Reprise de Star Wars: The Old Republic par Broadsword Online : quelles conséquences pour le MMO ?

À la suite de Bioware Austin, le studio Broadsword Online pourrait reprendre l'exploitation de SWTOR et les joueurs s'ne inquiètent. À tort ? Peut-être, c'est du moins le point de vue de Chris Schmidt et Damion Schubert qui y voient une chance.

Capture d'écran des nouveautés de la mise à jour 2.2

Star Wars The Old Republic a été développé par les équipes de Bioware Austin et depuis le lancement du jeu en 2011, le studio texan en assure l’exploitation. Le groupe Electronic Arts (la maison-mère de Bioware) pourrait néanmoins céder l’exploitation de SWTOR au studio Broadsword Online Games – qui assure déjà l’exploitation de deux anciens MMO issus du catalogue d’Electronic Arts, Ultima Online et Dark Age of Camelot.

Les discussions sont encore en cours et ne se concrétiseront peut-être pas, mais elles font évidemment parler les joueurs sur les réseaux sociaux, et la plupart font montre d’une certaine inquiétude au regard du passif de Broadsword Online Games. Les évolutions d’Ultima Online ou de Dark Age of Camelot sont très lentes et les ajouts de contenus plutôt faméliques. Star Wars The Old Republic pourrait subir le même traitement, d’autant que seule la moitié de l’équipe de Bioware Austin en charge du jeu serait manifestement transférée chez Broadsword. Les pessimistes craignent donc que le jeu passe en « mode maintenance » et qu’il soit condamné à végéter.

Certains se montrent néanmoins plus optimistes et pas des moindres. C’est notamment le cas d’anciens développeurs de Star Wars The Old Republic, qui voient dans ce transfert une chance pour le MMO.

Une équipe de développement remotivée chez Broadsword ?

C’est le cas par exemple de Chris Schmidt, ancien designer du jeu chez Bioware Austin, ou encore de Damion Schubert, figure tutélaire de l’industrie du MMORPG et qui a travaillé sur SWTOR.

On retient des propos du premier que SWTOR était déjà peu ou prou en « mode maintenance » depuis quelques années (à l'évidence, les ajouts de contenu sont déjà relativement anecdotiques). Plus concrètement, Chris Schmidt précise que Bioware Austin a longtemps bénéficié d’une certaine autonomie (lors du développement de SWTOR, puis des premières années d’exploitation) et les équipes du studio texan étaient alors composés de spécialistes du MMO, connaissant le secteur et la façon de faire évoluer un jeu en ligne. La structure de Bioware a néanmoins évolué et Bioware Austin est passé sous la tutelle directe de Bioware Edmonton au Canada, spécialisé dans la conception de jeux solo.

Manifestement, Bioware Austin est alors devenu le parent-pauvre du groupe, au point de significativement démotiver les équipes de développement de SWTOR – peu mises en avant et peu valorisées au sein du groupe. Selon Chris Schmidt, l’équipe en charge du MMO pourrait trouver un second souffle chez Broadsword, au sein d'un studio spécialisé dans l'exploitation de jeux en ligne. Ils pourraient s'y exprimer plus librement, pour faire évoluer le jeu plus efficacement. 

Et une meilleure rentabilité chez Broadsword ?

Même son de cloche chez Damion Schubert : il est évident qu’Electronic Arts dispose de moyens infiniment supérieurs à ceux que le studio Broadsword ne pourra jamais mobiliser. Pour autant, il est tout aussi évident qu’Electronic Arts ne mobilisera jamais de moyens importants pour SWTOR, considéré comme un « vieux » jeu (aujourd'hui, les investissements d’EA chez Bioware sont dirigés vers les prochains titres Mass Effect et Dragon Age).

Pour autant, SWTOR est un jeu rentable. Selon Damion Schubert, l’équipe de développement d'Austin, spécialiste des jeux en ligne, est apte à « générer deux ou trois dollars pour chaque dollar investi » (sous réserve que la commission d’Electronic Arts ne soit pas prohibitive). En d’autres termes, ce qui ne pèse pas grand-chose pour Electronic Arts pourrait se révéler très rentable et lucratif pour Broadsword et inciter le studio indépendant à investir et à se mobiliser pour faire perdurer l’exploitation de SWTOR.

Le transfert de droits est encore en cours de discussion et on n’en connait pas les conditions. De même, les discours de Chris Schmidt et Damion Schubert se révéleront peut-être très optimistes. Pour autant, si l’on se base sur leur point de vue de vétérans et leur expérience directe du secteur, les évolutions à venir pour SWTOR pourraient se révéler plus favorables aux joueurs qu’on ne l’imagine de prime abord.

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