Découverte de la Paris Games Week 2022

Intitulée Paris Games Week Restart, cette nouvelle édition marque le retour du salon parisien du jeu vidéo après deux années d'interruption du fait de la pandémie, alors même que la dernière édition, celle de 2019, en marquait les 10 ans. Est-ce que cette interruption a cassé l'élan qu'il restait et la reprise est difficile ou est-ce que les éditeurs sont de retour en force ? Nous allons voir cela au travers de ce petit tour du salon.

Il va être difficile de préserver l'illusion longtemps, il suffit de voir le plan de cette nouvelle édition pour constater qu'on est loin de ce que proposait le salon lors de la précédente édition. Si ça s'étalait sur trois halls lors de l'édition 2019, tout rentre sur un seul hall cette année, sans tasser.

Plan

Il ne faut néanmoins pas oublier que l'organisation d'un tel événement est un travail de longue haleine, débutant généralement des mois à l'avance alors que la précédente édition se termine à peine. Du coup, cette Paris Games Week 2022 a commencé à s'organiser alors que le risque d'une nouvelle vague pandémique était bien plus présent dans les esprits qu'il ne l'est aujourd'hui, ce qui a pu freiner des participations mais également imposer certaines limitations (par exemple, les places ne peuvent être prises qu'en ligne alors qu'auparavant, il y avait également des caisses à l'entrée). 

Pour l’anecdote, le SELL (l’organisateur de la Paris Games Week) a longtemps hésité avant d’initier cette édition 2022 du salon. Le risque pandémique était présent, mais après deux éditions annulées, l’organisateur s’exposait contractuellement à perdre son « droit aux dates », une priorité lui permettant de réserver le parc des expositions de la porte de Versailles à la Toussaint. Le SELL a donc opté pour une reprise de la PGW (permettant de conserver son droit aux dates pour les éditions ultérieures), mais dans un format plus modeste avec donc des conséquences moindres en cas d’annulation de dernière minute.

Pour autant, le SELL voit aussi un symbole dans cette édition « Restart » et y accueille notamment cinq ministres : la Ministre de la Culture Rima Abdul-Malak et le Ministre délégué en charge du numérique Jean-Noël Barrot (les ministères de tutelle du jeu vidéo), la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra qui assure la promotion de l’esport (les demi-finales de la Coupe de France de League of Legends se joueront sur le salon), ainsi que Geneviève Darrieussecq et Charlotte Caubel, respectivement Ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et Secrétaire d’État auprès de la Première ministre chargée de l'Enfance, qui militent l’une et l’autre pour une pratique sereine du jeu vidéo au sein des familles.
Si réussir à faire venir cinq ministres sur le salon est assurément l’œuvre de Nicolas Vignolles, le nouveau délégué général du SELL après une carrière de conseiller parlementaire et chef de cabinet auprès de différents ministres ces dernières années, c’est aussi le symbole que le jeu vidéo est aujourd’hui perçu comme un loisir grand public qui occupe tous les Français ou presque, et qui devient incontournable pour la scène politique. Le « salon du jeu vidéo » ne rivalise pas (encore) avec le salon de l’agriculture, mais la tendance évolue et c'est aussi ce que doit représenter cette édition 2022 de la Paris Games Week. 

Playstation Games Week

J'ai l'habitude de commencer ce petit tour d'horizon du salon en parlant de Playstation. Habituellement, du fait que la France soit un territoire très porté sur la Playstation, le Japonais est généralement le plus gros stand du salon, profitant occasionnellement de l'événement pour faire une annonce et se payant le luxe d'accueillir sur son stand un gros jeu d'un partenaire pas forcément présent.

Cette année, ce n'est pas vraiment ça. Ils partagent un bloc avec Square-Enix. Et à côté, il y a un stand Fnac qui semble également en partenariat avec Playstation pour l'occasion. Pour le stand Playstation en lui-même, il y a un tiers de l'espace dédié à God of War: Ragnarök, un tiers dédié au Playstation Plus et le reste pour le reste (avec un peu de Horizon, un peu de Street Fighter, etc.).

