Test de White Shadows - Un jeu qui abandonne tout espoir

Il y a des jeux qui vous mettent instantanément de bonne humeur. Et il y a des jeux qui semblent avoir abandonné tout espoir au bord du chemin. Malheureusement pour moi, White Shadows appartient plutôt à cette deuxième catégorie.

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Des loups, des cochons et des oiseaux

Il n’est jamais facile de parler d’un jeu qui reste volontairement un peu obscur sur l’histoire qu’il cherche à vous raconter. C’est encore plus vrai avec ce White Shadows. Le jeu nous plonge dans un monde dystopique où vit une jeune corneille. Loin des messages de propagande prônant l’égalité entre tous les animaux, la vie de Corneille n’est que ténèbres et oppression. Alors, Corneille fuit les bas-fonds pour tenter de s’élever dans l’échelle sociale de ce monde sans espoir pour finalement trouver son destin.

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Bird Game

Monokel, le développeur, nous présentait White Shadows comme un jeu d’énigmes et de plateformes cinématographique. De fait, si on retrouve bien une certaine composante plateforme dans le jeu, elle reste relativement simple. Le jeu pioche plutôt son inspiration du côté d’Inside par exemple. On retrouve donc des parties de cache-cache avec des projecteurs dont il faut éviter la lumière ou encore des déplacements mobiles pour lesquels il faut éviter les obstacles placés sur le chemin. Rien de très original ni même de particulièrement difficile, hormis deux passages qui détonnent un peu dans la simplicité ambiante.

Un grand classique
Un grand classique
Un autre classique
Un autre classique

Ainsi, vers le milieu de l’aventure, le joueur est confronté à des « épreuves » qui mettent un peu plus ses réflexes et son sens du timing à contribution. Et ses nerfs aussi. Car bien que ces deux passages ne soient pas excessivement difficiles, ils sont rendus crispants par des éléments extérieurs, comme la musique ou les panneaux qui accompagnent chacun de vos échecs, vous rappelant qu’un bon oiseau est un oiseau mort. Ambiance. Il faudra également faire avec des sensations un peu particulières. Les perspectives m’ont paru parfois assez étranges et il n’est pas toujours aisé de savoir quand une chute s’avérera mortelle ou non. Pour la dimension énigme en revanche, le jeu se limite à deux ou trois énigmes dignes de ce nom, à moins de considérer comme une énigme le fait de déplacer une boite pour sauter au-dessus d’un mur ou appuyer sur un bouton.

Toi, je te hais !
Toi, je te hais !
Une des rares énigmes
Une des rares énigmes

Noir c’est noir

Comme son nom le laisse deviner, White Shadows fait partie de ces jeux qui optent pour un esthétisme en blanc et en nuances de noir. C’est totalement raccord avec le thème du jeu, l’ambiance qui se dégage de ce monde est sombre à souhait. On retrouve ici l’aspect cinématographique annoncé par Monokel. On sent un vrai travail sur la composition de l’image et sur le placement de la caméra. Le jeu se permet même quelques petits écarts, comme des publicités déboulant parfois au milieu d’un saut. Un choix qui s’explique lorsqu’on progresse dans le jeu, rassure-vous. Le jeu n'oublie d'ailleurs pas de vous expliquer comment le monde est devenu ce qu'il est et de vous montrer les origines de Corneille. Une explication qui arrive tardivement, mais qui est présente, ce qui est loin d'être toujours le cas dans des jeux misant sur une narration environnementale.

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Le choix des musiques participe également à cet aspect cinématographique du jeu. Le jeu se montre en effet économe en musique pour mieux souligner les passages importants avec de grands airs classiques. Du Wagner, du Strauss ou du Verdi dans des jeux vidéo, ce n’est pas courant. Enfin, Monokel a pris le parti d’immerger au maximum le joueur dans le jeu en réduisant la notion d’interface au minimum. On débarque ainsi directement dans le jeu au lancement sans passer par un menu d’accueil et aucun indicateur ne vient polluer l’écran pour, par exemple, signaler une interaction possible avec l’environnement. C’est même un peu gênant quand le jeu n’indique pas non plus les moments où il sauvegarde automatiquement.

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Derrière l’histoire de Corneille et de la société dans laquelle elle évolue, on peut percevoir une certaine critique sociale de notre société. Le jeu aborde ainsi des thèmes comme les inégalités sociales ou le racisme (« un bon oiseau est un oiseau mort », vous vous souvenez ?). Et c’est peut-être le principal problème que j’aurai avec le jeu. L’ambiance bien sombre du jeu et les thèmes qu’il aborde en sous-texte donnent un résultat qui m’a paru fort peu propice à l’amusement. C’est bien sûr un ressenti totalement personnel, mais je n’avais qu’une envie à la fin des trois heures nécessaires pour terminer le jeu : trouver une occupation plus joyeuse.

Un avertissement bienvenu !
Un avertissement bienvenu !

Alors, on éteint la lumière ?

Vous l’avez sans doute compris, bien que le jeu ne soit pas mauvais, je n’ai pas pris de plaisir durant ma traversée de White Shadows. Je n'ai pourtant pas grand chose à lui reprocher sur le gameplay. Le jeu est assez classique pour le genre, plutôt correctement réalisé mais il lui a manqué cette petite étincelle qui m’aurait permis de dépasser l'ambiance de plomb posée par le jeu. À essayer si vous n’êtes pas trop sensible aux thèmes abordés.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur

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