Aperçu de Chivalry 2 - Une entrée prometteuse

J'ai eu l'occasion de tester Chivalry 2, prévu pour le 08 juin 2021, à l'occasion de sa bêta fermée, qui s'est déroulée du 23 au 26 avril. Qu'en retenir ?

Baston

Rappelons, pour ceux qui ne la connaîtrait pas, les concepts fondamentaux de cette licence. Chivalry premier du nom est sorti en 2012. Il fait partie des gros succès de la scène indépendante, le jeu s'étant vendu à plusieurs millions d'exemplaires. Comment expliquer ce succès ?

Tout d'abord, commençons par le plus évident : Chivalry est un FPS (ou TPS) se déroulant dans un contexte médiéval. À la place des traditionnelles armes à feu, les joueurs emploient des arcs, des épées ou encore des masses d'arme. Cette spécificité rend le jeu rafraichissant, très éloigné des centaines de FPS se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, mais offre aussi énormément de dynamisme : les arcs étant équilibrés, donc assez faibles, la grande majorité des morts se produisent au corps à corps, dans un mélange parfaitement dosé de skill et de brutalité.

De plus, la mort n'a presque aucune importance dans Chivalry. Le temps de réapparition est très faible et, surtout, le jeu se concentre surtout sur les objectifs d'équipe. Très diversifiés, ceux-ci offrent une grande richesse tactique : il est parfaitement possible d'être le joueur le mieux noté de son équipe en étant à six morts pour aucun kill, si on a à chaque fois profité d'un chemin détourné pour accéder au bélier et briser les portes du château.

Enfin, les cartes de Chivalry sont prévues pour 64 joueurs. Cela semble certainement dérisoire aujourd'hui, mais à l'époque, c'était assez rare. Or, ce nombre se combinait parfaitement avec les deux éléments susmentionnés, faisant de Chivalry le meilleur FPS multijoueurs disponible à ce jour.

1.jpg

Il y a pourtant eu quelques tentatives. On pense notamment à Mirage : Arcane Warfare, du même développeur (Torn Banner Studios), mais si le gameplay du titre offrait beaucoup, il n'a pas su séduire les joueurs, notamment en partie du nombre très limité de joueurs présents dans ses parties (en général en 12 contre 12). On pense aussi à Mordhau, hit surprise de l'année 2019, qui s'est révélé aussi creux après quelques heures que captivant dans les premiers instants : si le jeu offrait l'intensité de Chivalry premier du nom, ses objectifs étaient médiocres et ne récompensaient que les affrontements directs, au détriment de la stratégie et de la coopération entre les joueurs. Le jeu a connu un succès rapide, mais est rapidement tombé dans l'oubli.

Aussi, l'annonce de Chivalry 2, durant l'E3 2019, avait de quoi enthousiasmer autant qu'inquiéter : le jeu serait-il à la hauteur de son glorieux prédécesseur ? Cette bêta nous a apporté quelques éléments de réponse.

Intensité

Le passage par le tutoriel confirme l'essentiel en quelques instants : en terme de gameplay, on est en terrain connu. Il y a certes quelques coups supplémentaires, qui enrichissent les possibilités, mais les principes de base sont les mêmes. Comme son prédécesseur, Chivalry 2 est un jeu profondément accessible et brutal, dans lequel il est possible de mourir comme un idiot avant de faire un double kill l'instant suivant. C'est un jeu qui récompense la mobilité et qui, s'il possède une certaine profondeur, ne sacrifie pas pour autant l'accessibilité ou le plaisir immédiat.

On apprécie également la conservation des classes, toujours au nombre de quatre : le joueur débute avec une arme par classe et doit jouer celles-ci pour débloquer de nouvelles options. C'est moins libre que dans Mordhau, mais c'est justement l'intérêt puisque cela assure une diversité de styles et force à les jouer tous pour progresser.

Précisons pour conclure cette partie que les affrontements se déroulent en 32 contre 32. On n'aurait pas été contre davantage de joueurs encore (les battle royale en proposent bien 100), mais c'était le minimum et il est atteint.

2.jpg

Exploration

Les cartes sont un des grands points forts du titre. Tout d'abord, elles disposent désormais d'une dimension narrative beaucoup plus poussée : avant chaque bataille, une petite vidéo nous explique les raisons de ce combat, ce qui est fort appréciable.

Ensuite, elles sont très grandes et, surtout, très ouvertes. Évidemment, une bêta est trop limitée pour prendre la pleine mesure du potentiel de ces cartes. De plus, toutes n'étaient pas parfaites : certains points étaient bloqués sans raison tandis que dans quelques cas, le lieu de réapparition était beaucoup trop proche de l'objectif pour qu'explorer la zone soit intéressant. Cependant, l'ouverture, tant horizontale que verticale, des cartes est très appréciable et conforme à ce qu'on peut en attendre.

3.jpg
4.jpg

Surtout, ces cartes sont un nid à interactions. On peut, gros exploit, monter sur une échelle ou récupérer des munitions. Soit ; cela n'a rien de révolutionnaire, le contraire aurait donc été étonnant. En revanche, ce qui surprend davantage, c'est la possibilité de ramasser de nombreux objets interactifs. Des armes et des outils laissés ici ou là, mais aussi des objets beaucoup plus insolites, comme des poissons récupérés dans un puits.

Je dois avouer que je n'avais jamais rêvé de lancer des poissons sur des adversaires. Cependant, c'est précisément le genre de fonctionnalités essentielles à un tel jeu. Plus que tout, Chivalry 2 semble être particulièrement fun. N'est-ce pas l'essentiel ?

Technique

Faut-il juger une bêta à la qualité de sa technique ? C'est toujours une question épineuse. Ce point posait clairement problème pendant ce week-end. Principal problème : le matchmaking était défaillant. Demander une "partie rapide" assurait en effet d'attendre de longues minutes sans que rien ne se produise : pour pouvoir jouer, il fallait manuellement rejoindre un serveur, après les avoir tous affichés.

De plus, le jeu disposait de quelques bugs. Ainsi, il m'est arrivé d'apparaître sans arme ou de subir des bugs sonores très désagréables. Rien de rédhibitoire - le jeu était parfaitement jouable -, mais plein de petits incidents. Précisons cependant, sur une note plus positive, que le jeu est vraiment beau : la progression graphique est saisissante et bien que ce ne soit pas du tout un point que je recherche particulièrement dans un tel jeu, c'est appréciable.

A+

Ce premier contact avec Chivalry 2 s'est donc révélé très positif. Bien sûr, il faudra explorer plus en profondeur les cartes. Bien sûr, il faut espérer que les ajouts de gameplay ne créent pas un gap trop important entre néophytes et joueurs expérimenter, que Chivalry 2 demeure cette joyeuse boucherie que l'on aime tant. Bien sûr, il faudra que la technique soit au rendez-vous pour accueillir les millions de joueurs, toutes consoles confondues, qui répondront présent. Néanmoins, l'essence de Chivalry est assurément présent dans sa suite et après tant de déceptions, c'est là l'essentiel.

5.jpg

Aperçu réalisé par Alandring dans le cadre d'une bêta fermée grâce à un code fourni par l'éditeur.

Réactions (2)

Afficher sur le forum