation qui cache son nom » pour des raisons d’économies, et non une réelle réorganisation des bureaux européens de Blizzard. Une démarche que le syndicat qualifie de « licenciements boursiers » (pour faire remonter le cours de bourse d’Activision) et non de licenciements économiques qui viseraient à redresser l’activité du groupe.

En outre, un « plan de sauvegarde de l’emploi » doit s’accompagner de mesure de reclassements (des indemnités et le financement de formations de reconversion). Ici, toujours selon le syndicat, Activision Blizzard se contenterait d’offrir le minimum légal, normalement prévu pour les groupe en difficulté financière – loin du compte de la part d’un groupe qui enregistre des bénéfices conséquents et alors même que la loi dispose que les montants des indemnités doivent être proportionnés au regard des résultats du groupe.
De même, aucun accompagnement n’est prévu pour les salariés qui restent en poste, alors même que la loi prévoit une évaluation de leur surcharge de travail suite à la réduction d’effectif – a fortiori quand World of Warcraft Classic lance sa bêta et est attendu dans les prochaines semaines, impliquant manifestement un regain d’activité pour les salariés du groupe qui orchestrent ce lancement en Europe.

Au-delà des dénonciations (forcément militantes et qui s’inscrivent dans le rapport de force qui oppose le syndicat à la direction française de Blizzard), Solidaires Informatique et Game Workers Unite disent rester à la disposition des salariés qui souhaiteraient se mobiliser, voire contester leur licenciement devant le conseil des Prud’hommes.

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