Review : Etrian Mystery Dungeon, quand Etrian s'accommode à la sauce Mystery Dungeon

Disponible depuis quelques jours en Europe, Etrian Mystery Dungeon s'inspire à la fois de la série des Etrian et de celle des Mystery Dungeon. Et le jeu d'exploration de donjons sur 3DS s'avère une expérience totalement surprenante.

Quand la série des Etrian s'accommode à la sauce des Mystery Dungeon, Etrian Mystery Dungeon nous offre une expérience de jeu totalement surprenante. Petite revue de détails.

En liminaire, précisons : fans d'Etrian, attention, Etrian Mystery Dungeon est un Mystery Dungeon dans l'esprit, ne vous attendez donc pas à un gameplay identique à un Etrian Odyssey classique. Ce qui n'en fait pas un mauvais jeu pour autant, loin de là. De même, le jeu est en anglais uniquement, au risque d'en bloquer certains. À noter néanmoins que même si le niveau d'anglais nécessaire n'est pas très élevé, le jeu se focalise essentiellement sur son gameplay, donc pas de raisons de passer à côté.
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Comme tout Etrian qui se respecte, le jeu est centré sur la notion d'équipes. Elles sont composées d'un à quatre personnages, avec le reste de vos personnages disponibles dans votre bastion. Comme d'habitude, les personnages sont créés de votre main, et évoluent même sans être joués. Avec dix classes aux profils et qualités différentes, il est possible de varier assez simplement la dynamique d'exploration. On retrouve les classes habituelles (à l'exception du Wanderer, qui nous vient justement des Shiren), ainsi que les arbres de compétences associés. Les classes sont relativement bien équilibrées à l'exception du Protector qui s'avère vraiment un cran au-dessus, et du Sovereign qui, à cause d'un bug non-corrigé, buffera non-temporairement l'attaque de vos personnages, ce qui rend vite le contenu totalement déséquilibré.

La différence principale de ce spin-off réside dans les phases d'exploration. Elles n'offrent que le contrôle du chef de l'équipe, le reste des membres étant dirigé par une IA. Cette IA est parfois capricieuse, rendant certains passages plus complexes qu'ils ne le seraient avec le contrôle total de votre équipe. Heureusement, il existe une capacité spéciale permettant de pouvoir diriger toutes les actions de vos personnages pour neuf tours, et les combats contre les bosses désactivent aussi l'IA, évitant toute frustration sur les passages les plus ardus du jeu. Pour les plus frustrés, la solution de ne jouer qu'avec un seul personnage est présente, même si elle implique de se passer d'une partie de l'intérêt des Etrian. De façon plutôt surprenante, le jeu reste équilibré dans les deux cas de figure, proposant une difficulté raisonnable, loin d'être aussi brutale qu'un Shiren ou un Etrian mais suffisamment relevée pour ne pas faire du jeu une promenade de santé.

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Autre différence dans l'exploration : ici, le layout des donjons est aléatoire, et change à chaque fois que vous rentrez à nouveau dans un donjon : pas de puzzles, de coffres à contenu fixe, ni d'events liés à l'exploration. L'expérience se veut plus proche d'un roguelike, avec des objets aléatoirement disposés dans les donjons, et une mort plus punitive. Si votre équipe est entièrement décimée, vous pouvez dire au revoir à la totalité de votre équipement à moins de mener avec succès une mission de sauvetage avec une autre équipe. Qui dit roguelike, dit aussi histoire assez simpliste. Même si les Etrian n'ont jamais brillé de par leur narration, ils étaient néanmoins un poil plus poussé que ce que nous offre Etrian Mystery Dungeon, où l'histoire n'est jamais qu'un prétexte à de nouvelles phases d'exploration.

Le jeu se déroule dans le village d'Aslarga, qui est divisé en différentes zones. L'auberge pour stocker vos objets et votre argent, le restaurant pour donner à vos aventuriers des buffs le temps d'un donjon et trouver des quêtes, l'échoppe classique permettant de revendre le fruits de vos explorations, le laboratoire qui ne servira qu'aux complétionistes en consultant la liste des monstres et des objets, la maison des Guildes, vous permettant de recruter (créer) d'autres aventuriers et de les répartir dans les forts que l'on évoquera un peu plus tard, et la maison du maire vous permettant d'améliorer le village.

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Le jeu introduit deux nouvelles mécaniques : l'amélioration du village, qui est un ajout assez superflu, permettant simplement de faire évoluer le village au fur et à mesure de votre avancée, offrant ainsi de nouveaux objets ainsi que divers avantages; Et les forts, bases servant à pouvoir se déplacer plus facilement dans un donjon, ainsi qu'à empêcher les DOEs de remonter à la surface.
Que sont les DOEs me direz-vous ? De gros monstres qui se promènent dans les donjons, aussi voire plus dangereux que les bosses, aussi appelés FOEs dans la série principale, que l'on apprend vite à contourner, ou à affronter dans le cadre de la défense des forts, ce qui évite de risquer votre équipement.

On profite néanmoins d'un sans-faute sur le sound design. On retrouve d'excellents morceaux, qui collent bien à l'exploration sans pour autant trop s'imposer, dans la lignée des Etrian. Autre paramètre de taille qui fait directement penser à un Etrian, l'interface et le chara-design dans les menus. Seuls les personnages en chibi durant les phases d'exploration tranchent avec le rendu habituel, mais on reste sur une direction artistique qui a fait ses preuves avec Etrian, et qui fonctionne encore ici. Petit bémol cependant sur les textures dans les donjons, assez simplistes et parfois brouillonnes. C'est d'autant plus dommage qu'elles tranchent avec la finition du reste du jeu.

En termes de contenu, avec douze donjons de plus en plus profonds, un post-game étendu (malgré un grind encore plus sévère qu'un Etrian classique), le jeu permet d'étirer les heures sans se forcer. Les bosses et les DOEs forcent à préparer leurs rencontres, ce qui donne au final une dimension tactique assez importante au titre.

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En gros, si vous êtes en manque d'Etrian parce qu'Atlus aime bien nous faire attendre des mois sans véritablement toucher au jeu, passez votre chemin. Mais si vous recherchez un roguelike à la difficulté correcte pour votre 3DS, c'est le bon plan, d'autant que l'on a droit à une version physique.
Un jeu parfait ? Probablement pas, quelques bugs et soucis d'équilibrage l'empêchent de devenir un incontournable. Et les DLC sont gratuits pendant un mois (Ils apportent du confort, rien d'autres, voyez ça comme un bonus préco), donc n'hésitez pas trop longtemps.

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Plateformes Nintendo 3DS
Genres Jeu de rôle (RPG), fantasy

Sortie 5 mars 2015 (Japon) (Nintendo 3DS)
7 avril 2015 (Amérique du Nord) (Nintendo 3DS)
11 septembre 2015 (Europe) (Nintendo 3DS)

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