Le premier simulateur de Kolkhoze en ligne

2/10
Nostalgique de la guerre froide ? En thèse sur l'autocratie ? Ou simplement fan de George Orwell ? Inutile de chercher plus loin, le bonheur (perpétuel et obligatoire) vous attend ici !

Un bref aperçu de ce qui vous allez découvrir de l'autre côté du rideau de fer :

Graphismes: dignes de la glorieuse architecture soviétique
Là dessus, tout le monde s'accorde, dès les premiers instants dans le jeu, on se croirait revenu aux années 80. Les animations sont raides et peu variées et les "effets spéciaux" aussi impressionnants que le feu d'artifice lorsque vous gagnez au Mah-jong sur Windows. Tout cela n'empêche évidemment pas le jeu de ramer sur certaines configurations. Toutefois l'imagination aidant, on arrive assez vite à reconnaitre ici un castor, là un gobelin et à s'immerger dans ce bain de (gros) polygones. Seule petite ombre au tableau, les couleurs criardes ne parviennent pas à restituer la beauté du camaïeu de gris d'un ciel moscovite mais qu'importe, ce qui compte ça n'est pas l'esthétique, c'est le fonctionnel ! Passons donc au gameplay.

Jouabilité: la dure vie de fils du prolétariat
A défaut d'un système de quêtes classiques permettant de progresser, l'évolution de votre laborieux avatar se fait principalement par la répétition d'actions simples (cliquer sur un bouton) . Celles-ci vous confèrent l'expérience nécessaire pour passer au stade suivant, c'est-à-dire accomplir de nouvelles actions simples (toujours le même bouton) requérant un niveau plus élevé.
Deux voies s'offrent à vous : le combat ou l'artisanat.
Le combat consiste à cliquer sur des créatures ennemies, le jeu calculant ensuite l'issue du duel en fonction des stats de chacun. Une fois une quantité suffisante d'opposants au Peuple éliminés, on devient assez fort pour passer à la racaille suivante. Ne vous attendez pas pour autant à tailler de l'orc capitaliste dès les premières (dizaines d') heures de jeu. Vos premiers adversaires seront de taille nettement plus raisonnable, comprenez des lapins et des rats.
Véritable coeur du gameplay, l'artisanat se subdivise lui-même en deux sous catégories : la faucille et le marteau.
La faucille tout d'abord. Le jeu vous place ici dans la position d'un honnête moujik arrachant sa subsistance à la terre de la mère patrie. Commencez d'abord par ramasser des légumes (les fameux rutabagas) , jusqu'à devenir suffisamment fort pour travailler dans les mines de charbon. Le principal avantage de cette voie est que l'on peut récolter ou miner tout en étant afk, ce qui permet de faire des choses réellement utiles simultanément, comme, par exemple, jouer à Candy Crush.
Le marteau maintenant. Découvrez ici les joies et les bienfaits de la révolution industrielle. Dans une approche tayloriste, prenez part à une chaine de montage en assemblant des quantités toujours plus grandes du même objet, lequel sera ensuite utilisé afin de créer un autre objet, puis un autre et encore un autre, jusqu'au produit fini... Que vous n'aurez probablement pas les moyens de vous payer, à moins d'être un authentique stakhanoviste du clic (le jeu en est rempli) .

Roleplay: rejoignez la grande épopée nationale
Le point fort du jeu. Malheureusement la perte de vitesse et le manque d'effectifs (cf les autres critiques) en ont fait une chose d'un autre temps. Il s'agit, aujourd'hui, plutôt d'évoquer les grands héros du passé que de forger de nouvelles gloires. Peu de choses à dire donc, même si le jeu avait un réel potentiel à ce niveau là.

Communauté et animation: adhésion au parti non optionnelle
La première chose qui saute aux yeux est la faible fréquentation du jeu : une moyenne d'une vingtaine de joueurs. A ce titre, Landes Eternelles est à peu près aussi "massivement multijoueur" qu'un match de foot ou un repas de famille. Mais qu'importe la quantité tant que l'on a la qualité, pas vrai ?
Ici la principale chose à retenir est la très grande place de l'équipe d'administration dans le fonctionnement du jeu. Véritables apparatchiks, ils règnent d'une main de fer sur une population dont la principale qualité est la docilité. Et pour cause, les dissidents sont sévèrement réprimés, que ce soit par l'envoi au goulag (une zone où il est impossible au personnage d'intéragir de quelque façon que ce soit) ou une bonne vieille "exécution administrative" (un ban pur et simple) .
Bien entendu, il est également possible de se concilier les bonnes grâces du parti, par exemple en participant aux opérations de propagande du jeu (vous avez remarqué à quel point les critiques positives sont proches dans le temps les unes des autres ? Coïncidence ? ) .
Pour le reste, préparez-vous à vous frotter à une bureaucratie que n'aurait pas renié Kafka. Pour exemple, les propositions d'améliorations du jeu doivent d'abord passer par une proposition sur le forum, avant d'être soumise à un panel de joueurs "experts" puis à un membre de l'équipe en charge des suggestions, qui transmet, le cas échéant, au membre de l'équipe en charge du développement, qui transmet à son tour aux développeurs. Bref, la moindre correction dans l'équilibrage du gameplay prend en moyenne plusieurs mois avant d'être réalisée. Il en va de même pour les propositions d'évenements RP.

Malgré tout, le jeu conserve sa poignée de militants fidèles, prêts à défendre l'indéfendable et à jouer à l'injouable. Au delà des critiques, je ne peux que conseiller au joueur occidental de tenter l'expérience, il n'en appréciera que plus, en contraste, les douceurs vidéoludiques du "monde libre".
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Plateformes Linux, MacOS, Windows
Genres Aventure, indépendant, jeu de rôle (rpg), MMO, MMORPG, fantasy, médiéval

Bêta fermée 1 novembre 2004
Bêta ouverte 15 décembre 2005
Sortie 15 décembre 2010

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Note moyenne : (87 évaluations | 27 critiques)
5,1 / 10 - Moyen
Evaluation détaillée de Landes Eternelles
(60 évaluations détaillées)

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