Test de MotoGP 21 - C'est reparti pour un tour

Licence annuelle de Milestone, MotoGP 21 pointe le bout de son nez alors que la saison de MotoGP commence à peine. Toujours en quête d'améliorations ici et là pour asseoir sa domination dans la discipline, le jeu s'offre à nous dans sa version PlayStation 5, pour la première incursion de la licence sur la nouvelle génération de consoles. 

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Retour au stand pour quelques ajustements

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Pour le passage à la nouvelle génération, Milestone a effectué quelques ajustements bienvenus sur la gestion de la moto. D'abord la température des freins, que l'on peut enfin surveiller de manière plus précise, mais surtout un nouveau système de suspension qui rend le pilotage un peu plus exigeant que les années précédentes. Il est en effet plus difficile d'aborder certains circuits sans faire de faute, grâce à cette volonté d'aller vers un pilotage qui se distingue autant que possible de Ride, l'autre grande licence de moto du développeur italien. Évidemment, cela passe aussi par la recherche de l'authenticité de la course, à commencer par l'arrivée de la pénalité de tour long. Mis en place dans la compétition réelle en 2019, cette nouvelle pénalité consiste à proposer sur chaque circuit un virage alternatif faisant perdre environ deux secondes au tour pour le pilote qui l'emprunte. L'objectif était de proposer une pénalité plus juste pour les pilotes qui auraient commis une infraction au tour, alors que la traditionnelle pénalité qui consistait à laisser sa position au poursuivant était parfois difficile à mettre en place quand les écarts de temps étaient très réduits entre les pilotes. MotoGP 21 l'intègre enfin et cela se traduit par l'obligation, sous trois tours, de passer par cette voie alternative lorsque l'on reçoit une pénalité. Plutôt efficace, cela révèle toutefois quelques limites du jeu de Milestone qui subsistent. En effet, le jeu reste assez gentil en matière de sanction, avec la possibilité de couper certains virages sans rien trop risquer, tandis que des pilotes ont parfois tendance à se rentrer dedans et se gêner sans subir de pénalité, rendant l'utilisation de la pénalité de tour long plutôt rare. À ce titre, on remarque d'ailleurs toujours une IA très conciliante avec ses propres pilotes, puisqu'il n'est pas rare en poursuivant un concurrent de le voir couper plusieurs virages sans qu'il ne soit jamais sanctionné. Un point que l'on espère voir amélioré dans les prochaines mises à jour.

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D'autant plus que l'IA reste le point fort de la licence. Toujours épaulée par son intelligence artificielle nommée "A.N.N.A.", Milestone propose des courses assez captivantes où les pilotes contrôlés par l'IA réduisent autant que possible leurs erreurs de trajectoire en s'adaptant d'un tour à l'autre. Si cela n'empêche pas d'occasionner quelques manqués où l'on a l'impression que l'IA a oublié notre présence en prenant sa trajectoire sans se soucier de ce qui se trouve sur son chemin, il y a dans l'ensemble un beau travail qui est fait pour éviter le phénomène du petit train (où tous les concurrents se suivent sans varier les trajectoires) qui reste trop présent dans d'autres simcade. Alors, malgré ses errements, MotoGP 21 propose une expérience toujours solide, mais surtout un vrai plaisir à parcourir des circuits officiels qui offrent chacun leur propre lot de challenges. Avec sa conduite légèrement revue, le jeu ne démord pas de sa volonté d'améliorer sa courbe de progression pour une discipline finalement assez peu intuitive. En passant plus de temps à décélérer et à anticiper les virages en profitant du transfert de masse du pilote sur la moto, on est en effet loin d'une discipline très accessible dans le petit monde des jeux de course. Freiner n'importe comment en fin de ligne droite est l'assurance de finir dans les graviers et le jeu s'attache donc à proposer un bon nombre de difficultés et d'aides au pilotage pour tenter de prendre en main l'ensemble. Notons d'ailleurs que si l'ensemble des aides s'avèrent plutôt utiles selon les préférences, et que toutes les désactiver offre une expérience particulièrement grisante, on reste dubitatifs face à l'assistance sur la trajectoire optimale. Celle-ci n'est pas très efficace, marquant des points de freinage parfois assez improbables, bien trop tôt ou bien trop tard, ce qui peut rendre le premier contact assez frustrant pour les personnes qui n'ont jamais touché à la licence auparavant. Cependant, pour celles et ceux qui ont déjà un pied dans le genre, MotoGP 21 est dans la continuité de ce qui est proposé depuis plusieurs années.

La nouvelle génération patine

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Sur nouvelle génération, le jeu vise la 4K en 60 images par seconde avec résolution dynamique. Il n'y a pas grand chose à lui reprocher sur ce point-là : les performances sont extrêmement solides sur PlayStatiion 5, par tous temps, même si le jeu le doit beaucoup à une qualité visuelle qui n'évolue qu'assez peu par rapport au précédent opus. Et il y a une forme de déception tout de même, parce qu'on aurait aimé que la licence franchisse une étape supplémentaire dans la modélisation des pilotes et des motos. Le jeu reste correct visuellement, mais trop proche de ses prédécesseurs, et ce n'est pas l'utilisation des gâchettes adaptatives sur PlayStation 5 qui révolutionne l'expérience. On apprécie certes la résistance de celles-ci sur l'accélération et le freinage, mais cela manque tout de même de finesse, alors que l'on pourrait très bien imaginer des manières d'utiliser ces nouvelles possibilités offertes par la DualSense pour envoyer différents signaux au joueur. Ressentir la perte d'adhérence, la roue arrière qui s'échappe, le choc quand on touche un autre pilote : autant de choses qui pourraient renforcer encore un peu plus l'immersion dans le jeu.

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Et c'est d'autant plus dommage que Milestone a fait bon nombre d'efforts sur cette nouvelle édition, notamment sur son contenu toujours pléthorique entre le calendrier officiel et les nombreux pilotes de légende que l'on peut jouer. Il y a par exemple le choix en début de carrière entre jouer le calendrier tel qu'il aurait dû être, et le calendrier post-COVID avec son report des grand prix des États-Unis et d'Argentine. Mais aussi un mode carrière qui reste plutôt agréable à jouer malgré le manque d'évolutions, puisqu'on a toujours le choix entre fonder notre propre écurie (de la Moto3 à la MotoGP) ou rejoindre l'une des écuries du plateau. Il y a toujours ce même plaisir à participer aux tests hivernaux, à préparer la moto et à profiter - pour qui cela est nécessaire - de l'aide de l'ingénieur pour identifier les problèmes auxquels on fait face (vitesse, agilité, adhérence...), dans des courses toujours très disputées grâce aux qualités de l'IA. 

Conclusion

Comme bien souvent avec les licences annuelles, il y a cette petite lassitude que l'on tente d'évacuer avec quelques améliorations qui donnent de bonnes raisons de repartir sur une année à rouler en MotoGP. Et cette édition 2021 est un bon cru, avec ses légères modification sur les suspensions des motos qui rendent la conduite plus agréable. Néanmoins, cela relève du détail pour un épisode qui doit concilier deux générations de console, n'offrant pas la révolution que l'on pourrait espérer voir arriver un jour. Alors on prend ce qu'on a, on profite d'un jeu solide qui améliore par petites touches une formule déjà réussie et on attend patiemment de voir si un jour la licence saura se réinventer. En attendant, MotoGP 21 nous donne l'opportunité de mettre Quartararo sur le toit du monde ou faire un formidable comeback avec Marc Marquez après sa longue absence, et c'est déjà pas mal.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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