John Riccitiello quitte Electronic Arts « d'un commun accord » avec le groupe

Figure emblématique d'Electronic Arts depuis 2007, John Riccitiello quitte son poste de CEO. Il n'aurait pas atteint ses objectifs financiers et Electronic Arts souffrirait d'un déficit d'image qu'on lui impute.

John Riccitiello

Le nom de John Riccitiello est indissociable d'Electronic Arts. Pour autant, dans un communiqué expédiée la nuit dernière, on apprend que le 30 mars prochain, John Riccitiello quittera ses fonctions de CEO d'Electronic Arts, « d'un commun accord » avec le groupe (lui octroyant au passage 24 mois de salaire au terme de son départ et des stock-options).
Dans une lettre adressée aux salariés d'EA, John Riccitiello présente sa démission comme une décision personnelle, se disant « 100% responsable » de l'incapacité du groupe à atteindre ses objectifs financiers cette années (mais rappelle néanmoins qu'il a fait entrer Electronic Arts dans l'ère digitale, « pesant aujourd'hui 1,5 milliards de dollars au sein du groupe et continuant de progresser rapidement », tout en étoffant les branches jeux en ligne et jeux mobiles de la société). Cette démission apparait néanmoins un brin précipitée puisque son successeur n'est pas encore désigné (Larry Probst, ancien CEO d'EA de 1991 à 2007, assurera le rôle de président exécutif en attendant qu'un nouveau CEO ne soit nommé par le conseil d'administration du groupe).

Et déjà, on glose abondamment sur les raisons de cette démission. Outre les résultats financiers en berne depuis déjà plusieurs trimestres, on évoque les échecs commerciaux du groupe et surtout un déficit d'images auprès des joueurs (l'année dernière, Electronic Arts était élu « pire société américaine ».
On pense évidemment à Star Wars The Old Republic, présenté en son temps comme le titre le plus cher de l'histoire d'Electronic Arts, mais n'ayant jamais atteint les objectifs économiques escomptés initialement (le MMORPG devait rivaliser avec World of Warcraft, il renoncera finalement à son abonnement mensuel après quelques mois d'exploitation pour opter pour un modèle free-to-play et ne fait toujours pas montre aujourd'hui d'une stratégie de développement claire). Et outre le catalogue d'EA Sport qui trouve toujours son public, les titres d'EA peinent à atteindre leurs objectifs financiers (de Crysis 3 à Dead Space 3), voire suscite des critiques vives de la part des joueurs (on se souvient des scansions des joueurs de Mass Effect 3 au regard d'une fin jugée bâclée, ou plus récemment de Sim City du fait d'une forme obligeant à jouer connecté, mais alors que les serveurs restent difficilement accessibles).
Autant d'événements que d'aucuns impute au « système John Riccitiello » et qui expliquerait son départ aujourd'hui en vue de le remplacer par un CEO « plus proche des clients et des joueurs ». Ce successeur devrait être nommé dans les prochaines semaines.

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