Playstation - God Of War
Playstation - PS Plus

Etonnamment, les activités PC ne sont pas du tout mises en avant alors que Miles Morales s'apprête à débarquer sur Steam.

Les autres éditeurs

Comme ils ont déjà été abordés, autant continuer avec eux. Square Enix est à nouveau présent. La bonne surprise est le studio est venu avec deux jeux qui ne sont pas encore sortis : Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion qui est attendu pour le mois de décembre et Forspoken qui est attendu pour le mois de janvier. Malheureusement, Square Enix n'est venu avec rien d'autre. Aucun des jeux qui sont sortis cette année ne sont présents (alors qu'on est sur un année record pour Square Enix en termes de sorties, avec un manque de visibilité certain pour bon nombre de ces titres). Et aucun des jeux qui sont sortis avant ne sont présents également, à commencer par Final Fantasy XIV qui se porte encore assez bien et  est généralement présent à la PGW (et obtient d'habitude une place privilégiée dans mon article en tant que seul MMO du salon).

SquareEnix

On va ensuite parler de Nintendo, qui a une position privilégiée en étant encore une fois le stand à l'entrée du salon et qui accueille donc tous les visiteurs. Par contre, il n'y a pas grand-chose à en dire. Il y a Bayonnetta 3 présent sur le stand qui se démarque un peu en étant un jeu d'actualité en étant sorti vendredi dernier. Mais aucun jeu à venir n'est présent, même simplement en vidéo (pas même Pokémon Ecarlate et Violet qui arrivent prochainement). Tout le reste du stand est constitué des jeux un peu habituels : Splatoon (le 3, qui a remplacé le 2), Smash Bros, Sports, etc.

Nintendo

XBox est également présent, non loin de là, avec un stand de belle taille mais au contenu pas aussi impressionnant qu'il aurait pu l'être avec tous les studios achetés et toutes les licences que la marque nous réserve. Il y a cependant un petit espace Starfield avec un écran pour diffuser des images du jeu et la grosse maquette d'un robot du jeu avec qui prendre une photo pour potentiellement gagner trois mois d'abonnement au Game Pass.

XBox

Entre Nintendo et XBox, on retrouve le stand Ubisoft. Du côté de Nintendo, le développeur breton présente le dernier Mario + The Lapins Crétins. De l'autre côté, Skulls & Bones. Entre les deux, il y a du Roller Champions, Just Dance et une exposition Assassin's Creed.

Ubisoft

Entre Xbox et Playstation, il y a Bandai Namco qui propose de découvrir toute une série de jeux, dont One Piece Odyssey.

Bandai Namco - One Piece Odyssey
Bandai Namco

Finalement, entre Playstation et Nintendo, on trouve un petit bloc mélangeant Sega avec Sonic Frontiers, Capcom avec Street Fighter et divers jeux édités par Plaion (anciennement KOCH Media) dont le nom est moins connu mais fort d'un portefeuille de titres édités et distribués qui s'est bien élargit au fil des ans (Wo Long, Goat Simulator 3, Floodland, Let's Sing, etc).

Sega Capcom
Koei Tecmo
Plaion

Les à côtés

Si on vient à la PGW d'abord pour les jeux, il y a d'autres stands autour qui méritent notre attention.

On ne peut pas manquer de parler du collectif PédaGoJeux qui offre son expertise afin d'aider les parents à mieux appréhender une pratique sereine des jeux vidéo. Ils sont cette année installé dans un espace intitulé PGW Junior et, s'ils ont perdu très légèrement en taille par rapport à la dernière édition, le placement parait bien plus intéressant, avec une meilleur visibilité du fait d'être dans le hall principal (les années précédentes, la Paris Games Week Junior se tenait dans l'un des halls annexes du salon).

