Le jeu vidéo finalement subventionné (presque)

Retoqué en janvier par le Sénat, le crédit d'impôt accordé à l'industrie du jeu vidéo est finalement adopté par l'Assemblée dans le cadre de la « loi relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur ». Il financera 20% du secteur en France.

On sait l'industrie française du jeu vidéo en situation précaire. Pour aider à assurer sa pérennité, Dominique de Villepin (Premier ministre) avait annoncé en mai 2005, son intension de soutenir le secteur grâce à un crédit d'impôt sur les dépenses de production des jeux vidéo.
Finalement intégré à la loi de finance rectificative deux ans plus tard, le Sénat a rejeté l'amendement prévoyant la création du crédit d'impôt le 9 janvier dernier, au motif qu'il était susceptible d'être censuré par la Commission européenne... au grand damne des éditeurs.
Evacué en janvier, le crédit d'impôt se réinvite à l'Assemblée en février sous forme d'amendement de dernière minute dans le cadre de l'adoption de la « loi relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur » (selon le ministre Donnedieu de Vabres, le jeu vidéo s'inscrit dans le patrimoine culturel de la France et fait intervenir des « scénaristes, réalisateurs, graphistes, créateurs de musique et de sons »).

Selon le ministère de la culture, et l'industrie français du jeu vidéo ne s'en plaindra pas, le crédit d'impôt devrait permettre le financement d'au moins 20% des dépenses de production des développeurs français, dans une limite de trois millions d'euros par société et par an... sous réserve de validation de la Commission européenne de la concurrence, sasie en novembre dernier et devant rendre sa décision d'ici quelques mois.
Si la commission soutient l'aide au développement de « jeux culturels » (incluant les « jeux de simulation ou de courses automobiles »), elle estime que le crédit d'impôt français ne doit pas bénéficier aux concepteurs de « jeux violents » (déjà exclus de la loi adoptée par l'Assemblée le 1er février, au même titre que les jeux contenant des scènes pornographiques). « The Burning Crusade », la première extension de WoW vendue à 2,5 millions d'exemplaires le jour de sa sortie par exemple, ne pourrait donc pas en bénéficier selon le Commission.

En France, le but avoué du dispositif est d'éviter une délocalisation massive de l'industrie du jeu vidéo, notamment au Canada (l'actuel Eldorado francophone du jeu vidéo).

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