Des développeurs responsables des actes de leurs joueurs ?

La presse en a fait ses choux gras récemment : un adolescent thaïlandais justifiait le meurtre d'un chauffeur de taxi qu'il venait de commettre en expliquant qu'il souhaitait reproduire ce qu'il avait expérimenté dans Grand Theft Auto IV, le jeu d'action de Rockstar.

Aujourd'hui, le gouvernement thaïlandais prend l'anecdote très au sérieux et réfléchit à l'adoption de mesures à l'encontre des développeurs de jeux vidéo pour les actes qu'ils peuvent inspirer aux joueurs (une décapitation malencontreuse après une partie d'Age of Conan, par exemple ôO)...
Somchai Jaroen-amnuaysuk, en charge d'un bureau de protection des personnes fragiles en Thaïlande, milite pour que les développeurs de jeux violents puissent être poursuivis juridiquement pour les actes violents « copiés par les joueurs », afin de « forcer les créateurs de jeux à se montrer plus responsables ».
Si aucune mesure n'est (encore) envisagée, le gouvernement thaïlandais envisage l'adoption de dispositions légales visant « tous les responsables », mais aussi des actions pédagogiques afin d'aider les plus jeunes à distinguer le jeu de la réalité ou encore d'imposer des mécanismes de classifications semblables au système PEGI utilisé en Europe.

Si retenir la responsabilité des développeurs pour les actes de joueurs peut sembler extrême, on se souvient qu'en 2003, un Américain de 18 ans avait déjà tué trois policiers d'Alabama avant de voler une voiture de police, en référence au même GTA. En 2005, alors que le jeune assassin était condamné à mort, les familles de victimes avaient déjà engagé des poursuites contre les revendeurs du jeu et Take Two Interactive, jugeant l'éditeur responsable des actes du joueur...
En attendant, GTA n'est plus disponible à la vente en Thaïlande (après avoir été interdit dans plusieurs autres pays).