Prise en main de Samuraï Warriors 4-II

Depuis bientôt 10 ans, les seigneurs japonais de Samurai Warriors importent en Occident le genre Mûso, ces combats d'héros légendaires contre des hordes d'ennemis pour le contrôle d'objectifs. Le chemin a été long depuis le premier opus sur PS2, et c'est Alandring qui se colle au test de la version améliorée du dernier opus de Koei Tecmo, disponible sur PS4 et PC.

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Sorti le 11 février 2015 au Japon et le 02 octobre dernier en Europe, Samuraï Warriors 4-II constitue une version améliorée de Samuraï Warriors 4, disponible dans nos contrées depuis le 24 octobre 2014. Le joueur incarne un officier de la période du Sengoku-Jidaï et doit défaire plusieurs hordes d’ennemis sur une carte afin de remplir ses objectifs de mission. Ces ennemis sont divisés en trois catégories. En premier lieu, le joueur doit affronter un grand nombre de soldats de base. Ceux-ci peuvent être tués en un ou deux coups, mais compensent par leur nombre : il est courant de tuer plus de mille adversaires en une seule mission. Ces soldats sont souvent encadrés par des ennemis plus résistants, qui occupent un rôle tactique : commandant de fort, porte-étendard, etc. ; tuer un de ces hommes est plus délicat, mais cette action a un impact immédiat sur le champ de bataille, par exemple en diminuant le moral des opposants. Enfin, de nombreux officiers sont présents dans les deux camps, celui du joueur et celui de son adversaire. Ces officiers sont tous inspirés de personnages historiques, mais le caractère et les capacités des personnes concernés sont assez largement modifiés. Néanmoins, cette description sommaire ne répond pas à la question fondamentale : quelle est la qualité de ce jeu ?

Le mode histoire de Samuraï Warriors 4-II a bénéficié d’un soin important. Il existe au total 13 chroniques différentes, chacune consacrée à un personnage différent. Une fois le scénario choisi, une cinématique contextuelle est proposée. Elle est suivie de l’explication par une voix off des enjeux historiques de la mission à laquelle s’apprête à participer le joueur, puis par la sélection et la personnalisation des personnages jouables ; l’un est imposé, l’autre peut être choisi dans une liste prédéfinie. Les cinématiques sont très nombreuses et l’explication permet de mieux comprendre le contexte, ce qui rend le mode histoire très agréable. Malheureusement, si le jeu est entièrement sous-titré en anglais, les voix demeurent exclusivement en japonais. Si ce n’est pas très grave pour les cinématiques, cela pose problème lors des missions, durant lesquelles les personnages se montrent souvent très bavards. Or, le jeu étant particulièrement dynamique, il n’est pas possible de lire les sous-titres durant ces phases, ce qui fait qu’à moins de connaître le japonais, ces conversations sont incompréhensibles.

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Le système de combat a lui aussi bénéficié d’un travail non négligeable. Chaque personnage dispose d’un style de combat particulier et de nombreux combos qui lui sont propres. De plus, il existe au total 56 personnages jouables, ce qui offre un choix très important au joueur et lui permet de décider de la façon dont il préfère jouer. Enfin, le jeu est entièrement jouable en coopération, que celle-ci soit online ou offline, ce qui permet de s’adapter aux désirs de chacun. Que le joueur désire combattre seul, avec un ami à côté de lui ou avec une personne située à l’autre bout du monde, il sera satisfait. Néanmoins, là encore, Samuraï Warriors 4-II manque le sans faute, cette fois en raison d’une caméra récalcitrante. Cette dernière est d’autant plus frustrante qu’elle a régulièrement comme conséquence pour le joueur de lui faire rater sa cible ou manquer un objet rare, faute de l’avoir vu. Or, ce n’est pas uniquement un souci technique, mais une véritable erreur de réalisation : la caméra est placée beaucoup trop proche du personnage, ce qui réduit le champ de vision du joueur et l’empêche d’appréhender pleinement la situation, le forçant à se soumettre aux mouvements très perfectibles de la caméra.

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En outre, si le jeu est très intense, il est probablement aussi un peu court. En effet, le mode histoire se compose de 13 chroniques, chacune composée de 5 missions, dont certaines sont répétées dans plusieurs chroniques, mais sous un angle différent. Une mission étant en général effectuée en 15 minutes – sans foncer vers l’objectif –, cela signifie que ce mode de jeu se termine théoriquement en à peine plus d’une quinzaine d’heures. Or, il n’existe que deux autres modes de jeu : le mode libre, qui consiste à refaire les missions scénarisées avec le personnage de son choix, et le mode survie, ajouté à cette version améliorée de Samuraï Warriors 4. Cet ajout consiste en un donjon d’une durée théoriquement infinie, dans lequel le joueur est confronté à des défis aléatoires, pouvant aussi bien être l’élimination d’une cible précise que l’annihilation de plusieurs centaines de soldats de base. Si le principe est bon, un choix de game design malheureux gâche ce beau projet : en cas de décès, tous les loots sont perdus. Étant donné qu’il n’est possible de quitter le donjon qu’avant l’annonce du défi suivant, cette décision force le joueur à calculer les risques et à se montrer prudent, plutôt qu’à tenter de se surpasser pour progresser.

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Le mode histoire se révélant court, le mode libre n’étant qu’une redite et le mode survie se montrant frustrant, que reste-t-il au joueur ? À dire vrai, pas grand-chose, si ce n’est le fait de farmer encore et encore le même contenu. Or, le farm est malheureusement obligatoire pour toute personne désireuse de finir entièrement le jeu. En effet, Samuraï Warriors 4-II offre certes un système de capacités à débloquer et la possibilité de faire monter le niveau des armes et des montures, mais ces options sont mises en place de manière imparfaite. En effet, pour débloquer les capacités, il est nécessaire de dépenser des livres spécifiques, qui s’obtiennent sur le champ de bataille. Pour faire progresser les armes et les montures, il est inutile de les utiliser : il faut les fusionner avec d’autres objets du même type, en dépensant des quantités de plus en plus importantes d’argent. Cela signifie que pour débloquer toutes les capacités d’un personnage et pour monter son équipement au niveau maximum, faire une fois sa chronique dédiée ne suffit absolument pas. Il est nécessaire de farmer de très longues heures durant pour y parvenir, sans que cela ait le moindre intérêt ludique. Enfin, les missions scénarisées offrent un certain nombre d’objectifs (10, en moyenne) rendant la progression moins linéaire. C’est une bonne idée, mais tous les objectifs ne s’affichent pas, ce qui rend impossible de les accomplir tous au premier run… forçant à recommencer pour finir à 100% la mission.

Au final, Samuraï Warriors 4-II est un jeu agréable, grâce à son gameplay riche et à sa mise en scène très travaillée. Il est probablement trop chiche en contenu pour justifier les 50€ qu’exige actuellement Steam pour l’obtenir, mais lorsque son prix aura été divisé par trois durant une période de solde, n’hésitez pas à sauter le pas.

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Plateformes PlayStation 3, PlayStation 4, PlayStation Vita, Windows
Genres Action, asie, médiéval

Sortie 2 octobre 2015 (Europe) (PlayStation 4)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.