Test de Buildings Have Feelings Too ! – Un divertissement de façade

Imaginez une ville dont les bâtiments ont une conscience, des préférences et des attentes. Voilà le cadre étrange dans lequel Buldings Have Feelings Too! place un jeu de gestion urbaine pas comme les autres. Un jeu qui aurait mérité de prendre un peu plus son temps, comme nous le verrons dans ce test.

Tetris immobilier

Commençons par déblayer un peu le terrain sur lequel joue Buildings Have Feelings Too! !, que j'appellerai simplement Buildings ! parce que ce titre est bien trop long. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Buildings ! n’est pas un city-builder. Le jeu se présente plutôt comme un mélange entre la planification d’un jeu de gestion et le puzzle-game. Quartier après quartier, vous devez donner une seconde vie aux bâtiments qui y vivent et les aider à prospérer, car les bâtiments ont également des sentiments après tout.

Ici tout commence
Ici tout commence

L’arrivée dans un nouveau quartier se déroule toujours de la même manière. Les bâtiments historiques déjà présents sur place vous confient des missions. Pour les satisfaire, vous pouvez construire de nouveaux bâtiments dans les limites du quartier. Chaque bâtiment occupe un certain nombre d’emplacements et ceux-ci sont disponibles en nombres limités. La seconde étape consiste à attribuer une entreprise au bâtiment que vous venez de construire. Vous ne pouvez bien sûr pas assigner tous les types à tous les bâtiments, des restrictions s’appliquent. Chaque construction vous coûte des briques, la monnaie du jeu que vous obtenez en remplissant des objectifs et en améliorant des bâtiments.

Représentation de l'attrait des bâtiments de la rue
Ce qui rend Buildings ! plus intéressant est la notion d’Attrait. Chaque bâtiment présent dans un quartier à un score d’attrait personnel qui participe au score d’attrait global du quartier. Une entreprise a en effet ses propres besoins qu’il vous faut satisfaire ainsi que son propre apport aux bâtiments voisins. Des apports qui peuvent être positifs ou négatifs. Toute la difficulté du jeu réside donc dans la recherche du meilleur placement de vos différentes entreprises pour créer des synergies entre elles, permettant ainsi de maintenir tout le monde à un haut niveau d’attrait.

Terrain vague

Malheureusement, si l’idée de départ est plutôt intéressante, Building ! souffre également d’un certain nombre de problèmes qui rendent vite l’expérience pénible. Le jeu a d’abord des problèmes purement mécaniques. Reprenons le principe de l’Attrait pour illustrer. Monter l’attrait d’une entreprise au niveau maximal permet de l’améliorer, d'une à trois étoiles. Chaque niveau a ses propres exigences en termes d’attrait et ses propres apports aux bâtiments voisins. Et c’est là qu’on tombe sur l’une des premières bizarreries du jeu : améliorer une entreprise a de bonnes chances de faire baisser le niveau d’attrait global du quartier, puisque l’attrait du bâtiment repart à zéro lors du changement de niveau.

Plus grave encore, et le jeu oublie totalement d’expliquer cette mécanique pourtant importante, une entreprise dont l’attrait est au minimum risque de disparaître. Un cercle rouge apparaît alors au-dessus du bâtiment concerné, vous laissant très peu de temps pour trouver une solution. Or, comme chaque bâtiment est en relation avec ses voisins, en voir un disparaitre de cette façon est souvent le début d’une réaction en chaîne qui vous laisse totalement incapable de récupérer le coup.

Et c'est la catastrophe
Et c'est la catastrophe

Et c’est d’autant plus problématique que le jeu ne propose qu’un seul emplacement de sauvegarde, que se partagent les fréquentes sauvegardes automatiques et la sauvegarde manuelle. Impossible donc de se créer un point de sauvegarde « sûr ». Impossible également de recommencer le niveau. Chaque erreur vous coûte donc des briques pour retirer l’entreprise disparue et réparer le bâtiment. Si ce n’est pas trop gênant dans les premiers quartiers du jeu, il est par contre possible de se retrouver à court de briques dans les niveaux plus avancés, ne vous laissant donc comme solution que celle de recommencer le jeu. Ou de le désinstaller.

Toujours en chantier

Vous l’avez compris, le jeu peut se montrer extrêmement frustrant et la boucle de gameplay très répétitive. On pourrait en effet penser qu’il suffit d’éviter de faire évoluer ses entreprises pour éviter les problèmes évoqués plus haut, mais la progression dans le jeu vous demande des entreprises plus avancées, que vous ne pouvez débloquer qu’en atteignant les trois étoiles avec une autre entreprise, vous menant presque immanquablement au chaos de la réaction en chaine. Je pourrais encore vous parler des infrastructures, un passif présent sur certains bâtiments installés de base dans le quartier, mais que vos nouveaux bâtiments peuvent également obtenir en passant de deux à trois étoiles. Un passif qui peut aussi bien être un avantage qu’une source de problème et dont le jeu ne vous en décrit pas les effets avant que vous l’acceptiez.

Level up !
Effet inconnu

Les contrôles sont un autre élément qui peut s’avérer source de frustration. Bien que le jeu soit officiellement jouable au clavier/souris, tout dans l’interface, la maniabilité et le confort de jeu nous pousse à privilégier le pad. Et même dans cette configuration, on croise quelques moments où la maniabilité joue contre nous, notamment lorsqu’il faudra déplacer des bâtiments rapidement pour tenter d’arrêter notre fameuse réaction en chaine. On peut faire un peu le même constat en ce qui concerne la lisibilité de l'attrait des bâtiments. Si certaines conditions sont simples à comprendre (lorsqu'une entreprise a besoin d'habitants dans la zone par exemple), d'autres sont moins claires. Bref, on passe beaucoup de temps à lire le détail de la fiche d'un bâtiment pour s'y retrouver.

Enfin, bien qu’on salue l’effort d’avoir rendu le jeu disponible en français, des soucis de traduction nuisent également à la clarté d’un jeu qui en manque déjà un peu. Certains objectifs devenant en effet incompréhensibles parce qu’un bâtiment a été traduit différemment selon les cas. Moins gênant, on note avec amusement que la police de caractère choisie par le jeu ne supporte pas les caractères accentués, transformant tous vos BÂTIMENTS en B TIMENT. Je m’arrête là, car je pense que vous avez compris l’essentiel : Building ! est un jeu qui aurait encore mérité quelques mois de finitions.

Index des entreprises
Jusqu'ici, tout va bien

Players have feelings too !

Amusant quelques heures, Buildings Have Feelings Too ! devient rapidement source de frustration puis d’ennui. Difficile, mais pas pour de bonnes raisons, pas aidé par une traduction pas toujours au point et des contrôles hasardeux, on ne saurait que trop vous recommander d’attendre des patches et une baisse de prix avant de penser à donner sa chance au jeu.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur

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