Menso des MMO : du Tapei Games Show au lancement de Rift

Chaque mois, dans le menso des MMO, nous revenons brièvement sur l'actualité mensuelle de la scène MMO mondiale au travers de quelques faits marquants des dernières semaines. En février 2011, Taiwan se focalise sur les jeux sociaux quand l'Occident découvre Rift lors de son lancement.

Tapei Game Show 2011

Le mois de février est traditionnellement plutôt morne dans l'industrie du jeu vidéo (on se remet des fêtes de janvier en attendant les premiers grands salons vidéo ludiques de mars). Et force est de constater que le Tapei Games Show, qui devait ponctuer notre mois de février 2011, a respecté cette tradition sans vraiment tenir toutes ses promesses.
Fort de ses 350 000 visiteurs « estimés par les organisateurs » découvrant les 400 exposants venus de 50 pays, le salon taïwanais qui se tenait du 18 au 22 reste un événement majeur en Asie et particulièrement significatif dans la mesure où il fait traditionnellement le lien entre l'Asie et l'Occident (il nous permet notamment de mieux appréhender le marché chinois qui reste relativement abscons vu d'Occident). Comme chaque année, on y attendait donc moult titres asiatiques destinés au marché américain et autant de jeux occidentaux souhaitant percer en Orient. Les joueurs taïwanais ont manifestement apprécié les jeux en 3D de Sony ou les nouvelles interfaces imaginées par Microsoft pour sa console. On attendait en retour moult MMO coréens et chinois en version localisée... et l'on est un peu resté sur notre faim.
Car à l'évidence, le jeu en ligne à Taiwan en 2011 s'oriente plus volontiers sur le jeu en ligne jouable sur navigateurs Web ou destinés aux réseaux sociaux qu'aux MMORPG purs et durs, de grandes envergures. Manifestement, Taiwan et la Chine continentale semblent aujourd'hui plus séduits par Facebook que les successeurs de World of Warcraft.
Et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Les chiffres témoignent de cet engouement à la fois des joueurs et des exploitants de jeux en ligne. Selon l'institut MarketResearch qui publiait le résultat de ses recherches mi-février, sur les 600 millions de joueurs de jeux sociaux dans le monde en 2010, 109 millions étaient Chinois (suivis des 95 millions de « joueurs sociaux » américains) et leur nombre devrait atteindre les 273 millions de joueurs d'ici 2015 (150 millions aux Etats-Unis). Et le chiffre d'affaires du secteur est à l'avenant, passant de 1,5 milliards en 2010 à 4 milliards attendus en 2015. Un engouement fort, donc, à la fois lucratif et peu coûteux qui nous promet sans doute une déferlante de jeux sociaux venus d'Asie.

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De l'autre côté de la planète et du spectre vidéo ludique, l'Occident accueille actuellement Rift, nouveau MMORPG d'envergure qui faisait encore peu parler de lui il y a seulement quelques mois mais qui semble avoir autant surpris les joueurs que l'industrie.
Car ce jeu, longtemps resté discret (tout au plus quelques présentations dans les salons au cours des dernières années), s'offre un prélancement en fanfare depuis le 24 février dernier auquel les joueurs répondent manifestement présents. Le jeu revendiquait une quarantaine de serveurs lors de la connexion des premiers joueurs. Quelques interminables files d'attente plus tard (les serveurs les plus populaires sont saturés aux heures de pointes, mais malgré les plaintes des joueurs, les serveurs ouverts en quelques jours par Trion Worlds pour absorber l'afflux de joueurs restent néanmoins relativement accessibles), le jeu compte 68 serveurs actifs après quelques jours et en annonce 99 pour son lancement définitif en Occident (comme de coutume, on les recomptera dans quelques mois). Force est de constater que ces listes de serveurs, couplées aux files d'attente, témoignent de l'engouement des joueurs et classent irrémédiablement le discret Rift parmi les titres massivement multijoueurs qui comptent.
Et si cet engouement résulte autant de la qualité de finition du jeu que de son habile fenêtre de lancement (les joueurs sortent d'une année pauvre en lancements et la concurrence n'est pas féroce actuellement), les joueurs semblent, pour l'instant, répondre présents et plutôt s'y amuser. Au-delà des qualités intrinsèques du jeu (que chacun appréciera comme il l'entend), gageons que bousculer un peu l'industrie du jeu ne peut pas faire de mal.

En attendant, comme chaque année, le mois de mars à venir sera l'occasion de suivre, d'une part, la Game Developers Conference de San Francisco (la GDC 2011) pour entrevoir l'avenir de l'industrie du jeu (tant sur un plan technologique qu'économique) et d'autre part, la PAX East de Boston, souvent très ludique et bon enfant, qui se révèle souvent l'occasion d'abolir les frontières entre les équipes de développement et les joueurs pour des échanges fructueux. On prend volontiers rendez-vous...

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