Red 5 monte au front contre le SOPA et prend des mesures de rétorsion

Aux États-Unis, le Stop Online Piracy Act (ce projet de loi jugé liberticide visant à lutter contre le piratage) mobile le web outre-Atlantique. Le studio Red 5, très hostile au texte, ferme le bêta-test de Firefall en signe de protestation et reconsidère sa participation à l'E3.

SOPA

Si l'on en parle encore peu en Europe, le Web nord-américain se mobilise depuis maintenant plusieurs semaines contre le Stop Online Piracy Act (SOPA), un projet de loi porté par le Congrès outre-Atlantique visant à lutter contre les violations des droits d'auteur et la contrefaçon en ligne. Objet de la contestation ? Notamment des mesures de sanctions jugées particulièrement brutales contre les sites incriminés puisque sur simple demande écrite d'un ayant-droit, un site prétendument contrevenant pourrait être « ostracisé » (les groupes américains, de Google à PayPal en passant par les régies publicitaires, auraient obligation de rompre toutes relations commerciales avec les sites incriminés, interdisant donc les moteurs de recherches de les référencer, les sites marchands d'autoriser leurs transactions ou les régies publicitaires d'y diffuser de la publicité et donc d'assurer leur pérennité financière). Des mesures qui, pour les détracteurs du texte, paraissent exorbitantes et liberticides, pour un encadrement judiciaire jugé défaillant.

À la suite de nombreux juristes, universitaires, voire d'hommes politiques américains, l'industrie du Web se mobilise contre le texte (Google, Yahoo, Facebook, Twitter, eBay, entre autres) aux côtés de plusieurs exploitants de jeux en ligne - en vrac, Zynga, Riot Games, Runic Games, Trion Worlds, Nival, Epic Games mais aussi 38 Studios malgré son CEO Curt Schilling connu pour ses positions politiques d'habitude très conservatrices, ou encore les principaux consoliers. S'y ajoute aussi Red 5, particulièrement actif contre le texte en la voix de Mark Kern, appelant les joueurs au boycott des (rares) éditeurs de jeux qui soutiennent encore le texte (la position d'Electronic Arts, notamment, reste ambiguë) et annonçant aujourd'hui que son studio entend reconsidérer sa participation à l'E3 cette année si l'ESA (l'association des éditeurs de jeux aux États-Unis et organisatrice de l'E3) reste favorable à ce texte « qui n'est ni dans l'intérêt des joueurs, ni dans celui de l'industrie du jeu ». Et d'en remettre une couche en annonçant l'organisation d'une journée de protestation, le 18 janvier prochain, au cours de laquelle le bêta-test de Firefall sera symboliquement fermé.
On ignore si ces initiatives auront un poids réel sur le rejet (ou non) du texte, mais le studio a sans doute au moins le mérite d'assumer ses convictions.

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