Test de The Last Stand: Aftermath - Oh dis-moi oui, zombie

Si je vous dis "rogue lite", "survie" et "zombies" vous risquez de me dire qu'il ne manque que "pixel art" pour faire le quarté gagnant des termes pour jeu indépendant opportuniste et vous n'auriez pas forcément tort. Néanmoins, dans le cas présent, ce mélange qui aurait pu donner des résultats pas fameux s'avère être plutôt réussi comme on le verra.

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Zombie evolution

The Last Stand: Aftermath est le cinquième opus de la série The Last Stand et ce qui était au départ un jeu d'action en Flash a évolué en s'enrichissant de jeu en jeu pour nous être aujourd'hui présenté sous la forme d'un jeu d'action en 3D isométrique avec quelques mécanismes de RPG et de rogue lite.

Temporellement 15 ans après l'épisode Union City, la majorité de la population mondiale a été quasi éradiquée par un virus transformant l'hôte en zombie.
Les personnages de l'histoire occupent le dernier bastion de l'espoir nommé "The End" et toute personne qui se retrouve infectée doit faire son "Last Stand", c'est-à-dire son dernier combat avant de succomber.

On est donc devant un synopsis totalement classique, mais parfaitement adapté au style rogue-lite du jeu : le personnage que l'on joue est voué à mourir et après chaque essai c'est un nouveau mort en sursis qui part de The End pour essayer de progresser en s'aidant du résultat des échecs précédents.

Zombie tech

Après des jeux Flash et un Dead Zone qui en 2012 ressemblait au Fallout de 1997, Aftermath joue techniquement dans une catégorie bien au dessus avec sa vue en 3D isométrique plutôt réussie bien que la version PlayStation 4 à laquelle j'ai joué semble beaucoup moins jolie que ce que j'ai pu voir sur YouTube avec des gros PC. C'est d'ailleurs dommage, car de temps en temps la lisibilité à l'écran peut en pâtir, particulièrement sur les défenses automatiques qui font énormément de dégâts et sont censées être évitables, mais peuvent être difficilement lisibles à l'écran.

Signalons pendant que l'on est sur la technique qu'à l'heure actuelle, le jeu a encore quelques soucis de finition. Par exemple, il peut arriver qu'on traverse des murs suite à une action, heureusement ça n'a jamais provoqué pour moi de blocage dans une texture. Autre preuve qu'il reste du débogage à faire, les écrans de chargement qui sont censés montrer une image du lieu visité et un conseil se transforment en écran noir le temps du chargement (un peu long au passage).

Du point du vue gameplay, le jeu se présente sous la forme classique d'un twin stick shooter avec un stick pour se déplacer et l'autre pour viser. Il est également possible de taper au corps à corps, de se soigner ou de lancer divers objets chargés d'exploser ou à minima distraire les zombies qui sont attirés par le bruit. Et c'est d'ailleurs à ce niveau que le jeu montre sa plus grande force.

Zombie survie

Le son est le plus grand ennemi du joueur. S'il peuvent vous repérer par la vision, les zombies sont surtout attirés par le moindre bruit.
Celui de vos pas en premier lieu, d'où l'intérêt de s'accroupir et d'avancer doucement, mais aussi et surtout le bruit de vos armes à feu, ce qui a pour premier effet de forcer le joueur à grandement se limiter sur le panpan-boumboum, car si pour tuer deux zombies on en attire dix autres, le jeu devient vite compliqué. Du coup, on essaie autant que possible de se débarrasser des ennemis à mains nues ou avec des armes de poing, plus ou moins de fortune. Mais même comme ça, entre les vitres qui peuvent éclater, les chutes d'objets ou encore certains éléments qu'on se doit d'activer pour progresser, il est difficile d'être discret et il faut être capable d'affronter ou de fuir une horde de zombies à tout moment.

Sans être d'une énorme variété ou originalité, le casting des zombies reste efficace : zombie de base, zombie qui rush, zombie avec armure, etc.
Il y a également quelques zombies rares directement inspirés de Left 4 Dead entre le mastodonte qui rush ou encore l'agile qui nous saute dessus pour nous plaquer au sol.

