Aperçu de "The Pegasus Expedition" - On est les envahisseurs

The Pegasus Expedition est un 4X spatial sorti en accès anticipé il y a quelques mois qui chamboule un peu le dogme en place pour ce genre.

L’action nous place dans un futur pas très lointain, l’an 2262 pour être précis. L’humanité a appris à ses dépens qu’ils ne sont pas seuls dans l’univers, car une race extra-terrestre nommée les « colossals » est en conflit avec elle et ceux-ci remportent doucement la guerre : l’humanité est sur le point de s’éteindre.

L’humanité étant ce qu’elle est, elle n’est pas une entité dirigée par un pouvoir central fort. C’est là une des parties originales du jeu. Pour s’en sortir, les humains envoient une expédition dans la galaxie pégase, soit pour trouver des armes capables de gagner la guerre, soit pour trouver un refuge pour l’humanité. Cette expédition est menée conjointement par la flotte de l’Union européenne, de la 1re flotte expéditionnaire des États-Unis d’Amérique et la flotte Al-Musta’mara de la Daras Combine, un consortium du Moyen-Orient.

Rien que la situation de base se différencie donc de façon très différente des 4X traditionnels qui nous placent dans un genre d’omnipotence raciale sur le peuple qu’on dirige. Ici, tout est une question de négociation et de désaccord entre les trois pouvoirs, sans oublier que d’autres corps expéditionnaires viennent ensuite seconder l’effort initial. Car votre arrivée dans la Galaxie Pégase ne passe pas… inaperçue dirons-nous. L’arrivée massive d’une force militaire est très mal perçue par un peuple alien qui vit sur place et engage, sans coup férir, les hostilités avec votre flotte. Après l’avoir repoussée et avoir imposé votre présence d’envahisseurs dans la galaxie de destination et celles les plus proches, un certain statu quo se forme et le jeu se développe vraiment sur la diplomatie intra et interfactions.

C’est un point de vue original… mais dans un sens, ça enlève un peu la possibilité au joueur de faire tout ce dont il a envie dans ce genre de jeu. Le côté scénaristique du jeu met des entraves, nécessaires, à son bon déroulement. C’est un point de vue original, mais qui pourrait décevoir ceux qui en attendaient un vrai 4X.

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Le jeu se déroule en tour par tour et est clairement orienté combat, invasion et contrôle de territoire. Cela implique donc tout un aspect de combat stratégique, mais aussi de la logistique et beaucoup de diplomatie, comme j’en parlais plus haut.

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En ce qui concerne les combats, le système est… pas fifou. Vous établissez des flottes, vous envahissez des galaxies et en cas de combat, vous passez sur un nouveau mode dans lequel vous pouvez choisir votre formation générale, puis l’adapter en cours de combat. Par exemple, vous pouvez envoyer toute votre force en une grosse escadre ou la diviser en deux ou en plusieurs groupes pour prendre les ennemis en étau. Chaque formation donne des avantages et des désavantages différents qui s’imposent de façon situationnelle. Certaines formations, jugées « non éthiques » comme l’utilisation de bombes atomiques, pourraient entacher votre réputation, par exemple, et vous poser problème dans d’autres moments du jeu. On a affaire donc ici à un gros système de « pierre-papier-ciseaux » qui peut être assez simple dans l’idée, mais qui peut engendrer des situations dans le gameplay général.

Les flottes s’améliorent par le biais d’un arbre technologique qui fournit de façon très classique améliorations et nouvelles générations de navires.

À ce niveau là, The Pegasus Expedition est un 4X très satisfaisant, car vous pouvez vraiment bien paramétrer vos avancées et par conséquent votre gameplay par rapport à vos tactiques et à votre stratégie globale. Par contre, il est terriblement frustrant de ne pas avoir plus d’influence sur le jeu quand l’action se déroule et c’est dommage vu le contexte de gameplay proposé à la base. Pouvoir adapter des plans différents au cours d’une même bataille aurait été intéressant. Ce n’est pas la force des jeux du genre et ils auraient pu miser sur cet aspect pour sortir du lot.

De plus, dans la gestion de flottes, il y a des aspects plutôt mal pensés : quand vous avez mené une bataille, parfois difficile, il est trois fois plus rapide de faire une nouvelle flotte que de réparer celle qui a subi le feu et ce, pour le même prix de réparation/fabrication. Étrange.

