Test de Doom 3: VR Edition - Back to the No Future

Même à l’heure des remasters et remakes, je ne m’attendais pour être honnête pas à voir arriver une adaptation en réalité virtuelle du jeu d’ID Software qui soufflera ses 18 bougies d’ici peu. Et pourtant, la VR lui va si bien.

Presque seul sur Mars

C'est... Feng Shui...
C'est... Feng Shui...
Drôle de timing : il y a quelques semaines, je faisais un peu de rangement dans mes tiroirs et au milieu de mes CD de jeux de la fin du siècle dernier je suis justement tombé sur le boîtier des CD de Doom 3, que j’avais considéré un temps puis remisé avec ses camarades. Alors, quand son nom est apparu affublé de la particule « VR », j’ai cligné des yeux et vérifié, puis revérifié : oui c’est bien l’ancêtre lancé en 2004 et ressorti quelques années plus tard dans sa BFG Edition. Des lustres que je n’y avais pas touché, et le voilà qui réapparaît de nulle part tel un Imp au milieu d’un nuage de soufre. Plus surpris encore quand j’ai vu que la seule plate-forme (actuellement) où il était développé par Bethesda était le PlayStation VR – nul doute qu’il sortira sur PC cela dit. Et c’est donc avec un certain entrain que j’ai repris la navette vers Mars et ses laboratoires militaires souterrains qui fleurent bon le terrain propice à une invasion démoniaque : ni une ni deux, j’ai pris mes cliques, mes claques et mon fusil à pompe en bandoulière en entonnant la vieille rengaine « well shit, here we go again ».

Je doute de divulgâcher grand-chose sur ce Doom 3: VR Edition : le jeu a bientôt 18 ans (et toutes ses dents contrairement aux démons que l’on croise), avec une multitude de portages sur quasiment tous les supports depuis l’ère PS360. Et puis bon, c’est un Doom… Alors OK, il a renouvelé la licence en sortant en 2004 et en donnant la part belle davantage à l’exploration angoissante qu’au tir aux pigeons que prônaient ses ancêtres, mais son scénario demeure d’un classicisme à toute épreuve : on débarque au milieu d’une base quasi au même moment qu’une bonne colonie de démons tous prêts à mâchouiller du casque de Space Marine pendant que des scientifiques sont occupés soit à se pisser dessus, soit à pactiser avec le Malin. On a fait plus retors comme scénario, mais il demeure suffisamment efficace pour s’occuper entre deux rafales de fusil à plasma.

Monsieur c'est horrible ! Vous êtes coincé en 2004 !
Monsieur c'est horrible ! Vous êtes coincé en 2004 !
J'ai failli lui mettre une balle dans la tête, il est fou lui...
J'ai failli lui mettre une balle dans la tête, il est fou lui...

Attention derrière toi, c’est affreux

Les cinématiques sont plus propres visuellement, mais sont évidemment limitées en taille d'écran
Les cinématiques sont plus propres visuellement, mais sont évidemment limitées en taille d'écran
On est bien en 2021, mais le jeu garde son apparence polygonée du début du siècle : les modèles 3D n’ont pas subi d’évolution. Cela dit, à sa sortie initiale le jeu était vraiment canon (de fusil hoho) et il s’adapte finalement assez bien aux limites techniques du combo PlayStation VR + PlayStation 4. Cela permet au jeu de garder une fluidité satisfaisante pendant l’exploration des Labos même si la modélisation des visages et de tout le reste pique les yeux en sortant d’un Borderlands 2 lui aussi en VR. C’est le prix à payer pour un si vieux jeu, cependant on finit par en faire abstraction assez vite de toute façon, tout occupé à jongler entre les différentes armes du jeu pour implanter de force des plombages dans la bouche des vils envahisseurs.

Le jeu reprend le contenu de la BFG Edition et les puristes de la première heure seront déçus de ne pas avoir à faire de choix entre tenir sa lampe torche et tenir son fusil-mitrailleur, petite particularité qui faisait le sel du jeu dans sa version vanilla. En contrepartie, le jeu embarque donc les extensions Resurrection of Evil ainsi que Lost Mission pour quelques niveaux et bastos de plus, ce qui fait au bas mot une bonne quinzaine d’heures voire plus pour tout explorer et ramasser. Les sessions seront quand même assez courtes en ce qui me concerne, ayant eu quelques effets de cinétose au bout de la première heure de jeu. On peut quand même faire quelques réglages sur les déplacements comme dans tout jeu VR qui se respecte et j’ai peut-être trop forcé sur l’angle de décalage de vision après un coup de stick ; je ne m’avancerai pas plus, d’autres sessions se sont mieux passées, mais les instants « cinématiques » où la caméra change d’un coup pour placer le personnage en 3ème personne voire se balade à sa guise m’ont valu quelques maux de crânes pas forcément les bienvenus.

 

Le poids des os, le choc des bastos

Cela faisait donc bien des années que je n'avais pas touché à l'ancêtre, et depuis sur ce même casque PlayStation VR on a eu droit à Doom VFR qui est une version bien plus actuelle graphiquement parlant ainsi qu'une multitude de jeux de tir d'horreur, à commencer par The Walking Dead Saints & Sinners. Cela n'empêche pas l'ancien de garder sa petite aura avec des tensions qui montent crescendo jusqu'au cœur de la meute de démons et il bénéficie d'une adaptation soignée avec le support logique des PlayStation Move, mais aussi de l'Aim Controller, bien trop souvent délaissé par les développeurs, hélas. Je reprocherai surtout les vues caméras automatiques lors des cinématiques qui sont un peu violentes à mon goût et quelques interactions pour le moins compliquées avec certains panneaux en jeu au niveau de la visée. Mis à part cela, R.A.S. et c'est un plaisir de se replonger dans un bain de sang de démon à coups de tronçonneuse sur une autre planète.

Les boutons d'interface en VR se confondent dans le décor ou les personnages
Les boutons d'interface en VR se confondent dans le décor ou les personnages
Voilà, là on a de quoi discuter
Voilà, là on a de quoi discuter

Aussi, comme je le disais plus haut, le jeu est actuellement disponible uniquement sur le PlayStation VR, mais je suis prêt à parier qu'il débarquera plus tard sur PC en version officielle - pour la parenthèse, il existe déjà un patch d'adaptation VR du jeu par un passionné relativement doué si vous ne pouvez pas attendre de poser vos mains dessus. En définitive, Doom 3 VR Edition est une adaptation bienvenue même si inattendue et suffisamment réussie pour s'y intéresser de plus près surtout pour ceux n'y ayant jamais touché : le jeu reste un classique d'une autre époque, mais c'est parfois dans les vieilles peaux qu'on fait les meilleures coupes...

Test réalisé sur PlayStation VR par Bardiel Wyld à partir d'une version fournie par l'éditeur

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