Aperçu : Inkulinati - un OVNI qui ne fait aucune tache

La mode est aux enluminures. Quelques mois après le très bon RPG d'Obsidian, Pentiment, les Allemands de Daedelic Entertainment proposent leur propre vision des manuscrits médiévaux à travers un jeu de stratégie difficile à expliquer, mais diablement efficace.

Un jeu en accès anticipé aussi propre ? Vous êtes sûr ?

Il y a parfois des jeux qui sortent vraiment de nulle part, et Inkulinati fait partie de ceux-là. Derrière ce jeu signé Yaza Games, et édité par Daedelic Entertainment, à qui l'on doit l'excellente saga de point'n'click Deponia, se cache un jeu de stratégie au tour par tour. Un genre dont on pensait avoir fait le tour, et qui ne laisse généralement que peu d'espace pour faire évoluer la formule. Il y a bien Fire Emblem, qui, avec son aspect RPG-Simulation de vie, arrive à tenir la cadence, mais le genre au sens strict du terme a depuis été largement remplacé par l'ajout de decks de cartes qu'il faut personnaliser en fonction des actions que l'on entreprend.

Inkulinati 12
Inkulinati 2

Pour Inkulination, rien de tout cela : c'est bien du tour par tour, sauf que la nouveauté réside avant tout dans son aspect visuel, qui n'est pas qu'un filtre graphique, puisqu'il a une conséquence directe sur le gameplay. Concrètement, vous êtes un créateur d'enluminures, ces manuscrits médiévaux colorés, qui doit se battre face à un autre dessinateur - ou maître de l'encre -, afin de remporter la partie. Car l'encre en question n'est pas seulement un moyen de proposer des tableaux réussis, celle-ci est aussi vivante. Elle peut ainsi créer des unités, des objets, des événements et des plateaux de jeu - en 2D et en vue sur le côté, puisque nous sommes sur des livres - que l'on peut bouger au fur et à mesure des actions de nos adversaires. Chaque unité dispose ainsi de ses propres capacités, mais aussi d'un moyen d'atteindre un nombre de cases définies, que ce soit pour se déplacer ou attaquer. Jusqu'ici, on est en terrain connu, mais le système d'encre vivante ne s'arrête pas là, car on peut jouer avec notre pouvoir pour par exemple repousser des ennemis, les faire tomber d'une page, les renvoyer vers les flammes qui ne manquent pas d'apparaître pour ne pas faire durer trop longtemps un combat. L'objectif est finalement assez simple : vous débarrasser de votre adversaire, un autre maître de l'encre vivante, comme vous.

Aussi sublime qu'amusant

Inkulinati 8

C'est diablement ingénieux, et bien qu'il faut un peu de temps pour s'habituer à toutes les fonctionnalités de l'encre vivante, on se prend assez facilement au jeu. Le tutoriel, particulièrement complet, permet de bien maîtriser l'essentiel avant de se lancer dans le grand bain, à savoir une campagne. Pour vous aider dans votre tâche - sans mauvais jeux de mots - vous disposez de plusieurs maîtres Inkulinati, qu'il faut donc choisir, et qui influent vos unités disponibles ainsi que leurs capacités. Mais ça ne s'arrête pas là, puisque chacune de vos création abaisse le niveau d'encre disponible, il faut donc abattre vos adversaires ou voler les taches d'encre disponibles sur certaines cases pour continuer à en produire. Et face aux ennemis, vous devez faire preuve de réflexe pour effectuer le plus de dégâts possibles grâce à une roue dédiée à cet effet.

Disponible en accès anticipé, Inkulinati propose déjà un contenu robuste, notamment une campagne, qui peut être rejouée plusieurs fois et qui propose suffisamment de moments différents pour ne pas avoir simplement l'impression de tout refaire. S'il manque le mode en ligne (il est prévu dans les prochains mois) et que la difficulté peut parfois être un peu casse-pied, on se plait réellement à découvrir des fonctionnalités ou des tactiques auxquelles on n'avait pas forcément pensé lors d'une première, seconde ou troisième run. C'est d'autant plus amusant que le travail effectué sur l'ambiance visuelle est à tomber parterre, à l'instar de Pentiment. Le jeu est tout simplement superbe et bourré de détails. Quant à la musique, elle aussi, est un plaisir de chaque instant.

En soit, difficile de ne pas conseiller Inkulinati si vous voulez de la nouveauté dans le genre, et ce, même en accès anticipé. Pour 25 euros, vous aurez de quoi vous amuser plusieurs heures, puis y revenir dans quelques mois grâce aux ajouts de l'accès anticipé - qui doit durer un an. Je regrette néanmoins que la démo jusqu'ici proposée ne soit plus disponible sur Steam afin de mieux saisir l'intérêt que j'ai tenté de vous décrire jusqu'ici. Notez cependant que le titre est disponible sur le Game Pass.

Test réalisé sur PC par Oyoel à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Réactions (2)

Afficher sur le forum