Test de Legend of Mana (2021) - Trouver de l'originalité dans un J-RPG d'une autre époque

Se lancer dans une version remastered d'un jeu est l'occasion de (re)découvrir les classiques vidéo-ludiques, mais parfois de dénicher de l'originalité à l'image du J-RPG Legend of Mana, initialement paru en 1999.

Legend of Mana

Pour la petite histoire, Legend of Mana est le quatrième épisode la série Mana, aussi connue sous le nom Seiken Densetsu, dont le créateur est le japonais Kōichi Ishii. Legend of Mana est paru en 1999 au Japon, sur la console PlayStation, sans atteindre alors nos contrées. Ce remaster proposé aujourd'hui par Square Enix est donc l'occasion de découvrir un action-RPG atypique même à l'époque, avec cette fois une localisation en français. Legend of Mana est disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4 et PC.

On part de rien pour former un tout

Quand on débute l'aventure de Legend of Mana, le joueur se voit dès les premières minutes du jeu confronté à un monde vide, avec pour seul point d'intérêt sa maisonnée. L'Arbre Mana n'est plus qu'un lointain souvenir dans ce monde de Fa'Diel, où tout est encore à reconstruire. On se lance donc à la recherche des artefacts permettant de le remodeler, au même titre que l'expérience de jeu sur Legend of Mana. En effet, c'est bien le joueur incarnant un personnage principal effacé qui pose un à un les artefacts sur la carte pour faire apparaître des donjons, villes et points d'intérêt, sans savoir ce qu'on lui réserve.

Legend of Mana est avant tout une invitation à de multiples petites aventures au gré de ses pérégrinations et surtout de ses rencontres. On se laisse ainsi porter par les tracas, les dangers, mais aussi les amours des habitants de Fa'Diel. C'est bien à partir d'eux que l'on bâtit un monde, quand l'imagination est le leitmotiv de cette aventure. Trois arcs scénaristiques principaux permettent de décrocher l'histoire de l'Arbre et par la même les crédits de fin en plus d'une vingtaine d'heures, mais c'est bien la multiplicité des possibles qui donnent une richesse certaine à ce RPG. Sans beaucoup d'indications, on tente ainsi de dénicher la bonne rencontre permettant d'enclencher l'événement pour trouver un nouvel artefact, à moins de passer à coté ou de poser les choix annihilant toute chance de le vivre. L'Encyclopédie du Monde que l'on peut consulter dans sa maisonnée se charge d'établir un fil rouge dans cet éparpillement, une scénarisation hachée avec quelques personnages que l'on retrouvera dans plusieurs histoires.

Au gré du vent, des rencontres

Ce qui frappe en premier lieu sur Legend of Mana, ce sont les graphismes pour le moins enchanteurs. Les décors sont des dessins d'une grande finesse bien d'aujourd'hui, à travers lesquels évoluent des bouillies de pixels que sont les personnages, les objets ou les monstres. J'exagère un pixel, mais la rencontre de décors affinés avec les pixels d'un autre temps illustrent bien le temps parcouru depuis. Ce choix crée un décalage voulu, mais que je n'apprécie pas du tout. Autre petit détail, les décors ne correspondent pas forcément aux déplacements attendus et ce qui ressemble en tout point à une ouverture sur une autre zone se révèlera une confrontation au bord de l'écran.

Legend of Mana

Continuons notre petit bonhomme de chemin sur un RPG qui est tout sauf linéaire pour arriver aux combats, que l'on peut d'une option désactiver. Effectivement, en dehors des combats obligatoires, Legend of Mana ne les impose pas le reste du temps et l'on peut passer devant ces monstres figés qui n'attendaient que nous. On peut être assisté par un autre joueur -- en local -- ou une IA douteuse, si l'on a parlé à la bonne personne pour l'aventure du moment. Rien d'acquis toutefois, car votre compagnon partira dès qu'il aura complété sa part de cette histoire décousue.

Sans être au cœur du jeu, les combats sont toutefois l'un de ses principaux défauts. Les mouvements et les coups sont mous, sans les sensations attendues pour un action-RPG et surtout les hitboxes sont indéchiffrables. On fait le bourrin de service sur les deux coups principaux de son arme, parmi les onze disponibles, tandis que l'on peut assigner quatre boutons pour des compétences et magies acquises en cours de partie.

Ce sont les rencontres qui sont véritablement la raison d'être de Legend of Mana. On découvre les différentes peuplades de Fa'Diel ainsi que des personnages sortant du lot. On apprendra des mots d'un étrange dialecte pour vendre des lampes afin de permettre à un poète de décrocher les vers (et l'argent) pour sa dulcinée, avant qu'il passe à une autre femme... Mais dub, c'était dudababa marrant. Legend of Mana fourmille d'idées ou de répliques cultivant une certaine ambiance éprise de légèreté enchanteresse. Toutes les quêtes ou petites histoires ne se valent pas, certaines étant un peu trop clichées ou simplistes.

Conclusion

Parmi les RPG, ce Legend of Mana a le mérite d'être original, ce qui le fait sortir du lot encore aujourd'hui sans bien sûr être parfait, à l'image de ses combats brouillons. Il a toutefois un charme certain, tout en étant accessible malgré les années. Le remaster a ses limites quand on navigue dans une interface ou une carte de monde un brin désuète, mais aussi des arguments solides avec les décors revus ou les musiques de Yoko Shimomura retravaillées. Autre détail inutile et donc indispensable, le mini-jeu Ring Ring Land initialement sorti sur la console portable PocketStation pour pouvoir entrainer ses familiers a été intégré à Legend of Mana, même si l'intérêt des familiers comme des plantations sont finalement très limités. Legend of Mana s'adresse aux curieux des RPG, pour une balade toute en légèreté et parsemée de rencontres.

Test réalisé par Agahnon sur Nintendo Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation (PS1), PlayStation 4, Windows
Genres Action-RPG, fantasy, médiéval

Sortie 15 juillet 1999 (PlayStation (PS1))
24 juin 2021 (PlayStation 4)
24 juin 2021 (Windows)
24 juin 2021 (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.