Test de R-Type Final 2 - Tirer un coup à un certain prix

Emblématique parmi les shoot 'em up, la série R-Type se trouve une suite sur PC et sur les consoles PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One et Xbox Series S|X. Précis et efficace, R-Type Final 2 questionne toutefois sur le renouvellement du genre.

R-Type Final 2

Quand on entend shoot 'em up, on peut penser aux originels Space Invaders, Asteroids ou Graduis, voire éventuellement au film d'action frénétique de Michael Davis. Si l'on peut envisager le genre dans différentes directions -- dont mon mythique Lylat Wars --, les shoot 'em up à défilement ou scrolling sont les plus répandus. Enfin, le terme répandu est à relativiser, car l'âge d'or du genre remonte aux années 90. Une forme de maturité vite atteinte fait qu'il y a eu peu de renouvellement depuis. Le shoot 'em up n'en reste pas moins aussi spectaculaire à l'écran qu'exigeant, quand il faut survivre dans un chaos ambiant bel et bien savamment chorégraphié.

Le principe du shoot 'em up est bien de demander au joueur une grande précision et des réflexes pour finalement exploser sur l'apprentissage d'un nouveau pattern du boss final remplissant la plus grande partie de l'écran. On envisage autrement le concept de slalom quand l'écran est rempli d'une myriade de petites boules qui deviennent plus grosses chez le joueur à force de voir exploser son vaisseau. À force de répétition, on apprend chaque instant d'un niveau, pour à la fois le conclure et faire péter les scores, héritage d'un genre associé aux salles d'arcade.

C'est justement sur borne d'arcade que le premier R-Type est apparu en 1987 au Japon. Le studio Irem était à la manœuvre, l'usage du passé venant du fait que le studio s'est depuis recentré sur les machines à sous et le pachinko. Une partie des développeurs originaux a toutefois formé le studio Granzella Inc pour entretenir le flambeau, avec comme dernière production un certain R-Type Final 2.

Les spécificités de R-Type Final 2

Avec le shoot 'em up qui nous intéresse aujourd'hui, nous montons à bord d'un des vaisseaux disponibles après une petite cinématique aussi anecdotique que sympathique. On déroule de la gauche vers le droite, du défilement classique au sein d'environnements en 3D, dans un univers de science-fiction où les aliens sont une source de conflit. Les ennemis prennent la forme de machines, robots, tentacules et autres joyeusetés plus ou moins biologiques. On a cette impression de déjà-vu, servie par des graphismes plutôt fades.

Sans lien avec d'autres guerres dans les étoiles, la force est toutefois une caractéristique de la série R-Type. Elle prend la forme d'une grosse boule -- oui encore -- positionnée devant le vaisseau. Cette relative protection si bien utilisée peut devenir une arme en étant projetée à l'avant du vaisseau. Selon les bonus du moment, elle prodigue des tirs sous de nouveaux angles, tout en conservant la possibilité de la rappeler pour se couvrir. Une autre approche situationnelle est de prendre la force par derrière, en fonction de ses préférences pour jouer. Toute la subtilité du gameplay de R-Type est bien de proposer le contrôle de deux entités à la fois, quand il est déjà bien compliqué de s'y retrouver avec son seul vaisseau.

R-Type Final 2

La difficulté est un principe sur R-Type, la subtilité de Final 2 étant de vouloir toucher un plus grand public. Avec plusieurs niveaux de difficulté, la performance du joueur s'ajuste à cette dernière. Toutefois, même quand le jeu se destine à un « bambin », il y a des raisons de verser quelques larmichettes. Sans barre de vie, la mort est nette et sans bavure, ramenant à un lointain checkpoint voire au début du jeu en cas d'ultime game over. Le contrôle du vaisseau peut être un poil lent, avec une touche pour accélérer sur laquelle on appuie alors de base, ce qui est un poil gênant dans ce type de jeu.

Il est possible de débloquer des vaisseaux au fur et à mesure de sa progression, proposant des variations en terme d'armement. Il est également possible d'obtenir des personnalisations visuelles pour son vaisseau ou son pilote, aussi inutile qu'inutile dans le cas présent. Durant une partie, trois types de bonus permettent de modifier ses tirs, du concentré aux ricochets en passant par un mur de flamme se propageant sur les parois. On tire de manière rapide ou en prenant le temps de charger son coup, gagnant en puissance, mais en perdant son tir de couverture. Il s'agit à la fois de choix situationnels, mais aussi d'une question de préférence.

Conclusion

La conclusion est un peu mitigée, mais je m'en explique. Efficace et rodée, la dernière production du studio japonais Granzella montre une maîtrise éculée du shoot 'em up par ses développeurs, sans toutefois le renouveler. La question du prix -- à savoir 39,99 euros -- se posera concernant cet achat étant donné que R-Type Final 2 ne se distingue pas forcément des autres productions du genre ou même des plus anciennes. Le jeu s'adresse donc aux adeptes du shoot 'em up désireux d'un nouveau défi, car il est tout simplement bon sans plus. Et pour pousser encore plus loin l'expérience, les tableaux des scores sont en ligne pour se comparer aux autres joueurs.

Test réalisé par Agahnon sur Nintendo Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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