Test de Aspire : Ina’s Tale – Le prix de la liberté

Pour se démarquer dans la jungle des puzzles-plateformers qui sortent régulièrement sur nos machines, Aspire: Ina's Tale mise sur une patte artistique qui attire le regard. Voyons ensemble si le reste du jeu est à la hauteur.

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Je ne suis pas une princesse Disney

Il était une fois une bien étrange Tour dans une contrée lointaine. Étrange, car sa structure semble osciller, comme si elle respirait. Cette Tour étrange possède son propre Cœur, qui se nourrit des rêves de la jeune fille qui sommeille en son sein. Sans Prince Charmant, cette jeune fille pourrait rester à jamais prisonnière de la Tour. Mais point de sauvetage héroïque ni d’amour véritable qui tirera la jeune fille de son sommeil, nous ne sommes pas chez Disney. Cette histoire raconte plutôt nous la découverte du potentiel de la jeune fille et de son combat et du prix qu’elle devra payer pour sa liberté.

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Un jeu d’esprits

La quête de liberté d’Ina nous est donc proposée sous la forme d’un puzzle-plateformer sans combat, puisque nous ne pourrons que fuir ou trouver un moyen de nous débarrasser des quelques ennemis que nous croiserons durant le premier tiers du jeu. Cette première phase passée, Ina réveille son pouvoir et le jeu se met à alterner régulièrement entre phases d’énigmes et légères phases de plateforme et oublie ses ennemis jusqu’au boss de fin.

Le pouvoir est en fait une mécanique assez simple : Ina peut collecter ce que le jeu appelle des « esprits de puissance » pour les transférer dans certains objets dédiés du jeu. Le premier esprit est simplement l’énergie, qui permet d'alimenter certaines machines, de détruire certains obstacles et de repousser les ennemis du début du jeu. Le second est le déplacement qui, vous l’avez deviné, permet de faire se déplacer certains objets ou plateformes durant un temps limité. La grandeur enfin, dernier esprit du jeu, modifie la forme de l’objet dans lequel il est placé. Une fois ces esprits découverts, ils peuvent être récoltés et utilisés sur des mécanismes conçus pour les accueillir.

Esprit, es tu là ?
Esprit, es tu là ?
Ne pas tomber !
Ne pas tomber !

Wondernaut Studio a articulé toutes les énigmes du jeu autour de l’utilisation de ces esprits, mais on sent que l’envie n’était pas de faire du jeu un puzzle-game, mais plutôt d’apporter un peu de variété dans les séquences de jeu. Certaines sont toutefois plutôt bien pensées, comme ces passages qui vous demanderont de bloquer le chemin de retour d’une plateforme animée par l’esprit de déplacement pour pouvoir vous rendre toujours plus loin. À l’exception de quelques séquences qui demandent un peu de sens du timing, on ne reste donc jamais bloqué très longtemps par ces énigmes. En fait, la seule petite difficulté du jeu vient d’ailleurs.

Les beaux-arts d’Aspire

Artistiquement, et même s'il se montre peut-être moins original que GRIS, auquel il m'a quelques fois fait penser, Aspire se montre convaincant. Les décors sont particulièrement travaillés et les différents environnements que l’on traverse durant notre voyage donnent sans mal une idée de la grandeur et de la beauté de la Tour. Les développeurs se sont autorisés quelques petits effets artistiques, notamment du côté des reflets et de leurs déformations. Les personnages ne sont pas en reste. Si on pourra trouver qu’Ina elle-même reste assez classique, le design des autres PNJ avec lesquels nous interagiront sont plutôt réussis. Pour ne rien gâcher, la partie musicale du jeu a été une excellente surprise avec un étonnant mélange des genres où se côtoie instruments traditionnels asiatiques et compositions orchestrales plus classiques. Probablement l’une des OST de l’année en ce qui me concerne. Enfin, signalons que le jeu est intégralement traduit en français.

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Et les ratés d’Ina

Pourtant, c’est également cette qualité visuelle qui complique un peu la vie du joueur lors de certaines séquences. C’est très joli, mais parfois aussi un peu confus et il n’est pas toujours aisé de savoir ce qui est un obstacle, une plateforme ou simplement un élément du décor. Le final et son boss en sont une bonne illustration. Il n’est mécaniquement pas compliqué, mais vous risquez d’avoir besoin de quelques essais pour comprendre ce qui rend certaines zones sûres et d’autres non. Il est d’ailleurs assez heureux que le jeu ne soit globalement pas difficile. En effet, les temps de chargement se montrent un peu longuets et les points de sauvegarde sont parfois étrangement placés. Si je n’ai rien à leurs reprocher lors des phases de plateforme, les voir régulièrement être placés à bonnes distances d’un puzzle est un peu plus discutable, d’autant qu’il m’est arrivé deux ou trois fois de devoir recharger suite à des bugs relativement mineurs.

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Conclusion

Aspire : Ina’s Tale ne révolutionnera pas le genre, mais son style graphique attirera sans doute la curiosité de certains joueurs. On le réservera toutefois plus à des joueurs occasionnels, à la recherche d’une aventure courte (j’ai personnellement fini le jeu en moins de 4 heures) et sans prise de tête. Le jeu est disponible sur Switch, Xbox One et PC pour un peu moins de 13€.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur

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