Test de Layers of Fear VR - il en remet une couche surréaliste

Vous l'aurez compris au titre, Layers of Fear VR est l'adaptation du jeu "standard" à la sauce réalité virtuelle, sortant cette fois-ci sur les bleues contrées du PlayStation VR après être d'abord passé par la case PC. Plutôt bien reçu dans sa version d'origine, le portage en réalité virtuelle se révèle sympathique pour quelqu'un n'ayant jamais joué à l'original, mais il ne faut pas être trop exigeant...

L'aquarelle sa muse

Mais qui va faire le ménage maintenant ??
Mais qui va faire le ménage maintenant ??
Deux ans après son arrivée sur les casques VR de PC, le jeu débarque donc sur le PSVR dans une version qu'on devine épurée pour coller aux caractéristiques et limites techniques de la machine Sony. Une fois le casque vissé sur la tête, un rapide calibrage de celui-ci et on peut démarrer : on choisit d'abord si on veut jouer assis ou debout, et aussi l'application ou non d'effets psychédéliques lors de certaines visions. Les deux choix sont aussi judicieux qu'appréciables - j'y reviendrai plus loin. On débarque alors dans une pièce de son manoir que l'on doit re-découvrir, pour savoir ce qui est arrivé aux autres occupants de la maison pendant qu'on était occupé à finir son dernier tableau censé être sa pièce maîtresse. Comme on pouvait s'y attendre dans un jeu d'ambiance horrifique, l'exploration se fera de nuit avec parfois un orage qui gronde au loin, et on se rendra bien vite compte qu'on n'est pas seul dans cette bicoque. Normal après tout, on n'y vivait pas seul. Mais où sont-ils passés ? Et puis ce tableau, il n'est pas fini, il faudra rassembler tous les morceaux du puzzle des souvenirs ainsi que ses tripes pour partir en vadrouille dans ce manoir aux pièces et humeurs changeantes...

Sans grande surprise, le jeu tient surtout du walking-sim à la recherche d'objets pour se remémorer le passé et de clés pour ouvrir des dizaines de portes apparaissant au gré de nos pérégrinations. Malgré sa maniabilité aux deux PS Move (obligatoires) assez crispante voire lourde au premier, second et troisième abords (et suivants), l'ambiance est bien prenante et peut même être pesante à souhait, l'intensité montant crescendo à force de découvertes macabres sur les petites exactions de monsieur, tout obsédé qu'il était à vouloir terminer sa plus grande œuvre. C'est là qu'on peut remercier la possibilité de désactiver les distorsions d'écran alors qu'on est debout : il faut avoir le cœur bien accroché pour résister à la nausée qui peut monter quand d'un coup, une vision tord et re-tord son champ de vision dans un sens puis dans l'autre, manquant éventuellement de faire perdre l'équilibre si jamais on n'est pas bien assuré (ou assis). Merci les options de maniabilité...

On me voit...
On me voit...
On m'voit plus !
On m'voit plus !

La technique (de la peinture) au couteau

Limitations obligent, dans sa version PSVR il est malheureusement illusoire de s'attendre à des graphismes propres comme dans sa version PC - et encore moins par rapport à la version d'origine. Si quelques effets d'ombres et de lumières sont correctement rendus, les environnements souvent dépouillés sont meublés par quelques armoires qui se répètent inlassablement, garnis de livres en 2D ou d'objets qui ne bougent pas d'un pouce. Par contre, quand vous pouvez saisir quelque chose, les lois de la physique sont transgressées : le poids est une illusion, parfois les objets se replacent naturellement tout seuls lentement quand vous les relâchez (ce qui est le cas des objets à collecter pour les différentes fins du jeu), soit ils tombent comme des masses n'importe comment, parfois même à travers les commodes. Lancez un vase ou un livre au pif contre un mur, les deux rebondiront et tomberont au sol mollement de la même manière. On pourra aussi parfois passer la tête à travers des murs (totalement inutile) avant d'être gentiment repoussé par le jeu.

Les limites techniques de la PS4 en VR...
Les limites techniques de la PS4 en VR...
J'ai comme l'impression qu'il manque quelque chose...
J'ai comme l'impression qu'il manque quelque chose...

L'ambiance du jeu est surtout soutenue par les jumpscares, encore, partout, tout le temps. Comme dans les films d'horreur basiques, on s'attend à sursauter quand, derrière, un bruit et soudain quelque chose arrive. Des apparitions, des objets en lévitation, des textures qui disparaissent (euh ça, ça n'est pas forcément normal), des situations et une mise dans l'ambiance tout à fait élémentaire, mais qui fonctionne néanmoins correctement dans de nombreux cas. Se retrouver dans une pièce avec trois portes et trouver un mur de brique derrière chacune, puis se retourner et ne plus voir la porte par laquelle on est entré, ça a toujours son petit effet même si c'est d'un classique à toute épreuve, surtout en VR. Plus d'une fois, après avoir traversé un très long couloir, je me suis retourné sur moi-même juste pour voir si j'étais suivi par quelque chose, à la façon de la fameuse démo PT (hélas non, lol). Si le jeu d'origine avait son petit succès, entre autres en streaming, c'est bien pour son ambiance horrifique soutenue par de nombreuses peintures authentiques de maîtres comme Goya, Fontana ou Füssli et d'autres subissant de traumatisantes transformations.

Un avis plutôt nuancier

Alors oui, la technique est pour le moins compliquée, entre l'impression de manier un 33 tonnes, des graphismes pour le moins épurés (mot poli pour ne pas dire "moches") et glitchs ou bugs en pagaille avec une physique aux fraises. Oui, le scénario n'est pas très solide et se devine plus que rapidement. Oui, le jeu se finit en quelques petites heures à peine. Pourtant, sans avoir joué à l'original, j'ai pu apprécier les quelques trouvailles de gameplay, un ou deux jumpscares ont réussi à m'avoir (ce n'est pourtant pas faute d'être rôdé) et la réalité virtuelle ajoute clairement un plus non négligeable à l'exercice.

Hélas, il n'empêche que malgré une ambiance bien fichue, avec des musiques particulièrement bien senties d'Arkadiusz Reikowski pour soutenir le tout, la version PSVR souffre de ses trop nombreuses limitations ; j'ai apprécié le voyage, mais je me demande s'il ne vaut pas mieux investir dans la version classique du jeu, quitte à perdre les atouts de la réalité virtuelle. En tout cas, ceux qui y ont déjà goûté n'auront pas vraiment d'intérêt à payer le prix fort pour cette version.

Vomito 2.0
Vomito 2.0
J'ai comme envie de ne pas aller par là ?
J'ai comme envie de ne pas aller par là ?

Test réalisé sur PlayStation VR par Bardiel Wyld à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes HTC Vive, Oculus VR, PlayStation VR, Steam VR, Windows
Genres Action-aventure, aventure, survie, survival-horror, walking simulator, contemporain, horreur

Sortie Décembre 2019 (Steam VR)
Décembre 2019 (Oculus VR)
Décembre 2019 (HTC Vive)
29 avril 2021 (PlayStation VR)

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