Opération « Game Over » : bannir les prédateurs sexuels des jeux en ligne

Les autorités de l'État de New York lance l'opération « Game Over » : avec la collaboration des principaux exploitants de jeux en ligne (Blizzard, EA, Sony), 3 580 comptes de délinquants sexuels ont été bannis de plateformes de jeux.

Opération "Game Over" - Procureur général de New-York

Par définition, les jeux en ligne accueillent des populations d'internautes hétéroclites. La plupart des joueurs affiche évidemment des intentions purement ludiques, mais il arrive néanmoins aussi que certains participants affichent des intentions moins ludiques et plus lubriques (l'actualité récente, aux États-Unis, a ainsi été marquée par la condamnation de ce joueur de 19 ans ayant utilisé le Xbox Live pour attirer chez lui un jeune de 12 ans, abusé sexuellement).
Raison pour laquelle, Eric T. Schneiderman, procureur général de l'Etat de New York vient d'initier l'opération « Game Over », en collaboration avec les principaux exploitants de jeux en ligne (Microsoft, Apple, Blizzard Entertainment, Electronic Arts, Disney Interactive Media Group, Warner Brothers - Turbine - et Sony) afin de bannir les prédateurs sexuels condamnés des espaces virtuels fréquentés par les plus jeunes.

Dans l'Etat de New-York, les prédateurs sexuels condamnés ont obligation de faire connaître leur localisation géographique aux autorités, mais aussi leurs pérégrinations « virtuelles » (ils doivent notamment communiquer leurs adresses e-mail, de messagerie, etc.). Des informations qui ont été communiquées aux exploitants associés à l'opération et qui ont banni les comptes associés.
Selon les autorités, plus de 33 000 délinquants sexuels sont référencés dans l'Etat de New York (745 000 sur l'ensemble du territoire nord-américain, présentant des « risques de récidive » très variables) et suite à l'opération « Game Over », quelque 3 580 comptes ont été suspendus ou ont vu leur droit de communication révoqué sur au moins l'une des plateformes de jeux en ligne des exploitants concernés.
Selon Eric T. Schneiderman, au-delà de la « purge » réalisé ici, l'opération vise essentiellement à sensibiliser les parents : de plus en plus de plateformes permettent de jouer en ligne (les études montrent notamment que parents ignorent souvent qu'une console permet de jouer en ligne) et donc d'entretenir des contacts avec des inconnus (27% des joueurs américains de 12-17 ans disent jouer avec des inconnus).
Sans dramatiser les risques que représentent le jeu en ligne et si la mesure peut sans doute interroger aussi sur le principe de droit au respect de la vie privée d'anciens condamnés, l'opération a vocation à rappeler que la surveillance des enfants par leurs parents est de mise lorsqu'ils jouent en ligne - au même titre que pour toute autre activité.

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