Une vingtaine de licenciements et autant de sanctions pour harcèlement chez Activision Blizzard

Pour démontrer que sa culture d'entreprise évolue, Activision Blizzard indique avoir procédé à une vingtaine de licenciements et autant de sanctions disciplinaires contre des salariés au comportement jugé déplacé.

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Depuis l’été dernier, Activision Blizzard est sous le coup de poursuites pour harcèlement et discrimination salariale menées par les autorités californiennes (le DFEH) et fédérales (via la EEOC), auxquelles se sont ensuite greffées des accusations portées par les actionnaires du groupe ou encore par les syndicats et les salariés du studio.

Activision Blizzard s’attache donc à démontrer que sa culture d’entreprise a évolué et dans une lettre adressée aux salariés (dont les bons mots sont apportées par le Financial Times), Frances Townsend, en charge du dossier chez Activision, précise qu’après « une enquête de plusieurs mois », une vingtaine de salariés a été licenciée et une vingtaine de plus a fait l’objet de sanctions disciplinaires du fait de comportements jugés déplacés. Les intéressés et les faits concernés ne sont pas détaillés, mais il s’agirait principalement de comportements constatés en dehors de l’entreprise, notamment dans le cadre des conventions du studio.
La mesure a notamment vocation à démontrer l’engagement du studio et à souligner que les écarts de conduite ne seront plus tolérés. Dont acte.

La mesure survient néanmoins dans un climat judiciaire particulier, alors que les diverses procédures qui visent le groupe tendent manifestement à se parasiter mutuellement. On se souvient que l’Equal Employment Opportunity Commission (l’EEOC, une agence fédérale) entendait passer un accord avec Activision Blizzard, à hauteur de 18 millions de dollars, sous réserve de validation par un juge. Parallèlement, le Department of Fair Employment and Housing (le DFEH, dont la juridiction se limite à la Californie) mène ses propres poursuites et se montre hostile à l’accord proposé par l’EEOC, notamment parce qu’il conduirait à sceller certaines pièces du dossier qui lui seraient utiles dans le cadre de sa propre procédure.
Et pour défendre son accord, l'EEOC souligne que la DFEH a mandaté des avocats, dont il s'avère qu'ils travaillaient  anciennement pour l’EEOC (les avocats oeuvrent donc maintenant contre un accord qu’ils ont précédemment contribué à obtenir) : une double casquette qui prend des allures de conflit d’intérêts, contraire à l’éthique au regard de la législation californienne. Et comme les avocats concernés chapeautent l'ensemble de la procédure en cours, c’est toute l’accusation du DFEH qui pourrait être invalidé.

En d’autres termes, les deux agences sont en conflit ouvert et s’affrontent sur des questions de procédure pendant qu’Activision Blizzard compte les points – et fait montre de sa bonne conduite en espérant manifestement que le dossier soit classé, tout en réclamant une pause dans la procédure, le temps que le différend entre l'EEOC et le DFEH soit tranché.

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