Kickstarter pourrait licencier 45% de ses effectifs

KickStarter enregistre une baisse d'activité de 35% en un an, et la pandémie de Covid-19 n'augure pas de redressement à court terme. La plateforme de financement participatif pourrait licencier jusqu'à 45% de ses salariés. 

À l’évidence, nombre de studios de développement de jeux se sont appuyés sur des mécanismes de financement participatif pour (tenter de) concrétiser leurs projets – les plateformes comme Kickstarter notamment doivent ainsi permettre de solliciter une masse critique de joueurs apportant chacun de petites sommes pour financer un projet global, tout en s’émancipant des investisseurs traditionnels.
Et si la plateforme a évidemment permis de financer des projets qui n’auraient sans doute jamais vu le jour autrement, elle est aussi parfois associée à des levers de fonds portant sur des projets avortés ou dont le résultat est loin d’atteindre les promesses initiales. Et dès lors, tant pis pour les « petits financeurs ». 

Logo de Kickstarter

Dans ce contexte, le mois dernier, KickStarter annonçait une baisse d’activité de 35% en un an : le financement participatif inspire moins confiance, les campagnes sont moins nombreuses et impacte mécaniquement la santé financière de la plateforme qui se finance exclusivement avec les commissions prélevées sur les projets qu’elle porte. Et le contexte actuel de pandémie de Covid-19 n’augure aucun redressement à court terme.

En conséquence, KickStarter pourrait avoir recours à des licenciements et 45% de sa masse salariale pourrait être concernée. C’est ce qu’indique l’OPEIU, le syndicat créé par les salariés de KickStarter en février dernier – ce même syndicat qui a négocié des conditions de départ jugées très avantageuses outre-Atlantique : les salariés licenciés devraient toucher une indemnité équivalente à quatre mois de salaire, bénéficier de leur couverture santé d’entreprise pendant quatre à six mois (selon la rémunération), n’avoir aucun clause de non concurrence et une garantie d’être réembauché à un poste équivalent si la situation de l’entreprise devait se redresser dans l’année à venir.

Mais au-delà de la situation personnelle des salariés de KickStarter (à qui l’on souhaite évidemment de retrouver rapidement une situation professionnelle stable), le plus significatif repose peut-être sur la mauvaise santé économique de KickStarter, et en corollaire du financement participatif en général – peut-être qu’à trop tirer sur la corde, elle finit par casser.

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