Huit propositions pour réguler le free-to-play à destination des jeunes joueurs

L'Office of Fair Trading, en charge de la régulation des pratiques commerciales en Grande-Bretagne, examine les méthodes des exploitants de jeux free-to-play et proposer une série de recommandations pour réguler le secteur.

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On se souvient du jeune Danny Kitchen, joueur britannique de cinq ans ayant défrayé les chroniques anglaises après avoir déboursé pour 1700£ de micro-transactions dans un jeu free-to-play sur l'iPad familial. La Grande Bretagne s'en émouvait et en avril, l'Office of Fair Trading en charge de la régulation des pratiques commerciales en Angleterre ouvrait un groupe de travail sur les méthodes des exploitants de jeux free-to-play, notamment à destination des joueurs les plus jeunes.
Après quelques mois de concertations avec les associations de familles britanniques et l'industrie locale du jeu vidéo (détaillés dans un rapport disponible en pdf), l'OFT formule aujourd'hui huit grands principes visant à réguler la commercialisation des jeux « gratuits » (complétés d'exemples de bonnes et mauvaises pratiques). Et l'OFT mise essentiellement sur une meilleure information des consommateurs, dans et hors des jeux.

L'OFT encourage d'abord les exploitants de jeux free-to-play à faire preuve de transparence : tous les coûts du jeu devront être « clairs et accessibles avant que le client ne commence à jouer, à télécharger le jeu ou ait besoin de s'inscrire ou initie un achat » (Principe 1), tout comme les « informations matérielles » relatives aux contenus du jeu permettant à un « client moyen de décider de façon éclairée s'il souhaite jouer ou non » (Principe 2). L'exploitant devra en outre afficher ses informations commerciales, afin de permettre aux joueurs de trouver aisément un interlocuteur pertinent en cas de réclamation (Principe 3).
Les recommandations l'OFT portent par ailleurs sur la forme des jeux : les boutiques et options payantes in-game devraient être clairement identifiables et se distinguer du gameplay (Principe 4), elles ne doivent pas non plus induire le consommateur en erreur et le laisser croire qu'elles sont impératives quand une option gratuite existe aussi (Principe 5).
Même intérêt pour la promotion des options payantes : elles ne doivent pas être agressives, et l'exploitant devra prêter un soin particulier au design, aux termes utilisés ou à son interface pour ne pas exploiter sciemment « l'inexpérience, la vulnérabilité ou la crédulité » du jeune public (Principe 6), ni « exhorter le joueur à dépenser ou inciter les autres à faire des achats pour son compte » (Principe 7). Enfin et surtout (Principe 8), tout paiement dans un jeu ne devrait être conclu qu'après validation et consentement éclairé de l'utilisateur, titulaire du compte bancaire - par exemple en obligeant l'acheteur à saisir son mot de passe à chaque transaction pour éviter les achats multiples par mégarde.

À cette heure, l'OFT précise que ces mesures ne sont que des propositions. L'organisme invite dès lors les utilisateurs comme les professionnels de l'industrie du jeu à les commenter, avant le 21 novembre prochain, en vue d'éventuels amendements. On imagine néanmoins que, d'ores et déjà, certains exploitants de jeux free-to-play pourraient s'inspirer de ces principes dans le cadre de leurs activités.

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