AGC 2003 - Grand-messe du jeu en ligne

Les 11 et 12 septembre dernier s'est déroulé la première "Conférence Annuelle du Jeu" à Austin au Texas (l'AGC 2003, Austin Game Conference). Plus de 70 intervenants ont donc confronté leurs idées sur l'état du marché des jeux en ligne, toutes plateformes confondues. Le site Gamerifts en propose un compte rendu.

Le jeudi 11 septembre au matin, Mark Jacobs, le président de Mytics Entertainment (le développeur de Dark Age of Camelot, notamment) a développé sa vision des trois grands Ages du jeu en ligne.
Pour Mark Jacobs, le jeu en ligne débute par "l'Age de la Découverte" avec des jeux comme NeverWinter Nights (la première version) ou Meridian 59 ayant permis de mesurer le potentiel (notamment financiers) des MMOGs. Le deuxième age, l'Age de l'Enchantement, fut porté par la Sainte Trilogie que représente Ultima Online, EverQuest et Asheron's Call ayant validé le concept même de jeu massivement multijoueurs comme produit attractif et potentiellement rentable. Mark Jacobs pose Dark Age of Camelot comme l'un des produits phare marquant la fin de cet Age de l'Enchantement.
Le troisième age (dans lequel nous entrons actuellement) est baptisé "Age de la Déception" par Mark Jacobs, dans la mesure où il marque une saturation du marché des jeux en ligne (secteur de plus en plus concurrentiel), parallèlement à un coût de développement de plus en plus élevé, une augmentation des durées de conception... pour un moindre succès des jeux. Et Mark Jacobs inclus dans ce constat, les futures réalisations de Mythics Entertainment, notamment Imperator prévue pour 2005. Cette première matinée fut marquée par un léger frisson de l'auditoire, mais les discussions suivantes tirent vraisemblablement compte de ce constat.

Le reste de la journée fut consacré à diverses confrontations d'idées portant sur la conception de MMOGs à petits budgets et le poids des communautés de fans ou des réseaux d'informations en ligne dans le cadre des nécessités du marketing dans le monde des MMOGs.

Le vendredi 12 septembre fut marqué par une intervention de Richard "Lord British" Garriot, père fondateur de Britania (Ultima Online). Outre diverses considérations purement techniques, Richard Garriot a notamment exposé certains concepts retenus pour son prochain projet Tabula Rosa. Dans ce jeu, R. Garriot souhaite en effet concevoir une sorte de langage basé sur des idéogrammes permettant de transcender les différentes langues parlées à travers le monde, un langage "universel" compréhensible tant en Europe qu'en Asie. Après plusieurs mois, il semble en mesure de présenter les grandes lignes du futur Tabula Rosa en n'utilisant que ces idéogrammes. Selon les rédacteurs de Gamerifts, si Richard Garriot arrive à ses fins, "Tabula Rosa sera la nouvelle Chapel Sixtine du MMOs".

La journée se poursuivi par une intervention de Jason Bell (en réponse aux propos de Mark Jacobs de la veille ?) expliquant les raisons pour lesquelles Atari avait décidé de se lancer dans le jeu en ligne (avec notamment Donjons & Dragons Online) et que différents échecs isolés ne signifiaient pas pour autant que le genre "MMOG" n'était pas viable.

Suite à un constat peu glorieux pour l'univers des MMOGs, cette première conférence se conclue sur un rappel : son objectif n'était en aucun cas de faire la promotion des jeux en ligne, mais "d'éduquer" les prochaines générations de joueurs et développeurs. Il s'agissait en effet bien de discuter et apporter une réflexion sur l'avenir du jeu en ligne... condamné à se scléroser s'il refuse d'évoluer (que ce soit ne terme d'intérêt ou d'innovations technologiques).

A chacun de se forger sa propre opinion sur de telles conclusions, mais on pourrait estimer comme "morale de l'histoire", que le seul point réellement positif se dégageant de cette conférence est la volonté d'ouverture des MMOGs sur le monde (de nouveaux marchés) notamment l'Europe en faisant tomber la barrière des langues.

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