Aperçu d'Have a Nice Death : un rogue-lite mortel en accès anticipé

Dans Have a Nice Death, vous incarnez la mort. Bon, ça ne ressemble certainement pas à l’idée que vous vous en faisiez : vous êtes un chef d’entreprise au bord du burnout. Et oui, la mort est un business. Au départ, vous fauchiez les âmes tranquillement, dans votre coin, et petit à petit, l’entreprise familiale est devenue une multinationale. Vous avez été obligé de déléguer le travail de terrain et le travail administratif a commencé à prendre de plus en plus de place, faisant perdre tout sens à votre activité. Vous alliez sombrer quand une jeune stagiaire, un peu fan-girl, vous redonne de l’espoir. Mais pendant que vous vous lamentiez, vos lieutenants, vos N-1, ont pris leurs aises et le désordre règne à tous les étages de Death Inc. C’est le moment de reprendre votre faux en main!

Des atouts indéniables

Une DA splendide, une histoire originale, de l’humour à foison, un gameplay mêlant plate-forme et action, un peu à la Dead Cells, cette bande annonce a tout pour attirer. À ce stade, il reste un doute sur le type de jeu. Est-ce bien un rogue-lik(t)e ou un plateformer action plus linéaire ?

Le doute ne subsistera pas longtemps. Dès qu’on arrive dans la zone de départ, l’influence de Dead Cells transparaît : les armes débloquées flottent au-dessus de vos têtes. Nous sommes bien dans un rogue-lite.

Des mécaniques reprises aux plus grands

On arrive alors, toujours à la manière d’un Dead Cells, dans un niveau en 2D, assez horizontal et linéaire, fait de plate-formes et d’ennemis à vaincre, quelques bonus ramassés en chemin et un ou deux combats plus compliqués qui permettent d’accéder à une récompense. La maniabilité est bonne, les contrôles sont plaisants, tout est fluide et vraiment agréable à jouer.

Pour la suite du jeu, c’est plutôt à Hades que Have a Nice Death semble emprunter des éléments. En effet, le jeu se déroule en mini-niveaux au sein d’une zone (il y a pour le moment cinq zones de jeu), avec un mini-boss optionnel et un boss final. À la fin de chaque niveau, un ascenseur vous permet de choisir entre plusieurs étages aux noms étranges, qui correspondent aux différentes récompenses qu’on pourra y trouver. Là encore, les systèmes sont classiques dans un roguelite : augmentation de la vitalité et du mana, drop de sorts, drop de « monnaies » permettant d’améliorer les sorts, pnj vendant soins, sorts ou améliorations.

Et quelques originalités

Mon niveau préféré : le RH, monsieur Dumollard. Celui-ci nous permet de « gagner en compétences », dans un domaine particulier, en choisissant parmi 3 arbres aléatoires. Dès qu’on le croise, on peut continuer dans cette voie ou commencer un des deux autres arbres. Attention, dès qu’on explore un peu loin un arbre, chaque nouvelle compétence est assortie d’une malédiction, c’est comme ça dans la « culture d’entreprise » de Death, Inc. Cette mécanique originale permet au jeu de se démarquer dans un genre comptant de plus en plus de jeux.

Jusqu’au burnout

Autre mécanique essentielle du jeu : une double barre de vie. À chaque coup pris, votre personnage perd des points de vie, mais voit aussi son total de points de vie soignables baisser. Ne comptez donc pas seulement sur les soins pour vous en sortir, il faudra surtout prendre le minimum de coups. La connaissance des patterns des adversaires est évidemment essentielle. Et à la fin, ce n’est pas la mort qui vous attend, mais le burnout. Vous craquez, on fait les comptes et vous retournez à votre bureau, prêt à en découdre à nouveau. Un magasin vous permet de débloquer de nouveaux sorts, avec une ristourne héritée de vos exploits précédents.

Un jeu en accès anticipé

Have a Nice Death est sorti sur Steam le 8 mars 2022 en accès anticipé. Cela signifie que le jeu n’est pas complet et que son équilibrage est en cours. Plusieurs correctifs ont déjà eu lieu dans le courant du mois de mars et une première mise à jour majeure est sortie le 10 mai. La feuille de route prévoit d’ores et déjà deux autres mises à jour estivales.

Il manque encore beaucoup de mécaniques pour en faire un roguelite promettant des dizaines d’heures de jeux variées. Avant la mise à jour, on pouvait noter qu’il n’y avait aucune progression entre les runs, ni vraiment de choses à faire entre les zones, dans la salle de pause. La progression des sorts est également bien trop limitée : on n’a que deux slots vite remplis et les évolutions sont au contraire très peu accessibles. Toujours en terme de progression, l’aléatoire est assez mal dosé, entre les étages et drops trop indispensables qui ne sont pas proposés et la rareté des événements aléatoires. Le level design des niveaux apparaît également un peu trop linéaire, trop horizontal, il ne fait se poser aucune question ; c’est une ligne quasiment droite jusqu’au prochain ascenseur.

Cependant, avec cette première mise à jour, une partie des écueils est d’ores et déjà résolue : une nouvelle mécanique de progression est proposée, des interactions sont ajoutées entre les zones, le level design est beaucoup plus vertical et plaisant, notamment dans le premier monde. Des équilibrages de l’obtention de bonus, de monnaies et de soins rendent également l’expérience bien plus agréable.

Pour résumer

Si vous aimez voir un jeu se construire, voire même participer à son évolution, et que vous avez aimé Dead Cells ou Hades, ce jeu est pour vous dès maintenant, vous avez tout pour devenir l’employé du mois. Par contre, si vous ne supportez pas de jouer à un jeu « pas fini » , au contenu limité dans un premier temps, parfois buggé, laissez vous tenter par l’ajout à votre liste de souhaits de ce jeu au fort potentiel. Les bases sont là, elles sont bonnes, et avec le soutien de la communauté qui se créé autour du jeu (vous pouvez même rejoindre le serveur discord), toutes les conditions sont là pour en faire un excellent roguelite.

Aperçu réalisé sur PC par Lunevirtuelle à partir d'une version fournie par l'éditeur.