C'est le propre de ce style de jeux atypiques qui cherchent moins à amuser les joueurs qu'à leur faire vivre une expérience.
J'ai toujours un peu de mal avec ce type d'argument.
Le propre du JV est de faire vivre une expérience, le JV est interactif par nature, il n'y a pas de JV sans joueur, il n'y a pas de JV sans interaction active entre un individu et un univers, qui dans le JV s'incarne avant toute par son aspect interactif (donc son gameplay) puisque c'est la spécificité du médium, et c'est déjà une expérience en soi.
Kojima essaie quand même de mettre du gameplay dans ses productions. On aime ou pas (moi j'ai du mal je l'ai déjà dit), mais il essaye quand même.
David Cage ne s'en donne plus la peine depuis Nomad Soul, alors que Nomad Soul n'avait pas moins de choses à dire ou pas moins de valeur artistique qu'un Heavy Rain par exemple (je dirais même plus). Mais ça c'était avant, je les mets du coup plus tout à fait dans le même sac.
Si je devais tirer un point de comparaison, mais justement plutôt pour etayer deux vision de gamedesigners radiclement différentes malgré des poins communs qu'on retrouve chez ces deux auteurs, ce serait plutôt avec quelqu'un comme Miyazaki. L'un est pour moi l'antithèse de l'autre malgré ce qui les rapproche (des séries qui collent à leur nom, une emphase très forte sur les aspects artistiques, etc).
On aurait pu aussi évidemment citer Ueda, dont tout le travail est justement cette articulation entre des propositions artistiques très fortes et qui définissent le gameplay de ses productions, toujours novateur (et qui est l'auteur qui a révélé sa vocation à Miyazaki). Je suis moi-même bien plus sensible au travail de Miyazaki, et c'est pas pour dire "ué cay mieux", mais surtout pour montrer deux visions d'auteur différentes sur le même médium.
Dans tous les cas, quoi qu'on en dise et qu'on aime ou pas leur réalisation respectives, on peut bien parler d'auteurs de JV vu les réactions que les travaux de chacun suscitent.
Cage quant à lui, c'est ce que pourrait devenir Kojima s'il se met à vraiment trop prendre le melon.