Sony signe des accords avec Netflix et Disney+

À l'heure où chaque producteur de cinéma ou de télévision crée sa propre plateforme de diffusion, Sony a au contraire fait le choix de s'associer avec Netflix ainsi que Disney.

VOD

Le 8 avril dernier, Netflix annonçait avoir conclu un accord avec Sony pour la diffusion de ses films. Prévu entre 2022 et 2027, ce contrat garantira à Netflix d'être la première plateforme de VOD à recevoir les films produits par Sony. Il ne concerne cependant que le marché américain : la chronologie des médias compliquerait par exemple une telle association en France. En effet, aux États-Unis, les analystes estiment que les films arriveront sur Netflix environ 9 mois après leur sortie en salle. En France, les films sortis en salle ne pourraient être proposés sur Netflix avant 17 à 36 mois  (selon les investissements de la plateforme dans la création française). Cependant, ce délai pourrait être réduit à l'avenir. De plus, il n'est pas impossible que cet accord américain favorise les discussions entre Netflix et Sony pour le reste du monde.

Cet accord ne se limite cependant pas aux films sortis en salle. En effet, Netflix s'engage également à produire un certain nombre de films directement destinés à la vidéo à la demande (direct-to-VoD) par an. En outre, si Sony désire créer de tels projets, ils doivent en premier lieu les proposer à Netflix : si la plateforme américaine les refuse, Sony a ensuite le droit de chercher d'autres producteurs. Précisons que cette partie du contrat entre Netflix et Sony concerne le monde entier : si Netflix obtient les droits de diffusion d'un film Sony directement destiné à la vidéo à la demande, il sera disponible partout dans le monde à la même date.

Coucou Spidey

Résumons : les films Sony sortiront d'abord en salle, puis chez Netflix, qui a un accès exclusif de 18 mois. C'est ensuite qu'entre dans la danse Disney, via un accord dévoilé hier. Selon cet accord, Disney accédera aux films Sony sortant en salle entre 2022 et 2026 après leur disponibilité sur Netflix. Si Disney+ est le premier service venant à l'esprit, cet agrément concerne également Hulu, Disney Channels, ABC, Freeform, FX ou encore National Geographics. Pour le dire autrement, Disney sera entièrement libre de la manière dont ils désirent exploiter ces films à partir du moment où le groupe y aura accès.

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Outre les nouveautés, ce contrat inclut aussi plusieurs films plus anciens. On peut donc imaginer que cela complètera notamment le catalogue Marvel de Disney+ : si celui-ci contient à ce jour les films produits directement par Disney (logique) ainsi que ceux créés par la Fox depuis l'arrivée de Star en Europe, les films Sony (Spider-Man ainsi que ses spin-offs) sont pour l'heure les grands absents de la plateforme.

Précisons cependant que comme pour l'accord entre Netflix et Sony concernant les films, ce contrat est limité au marché américain, probablement pour les mêmes raisons.

Et ensuite sur le PlayStation Plus ?

Disney pourrait cependant ne pas être la dernière étape des films financés par Sony. En effet, le site VGC a remarqué avant l'heure un logo annonçant le lancement du "PlayStation Plus Video Pass" en Pologne. C'est une initiative intéressante, après que Sony a annoncé qu'à partir du 31 août, il ne sera plus possible de louer ou d'acheter des films et des séries sur le PlayStation Store.

PlayStation Plus Video Pass

Sony a-t-il décidé d'arrêter de proposer de louer ou d'acheter des films pour, à la place, en inclure dans le PlayStation+ ? Les films disponibles à l'avenir sur Netflix puis sur les plateformes de Disney finiront-ils leur vie sur ce service ? Ou à l'inverse, s'agit-il d'une stratégie limitée au continent européen, différente de celle adoptée aux États-Unis ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais le PlayStation Plus semble participer à la stratégie globale de Sony.

Oui, mais pourquoi ?

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Netflix, Disney ou encore le PlayStation Plus : Sony multiplie donc les accords et ne limite pas ses négociations à ces plateformes. On se souvient par exemple que HBO produit actuellement une série The Last of Us, qui devrait être disponible l'an prochain.

En choisissant de ne pas lancer sa propre plateforme, Sony peut donc librement négocier avec chaque acteur de ce secteur ultra concurrentiel. L'avantage le plus immédiat est financier : selon le site Deadline, l'accord avec Netflix rapportera à Sony plus d'un milliard sur toute la durée du contrat et, en ajoutant le contrat avec Disney, la firme japonaise devrait toucher plus de trois milliards sur cette période.

La pandémie ayant un impact considérable sur les salles de cinéma, cette rentrée d'argent est certainement bienvenue. Cependant, l'intérêt pour Sony n'est pas uniquement financier. Netflix compte actuellement 208 millions d'abonnés et Disney+ 95 millions, sans compter les autres plateformes possédées par l'entreprise (Disney compte au total 146 millions d'abonnés toutes plateformes confondues, auxquelles il faut ajouter les chaînes gratuites). Grâce à ces accords, Sony peut donc espérer un très large public avec ses films, ce qui pourrait augmenter par ricochet les entrées en salle des sorties suivantes de ces licences. En outre, rappelons que Sony compte produire de nombreuses séries et films tirés de ses licences de jeu vidéo via la division PlayStation Productions. Or, rappelons-nous que la sortie de la série The Witcher sur Netflix en décembre 2019 avait grandement boosté les ventes des jeux tirés de cette licence. On peut donc imaginer que la sortie de ces films et série sur Netflix puis sur Disney+ augmentera aussi les ventes des jeux.

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