PédaGoJeux

A côté, on retrouve le traditionnel stand Jeux Made In France, qui permet d'accueillir de façon préférentielle des studios français. Et si Amplitude a toujours une place de choix, Asobo est également présent avec le nouvel opus de A Plague Tale et on peut également trouver Shiro Games, plus discrets, avec Dune Spice Wars. Bien qu'inconnu, le studio Atypique a pas mal investi sur le salon pour faire connaitre son jeu, Noara, alors qu'il se prépare à accueillir dans quelques jours une importante mise à jour de son titre en accès anticipé.

Jeux Made In France

Depuis quelques années, l'autre initiative présente à la PGW est Women In Games, qui est une association cherchant à soutenir et encourager la mixité dans l'industrie du jeu vidéo. Si leur présence sur le salon se développait au fil des éditions, elle a fait un pas en arrière cette année avec un stand un peu plus petit et perdu au milieu des Jeux Made In France.

Women In Games

Les à côtés à côté

Si le salon était souvent une bonne occasion pour les fabricants et revendeurs de produits informatiques et autres accessoires, cette année ceux ci sont assez peu présents. Pas de Shadow, pas de LDLC, pas de Corsair, pas de Gunnar, pas de Feed.. Par contre, on a TikTok, on a Yogibo (le pouf ergonomique optimisé pour améliorer les performances en jeu)...

TikTok
PGW - Vide

Déjà présent à la dernière édition, alors qu'il débutait ses activités, on pourra noter le retour de EVA (Esports Virtual Arenas) qui est une compagnie française proposant de jouer en PvE ou PvP (en local ou contre une équipe dans une autre salle) en VR dans de grandes salles permettant de se déplacer réellement pour une immersion plus poussée que l'expérience que l'on peut avoir chez soi. S'il y a une douzaine de localisations déjà ouvertes en France et Belgique, d'autres sont en train de s'ouvrir dans ces pays ainsi qu'aux Etats-Unis.

EVA

Mais t'es où ? Pas là

S'il y a des stands et jeux intéressants présents sur le salon, on ne peut manquer de noter ceux qui ne sont pas présents (dont ceux cités précédemment que je ne vais pas re-lister).

Le plus gros manque est le stand Farming Simulator. C'est un jeu qui personnellement ne m'intéresse pas, mais chaque édition je suis étonné de la taille du stand, entièrement dédié à ce jeu et équipé d'un tracteur en décoration. Et le fait de ne pas l'avoir me donne le sentiment que la PGW n'est pas vraiment revenue.

Accessoirement, l'absence de ce stand est un indicateur de l'absence de son éditeur, Focus Entertainment, qui est devenu un acteur vidéo ludique assez important grâce à un grand nombre de titres avec notamment à venir Evil West, Atomic Heart, Blacktail, Aliens: Dark Descent, Atlas Fallen, etc.

Si Activision-Blizzard nous a habitué à ne pas venir au salon, on aurait pu s'attendre à voir Modern Warfare 2 avoir une certaine visibilité sur le salon, par exemple sur le stand d'un constructeur ou d'un autre partenaire. Surtout lorsqu'il y a plus de publicités pour le jeu que pour le salon dans les rues. On sait néanmoins que depuis ses déboires judiciaires aux Etats-Unis, Activision-Blizzard se fait discret dans les conventions et salons communautaires. Ceci explique peut-être cela. 

Et il manque aussi le stand Coca-Cola qui était une escale incontournable pour avoir quelque chose à boire gratuitement en cours de salon.

PGW Store

La Paris Games Week 2022 se tient du 2 au 6 novembre à Paris, au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Les billets d'entrée sont vendus exclusivement en ligne, notamment sur le site officiel du salon

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Types Convention, salon
Genre Jeux vidéo

Organisateur SELL

Ouverture 2 novembre 2022
Clotûre 6 novembre 2022
Plus d'informations sur Paris Games Week 2022