Heureusement, via ce qu'on récupère lors de l'exploration, on peut se fabriquer divers objets selon qu'on dispose d'un feu, d'un établi ou qu'on soit à l'arrache. On peut ainsi se faire des silencieux à base de scotch et boîte de conserve vide, combiner une planche et des clous pour améliorer les dégâts ou encore des trousses de secours pour mieux se soigner.

La gestion de la vie est primordiale, tout d'abord évidemment parce qu'à zéro on est mort et il faut redémarrer au départ avec un nouveau survivant, mais aussi parce que notre statut d'infecté fait progresser une barre de virus dans le sens inverse de la vie et sa taille diminue d'autant notre score de vie maximal. Du coup, on peut se dire que ça serait une bonne idée d'utiliser autant que possible la dose de sérum qu'on peut transporter, qui se trouve de temps en temps dans l'exploration et qui met en pause la progression du virus.

Mais ce n'est pas si simple : par défaut, la barre de vie est composée de 7 blocs et dès que l'infection a progressé d'un bloc entier, notre personnage mute et peut choisir entre trois capacités aléatoires. Et ces capacités sont toujours principalement positives : regagner toute sa vie (moins la progression du virus), devenir plus résistant ou encore faire plus de dégâts avec les armes à feu. On est donc incité à ne pas systématiquement bloquer l'infection pour devenir plus fort. De plus, certains événements pouvant accélérer cette progression, il est aussi sage de garder le sérum pour les cas d'urgence.

La progression sur la carte se fait via une voiture (qu'on doit régulièrement alimenter en essence et réparer) qui permet d'aller de lieux en lieux générés aléatoirement jusqu'à un endroit spécifique fait main faisant progresser l'histoire, qui est très simple.

Zombie je dis oui

Si l'ensemble est peu original et n'est qu'à peu près correctement fait, ce qui donne tout son intérêt à The Last Stand: Aftermath, c'est sa mécanique rogue-lite et la progression qui en résulte.

Tout d'abord, de par l'infection et ce dernier combat, il est très logique de devoir prendre un nouveau survivant à chaque essai. Ces derniers diffèrent par leur équipement de base et on peut se voir proposer des "pacifistes" qui ne démarrent avec aucune arme.

Si on perd tout l'équipement d'un personnage à sa mort, au fur et à mesure des essais on récupère des points de fourniture qui permettent d'améliorer l'offre d'objets au camp de départ. On peut choisir de rajouter certains objets en quantité limitée, mais aussi d'en prendre qui sont disponibles systématiquement pour chaque nouveau héros qui s'élance. Les choix proposés augmentent avec le level qu'on a et qui s'incrémente à chaque monstre tué ou fouille effectuée.

Note exploration permet également d'acquérir des points de connaissance qui permettent d'alimenter un arbre commun à tous les personnages qu'on joue. Et à ce niveau c'est un sans faute, j'ai rarement vu un jeu proposer autant d'options disponibles qui sont toutes pertinentes : pinces coupantes permettant d'ouvrir des lieux impossibles d'accès sans, augmentation des dégâts, diminution du temps de fouille, amélioration de la discrétion, etc. : tout peut être utile et il faut des centaines de points de connaissance pour tout débloquer. Et si on en arrive là, les points de connaissance peuvent alors être utilisés pour acheter des objets rares au marchant itinérant.

Un petit regret avant de conclure, il manque un mode multijoueur ne serait-ce que local pour pouvoir s'amuser à deux ou trois dans la même partie.

The Last Stand: Aftermath, s'il est perfectible du point de vue technique, est quand même un jeu très divertissant et potentiellement addictif dans sa progression ce qui fait qu'il est difficile de résister à l'envie du run de plus avant d'éteindre la console. Vu le sujet et le style, c'est une belle prouesse.

Testé par Aragnis sur PlayStation 4 avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S
Genres Action-aventure, jeu de rôle (rpg), rogue-lite, survie, survival-horror, contemporain

Sortie 16 novembre 2021 (Monde) (Xbox Series X|S)
16 novembre 2021 (Monde) (PlayStation 5)
16 novembre 2021 (Monde) (PlayStation 4)
16 novembre 2021 (Monde) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.