Test du Stealth 300, casque de jeu et rien que de jeu

Turtle Beach est l'un des acteurs majeurs sur la scène des casques audio de jeu, notamment sur console où il est partenaire de longue date des différents constructeurs. On a eu l'occasion de tester l'un des derniers nés du constructeur, le Stealth 300.

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La nouvelle gamme de casques de jeu Stealth de Turtle Beach vise trois objectifs si l’on en croit leurs communiqués de presse :

  1. être confortable ;
  2. offrir un son “exceptionnel” ;
  3. ne pas vous coûter cuir et poil.

C’est donc dans ce contexte que débarque le Stealth 300, un casque milieu de gamme dont le prix oscille entre 70 et 80 euros, petit frère spirituel câblé du Stealth 600. Caractéristique la plus mise en avant dans la promotion du casque : la présence d’un ampli intégré, qui suggère que le son de ce casque sera plus fort et plus riche (avec davantage de basses et d’aigus, donc) que ses concurrents si vous le branchez sur votre console. Le casque est décliné dans une version PS4 bleue et une version Xbox verte, mais marche très bien sur Switch et PC, ne vous laissez pas avoir par le pipeau marketing.

Allez, suivez le guide, on vous dit ce qu’on a aimé et ce qui nous a fait tiquer.

Ce que l'on a aimé

Un casque robuste et confortable

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Du point de vue du confort, on a été agréablement surpris par le bandeau rembourré du Stealth 300, qui s’adapte facilement même aux plus grosses têtes pour de longues sessions, sans empêcher votre sang de circuler et sans favoriser l’apparition de bonnes migraines. Sa structure renforcée de métal lui donne également une sensation de robustesse bien supérieure à ce que son boîtier en plastique pourrait laisser supposer, sensation renforcée (sans mauvais jeu de mot) par les tiges en alliage qui le relient aux oreillettes. On notera que ce casque est également doté du design "ProSpecs" de Turtle Beach, qui permet de porter des lunettes tout en jouant grâce à une mousse plus tendre dans la partie supérieure des oreillettes pour éviter que le casque ne presse trop sur vos lunettes.

La richesse du son en jeu

En terme de jeu, tout ce que l’on a fait subir au Stealth 300 rendait bien. Bien évidemment, esprit de contradiction oblige, on a fait tester en premier lieu une exclusivité Sony à notre modèle vert Xbox : c’est donc papy Kratos qui a fait perdre sa virginité au casque, et on vous rassure, ce fut plus sanglant sur l’écran que sur nos oreilles. Les coups de hache portaient bien, les lancers comme les virevoltantes lames d’Athéna rendaient un son clair et naturel et du côté des basses, les affrontements avec les trolls prenaient une dimension quasiment épique. C’est ensuite Final Fantasy XV qui s’est dévoué au test sur la console de Microsoft, et là encore, le verdict est sans appel, avec les zigs-zags de Noctis, ses téléportations et ses attaques parfaitement rendues et même sublimées sur la bande-son du jeu. Un rapide test sur Switch avec Xenoblade Chronicles 2 confirmait que ce casque peut être une très bonne solution (même si absolument pas adaptée au gaming mobile par son apparence) pour le jeu on the go à la maison.

Ce que l'on a moins aimé

Un facepalm connectique

On ne va pas dire que c’est le premier casque que l’on a entre les mains qui propose ce genre de paradoxe, souvent lié à un procédé d’annulation des sons ambiants, mais on n'a pas pu s’empêcher de lâcher un bon gros WTF des familles quand on a réalisé ce que cela impliquait. Vous vous souvenez que dans l’introduction, on vous a dit que le 300 était le petit frère câblé du 600 ? Comme nous, quand vous entendez parler d’un casque câblé, vous vous attendez à pouvoir le brancher sur votre périphérique de jeu et roule ma poule, du son plein les cages à miel pendant aussi longtemps que vous le voulez. Sauf que là, ce n’est pas le cas : à cause de l’ampli, vous devez charger le casque régulièrement. Oui. Charger un casque câblé. Alors, OK, c’est toutes les 40 heures si l’on en croit les brochures présentes dans la boîte, mais c’est quand même assez dommage de multiplier les câbles et les procédures pour utiliser un truc aussi simple qu’un casque.