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Le deuxième aspect dont je parlais plus haut, la logistique, est nécessaire pour pousser les efforts de guerre sur le plan global. Vous envahissez des planètes, les occuper, et donc y construisez le nécessaire pour la production de ressources. Il faut orienter les planètes sur différents aspects, selon vos besoins, car celles-ci ne peuvent pas produire plusieurs genres de ressources simultanément et donc bien analyser quels sont les avantages des planètes occupées. Par exemple, construire des mines sur des planètes possédant des terres rares.

Toutes les planètes ne sont pas habitables et donc certaines ont encore moins de possibilités de production. Par contre, comme on est dans un jeu de guerre, les systèmes passent souvent d’un propriétaire à l’autre et donc il faut toujours garder votre production à l’œil, de peur de se retrouver à un moment démuni totalement. En général, ce n’est pas un problème, il suffit de compenser la production dans un 4X normal… MAIS vu que le jeu est très narratif, se retrouver à court de ressources à des moments où on en a besoin, ça pose un sacré problème.

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Vient ensuite la diplomatie. La confiance entre les peuples / factions se lie et se délie à travers des actions qu’on entreprend que ce soit au niveau de la guerre, du commerce, de l’aide apportée, etc. Il est aussi possible de saboter les relations entre deux autres factions. Vous pouvez trahir, promettre des trucs, offrir des choses ; bref, à ce niveau-là c’est classique, mais efficace.

Le jeu, une fois pris en main, se déroule de façon assez satisfaisante… mais il faut arriver à le prendre en main. Le didacticiel est trop sommaire pour explorer les possibilités du jeu. Son orientation très narrative et belliqueuse pourrait mettre à mal des joueurs qui l’envisagent comme un 4X « pépère je me développe dans mon coin » très rapidement. L’ensemble des menus aurait mérité une présentation plus fournie, de façon à bien faire comprendre ce qui est important et ce qui ne l’est pas.

Personnellement, j’aime beaucoup le « fluff », l’histoire dans les jeux, encore plus quand c’est du space opera. C’est pour cela que j’adore des jeux tels que Homeworld ou Ixion, qui possèdent aussi des arcs narratifs dans leurs genres respectifs. The Pegasus Expedition, à ce niveau, est très bien pensé, car faire de la narration dans un 4X, c’est loin d’être évident.

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Pour soutenir cet aspect, The Pegasus Expedition possède un visuel très sympa, à la manière d’un jeu de rôle pour les parties discussions et diplomatie, et des graphismes chatoyants dans l’immensité de l’espace. L’UI, quant à elle, aurait mérité un traitement un peu plus poussé, car elle ne s’intègre pas toujours super bien dans le jeu, en plus d’être souvent contre-intuitive. On regrettera peut-être aussi un côté trop classique dans le visuel des aliens, mais le soucis du détail est bien présent. Y compris dans la conception des navires, par exemple. Bien que, même si on peut aller assez loin dans la conception, ça n’a pas vraiment de sens, car on regarde les combats de très loin, c’est présent et mérite d’être noté.

La bande-son est de qualité et donne aussi une immersion assez importante, passant tantôt par de la musique « calme/chill » spatial à des moments un peu plus tendus lors des sources de conflits ou les discussions un peu nerveuses.

« Dans l’espace on n’entend rien »… bon pas ici, The Pegasus Expedition a clairement choisir l’option Star Wars avec des « Piu-piu » des tirs dans l’espace qui mettent un peu d’intensité dans les combats spatiaux.

Bref, ce n’est pas un jeu incontournable, mais le titre n’est qu’à 20 euros sur Steam pour le moment. Le contenu continue de s’étoffer mois après mois (je rappelle que c’est toujours un accès anticipé).

Par exemple, on a vu l’arrivée de la possibilité de pouvoir jouer plusieurs factions pour les nouveaux modes de jeu qui ont été introduits en même temps : les scénarios. Ça ne change rien à la campagne narrative, mais on salue l’effort produit, c’est un compromis qui était attendu par la communauté et qui devrait s’étendre à chaque mise à jour majeure de l’EA.

En gros, si vous aimez le genre, vous pouvez l’essayer par contre, attention… il n’y a, à ce jour, pas de version française disponible.

Bon jeu

Aperçu réalisé sur PC par Seiei grâce à une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Windows
Genres 4X, stratégie, science-fiction

Accès anticipé Octobre 2022
Sortie Inconnue

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