Test de I Saw Black Clouds - Plongée dans l'horreur sur rails

Toujours très actif dans le domaine des histoires interactives en FMV, Wales Interactive nous revient cette fois avec I Saw Black Clouds, sorti le 30 mars.

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Sombres pensées

Cette fois-ci, Wales Interactive s'intéresse à un nouveau genre : l'horreur. Une jeune femme, Emily, est retrouvée morte, pendue chez elle. À la suite de cette découverte macabre, une de ses amies, Kristina, décide d'enquêter. Plus que d'Emily, c'est de Kristina dont parle le jeu. C'est elle le personnage incarné par le joueur, celui qui est affecté par nos décisions. Celles-ci ont d'ailleurs un impact assez particulier.

Le joueur a de nombreuses décisions à prendre, mais celles-ci n'ont en général qu'un impact immédiat très faible. Ainsi, que vous alliez à gauche ou à droite lorsque vous explorez un vieux bâtiment, la suite de l'histoire sera la même. On pourrait sans trop de difficulté parler de "choix Telltale" ; c'est, dans tous les cas, une histoire extrêmement linéaire. Cet aspect est renforcé par le fait qu'il est possible de mourir pendant la partie, mais que dans ce cas, le joueur est ramené quelques minutes en arrière : quelle idée d'avoir essayé de s'éloigner du récit principal ?

Cependant, ces choix ne sont, en réalité, pas sans conséquence. En effet, I Saw Black Clouds est un jeu à jauges : chacune de vos décisions impacte certaines jauges, qu'il s'agisse de celles exprimant votre caractère, de vos relations ou de votre état d'esprit. Ce sont ces jauges qui déterminent l'évolution de l'histoire. Arrivée à mi-chemin, l'histoire se divise en deux récits complètement différents en fonction de l'avancée de vos jauges à ce stade du jeu. Puis, ces mêmes jauges déterminent si vous avez le droit à la bonne ou à la mauvaise fin de votre voie.

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Bien exécutées ?

Profitons pour rappeler que Wales Interactive est désormais l'éditeur offrant la meilleure réalisation pour ses jeux narratifs. Outre les sous-titres français - indispensables pour pleinement profiter de l'expérience - et l'absence totale de QTE, l'éditeur permet de passer les scènes déjà vues, ce qui incite à recommencer encore et encore pour explorer toutes les possibilités.

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Dans The Complex, ces mécaniques avaient eu pour moi une conséquence inattendue : en 3h de jeu, j'avais naturellement accédé à toutes les fins et débloqué tous les trophées du jeu, mon envie d'explorer suffisant amplement.

Dans I Saw Black Clouds, après avoir débloqué une "bonne fin", j'ai essayé d'obtenir son pendant maléfique. J'ai essayé une première fois, sans succès. Puis une deuxième. Puis une troisième. Au total, j'ai fait cinq essais différents, tous sans succès, ne réussissant pas, en dépit de mes efforts, à amener les jauges au bon endroit.

Certes, faire une histoire va assez vite, donc cela ne prend pas trop de temps - je n'ai que 4h40 sur le jeu à ce jour. Cependant, il est très frustrant de ne pas réussir à infléchir la narration dans le sens que l'on souhaite. Cela semble peu naturel et contraint, en définitive, à regarder une solution si l'on désire obtenir tous les succès, ce qui ne devrait pas être nécessaire.

Bilan mitigé

Je ne suis pas un grand fan de l'horreur, ce qui affecte probablement ma perception. Néanmoins, j'ai trouvé la narration assez lente et ennuyeuse ; l'histoire m'a clairement moins accroché que d'autres titres narratifs.

De plus, en dépit des qualités techniques du jeu, sa narration est frustrante. The Complex avait été très impressionnant sur ce plan, de par sa capacité à inciter à l'exploration et à la récompenser. I Saw Black Clouds incite aussi à l'exploration, mais il ne la récompense pas : pour en triompher sans guide, il faut recommencer encore et encore, ce qui n'a rien d'appétissant.

Est-ce un motif pour passer sur le jeu ? Si vous aimez les jeux narratifs et l'horreur probablement pas, car il a des qualités malgré tout. N'en attendez cependant pas trop, car il ne s'agit pas d'un des meilleurs crus de Wales Interactive. I Saw Black Clouds est disponible sur PC, Mac, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch au prix de 13€. Il sortira plus tard sur PlayStation 5 et Xbox Series S/X, mais est déjà disponible sur ces consoles via la rétrocompatibilité.

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Test réalisé sur PC par Alandring à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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