Autre point noir connectique, le fait que le casque ne soit pas fourni avec l’ensemble des adaptateurs pour le rendre utilisable simplement sur PC de bureau. En effet, le casque propose un jack 3,5 qui transmet le signal audio mais aussi le micro, à la manière des casques de vos téléphones portables. De nos jours, pas mal d’ordinateurs portables proposent une entrée jack qui traite les deux signals, mais cela reste bien plus rare sur les ordinateurs de bureau, qui traitent encore souvent les deux signaux de manière distincte, notamment pour les prises situées en façade. Sauf que Turtle Beach prend le parti de vous vendre un casque console et ne fournit pas l’adaptateur ou split nécessaire, mais en plus vous fournit un casque avec un câble jack prévu pour être branché à votre manette sur vos genoux, pas au cul de votre tour, et qui mesure donc à peine plus d’un mètre.

Des pré-réglages anecdotiques

En ce qui concerne les préréglages audio, disponibles sur l'écouteur gauche (on y reviendra), dans nos tests, ils sonnaient tous assez semblables à nos oreilles (même si on admet bien volontiers qu’elles ont peut-être fait leur temps à force de concerts), avec quelques différences subtiles comme le boost vocal pour donner un coup de fouet aux voix dans les jeux et les films.
On a le plus souvent utilisé le mode “Signature Sound”, le mode naturel proposé par Turtle Beach, qui offre un son équilibré sur la durée. Par contre, on recommandera de tester le mode basse pour les bons FPS qui tâchent : utiliser un fusil à pompe dans Doom est une vraie expérience à part entière.

Un déséquilibre dans la répartition des fonctions

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Sur l’oreillette gauche, vous trouverez le microphone à perche relevable (il s’éteint ou s’allume en fonction de sa position), un port de charge micro USB, un câble audio non amovible de 3,5 mm, un bouton pour l’allumer et l’éteindre, un bouton de réglage du mode de son et deux volumes pour le volume du casque et l'équilibre du chat. Oui, vous trouvez tout cela sur un écouteur. Alors, vous devez vous demander : quid de l’autre écouteur ? Et bien… Rien. Oui, rien. Alors qu’ils auraient pu mettre de plus gros boutons de part et d’autre pour faciliter l’emploi, les designers de Turtle Beach ont préféré tout concentrer sur une seule des oreillettes, vous poussant à, dans un premier temps, devoir retirer le casque pour voir sur quoi vous appuyez, puis à courir le risque d’appuyer sur le mauvais bouton en visant un demi-centimètre trop à droite ou à gauche avec vos gros doigts. Alors soit, ils y ont a priori pensé parce que l’alimentation est géré par un appui long, mais quand même, c’est un choix assez intrigant de leur part.

Un casque pas prévu pour écouter de la musique

On évoquait plus haut la qualité du son en jeu. Le souci, c’est que le compte n’y est pas vraiment quand vous essayez d'utiliser le Stealth 300 comme un casque banal pour écouter de la musique. On a testé le casque sur Final Fantasy XV, comme évoqué plus haut, et il se trouve qu’on a voulu écouter la bande-son du jeu sur notre téléphone mobile par la suite : quelle ne fut pas notre déception. Malgré une écoute sur deux téléphones de constructeurs différents, tous les morceaux semblaient résonner, les mélodies principales étaient parfois noyées sous les basses, les pistes de piano du jeu semblaient feutrées voire étouffées par rapport à la version en jeu, alors même que ces mêmes fichiers joués sur un système Sonos ou un casque Bose ne posaient aucun problème en terme de rendu.

Crache ton écaille, Myrhdin

Dans l'ensemble, le Turtle Beach Stealth 300 est un casque d'écoute fin quand il s'agit de l'audio en jeu, mais il lui manque un petit je-ne-sais-quoi pour en faire un bon casque d'écoute générale, peut-être un peu d’équilibre dans la profondeur de sa gamme. C'est un achat qui se justifiera pleinement, mais il y a mieux, plus lisse et rond dans le son, et sans aucun doute moins frustrant d’utilisation pour à peu près le même prix.

Dans sa gamme, le Stealth 300 a un concurrent direct de poids : le Steelseries Arctis 3 en mode jack, notre chouchou aux performances encore inégalées, que ce soit en terme de confort ou de qualité de son.

TL;DR: le Stealth 300 ne vous décevra pas si vous cherchez un casque de jeu et rien que de jeu et que vous préférez votre son penchant un peu plus du côté des basses, mais pour ceux qui recherchent un casque plus polyvalent, vous trouverez sans doute chaussure à votre pied chez les concurrents directs.

Ce test a été réalisé en utilisant du matériel fourni le temps du test par le constructeur et n'est en aucun cas le fruit d'une collaboration commerciale entre le constructeur et JeuxOnLine, qui n'a touché aucune rémunération pour le partage de cet article.

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