Test de Lost Words: Beyond the Page - Le pouvoir des mots

Sorti depuis un an maintenant en exclusivité sur Stadia, Lost Words : Beyond the Page trouve enfin le chemin vers nos PC et consoles (Xbox, Playstation et Switch). L’attente valait-elle le coup ?

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Il était une fois

Enfant, nous avons tous rêvé d’avoir un métier cool une fois adulte. Pour la jeune Izzy, ce rêve consiste à devenir écrivaine. C’est dans le journal intime que lui a offert sa grand-mère qu’elle adore qu’Izzy commence à écrire. Sa vie de tous les jours bien sûr, mais c’est aussi là qu’elle invente l’histoire d’une jeune fille dont le village a été détruit par un dragon et qui se jure de retrouver le monstre et de sauver les lucioles qui protégeait le village. Cependant, un évènement tragique bouleverse la vie d’Izzy.

Un livre, deux histoires
Un livre, deux histoires

Write here, right now

Chaque chapitre du jeu se divise en deux parties à la fois distinctes et proches. Dans la première, Izzy se confie à son journal intime. On est devant des séquences essentiellement narratives : les phrases d’Izzy apparaissent dans le journal et on guide notre personnage de mots clés en mots clés pour continuer. De temps à autre, un mot spécial ou un dessin apparaissent. En les attrapant et en les déplaçant sur la page, ils modifient celle-ci. Par exemple, déplacer le mot « nuit » sur le soleil dessiné sur la page l'obscurcit. Simple et intuitif. Le jeu reprend ce même principe pour quelques petits puzzles, comme des proverbes de Mamie qu’il faut compléter en replaçant les mots dans le bon ordre.

Joue avec les mots
Joue avec les mots
Proverbe de grand-mère
Proverbe de grand-mère

Dans la deuxième partie d’un chapitre, nous basculons sur l’histoire fictive qu’Izzy crée au fur et à mesure pour son héroïne, que j’ai appelée Robyn. Le jeu vire alors vers le genre plateforme/aventure tandis que Robyn parcourt différentes zones à la poursuite du dragon. Pour l’aider à passer les obstacles qui se dressent sur sa route, Robyn bénéficie du pouvoir des mots. Grâce à un livre qu’une ancienne du village lui a offert, Robyn peut utiliser les mots qu’il contient sur certains éléments du décor. Une pierre que vous souhaitez soulever ? Utilisez le mot « relever ». Un pont détruit à franchir ? Utilisez « réparer. »

Un mot pour chaque action
Un mot pour chaque action

Là aussi, rien de bien compliqué à comprendre et à utiliser, d’autant que la liste des mots disponibles est assez réduite. Ainsi, trois mots principaux seulement vous accompagnent durant la majorité de l’aventure. D’autres sont utilisables de manière plus ponctuelle, le temps de franchir une zone particulière. Il faut attendre la fin du jeu pour voir la liste des mots s’agrandir significativement, mais ça reste très simple, surtout si le joueur n’a pas une folle envie d’essayer de retrouver toutes les lucioles perdues dans les niveaux. De même, les quelques choix qui se présentent en cours de jeu n'ont pas d'influence sur le déroulement de l'aventure. Le jeu ne présente donc jamais la moindre difficulté, ce n’est pas son objectif. Lost Words brille surtout par sa narration et je vous conseille d’avoir une boite de mouchoirs en papier à portée de main avant de débuter.

Quelques choix à faire
Quelques choix à faire

Je ne pleure pas, j’ai une poussière dans l’œil

Car là où Lost Words réussit particulièrement bien son coup, c’est dans sa manière d’exprimer les sentiments d’Izzy. Nous avons tous probablement déjà perdu des proches et il est pratiquement impossible de ne pas voir le discours d’Izzy toucher une corde sensible. Au fil des années, beaucoup de jeux narratifs ont abordé le thème du deuil, mais peu l’ont fait avec autant de justesse. Izzy est très touchante dans sa colère comme dans la détresse et on y croit. Le doublage tout en nuances y est bien sûr pour beaucoup (le jeu ne propose qu’une version anglaise sous-titrée en français), mais la mise en scène joue également son rôle en reflétant les différentes phases que traverse Izzy. Bref, ça fonctionne parfaitement et le jeu m’a tiré quelques larmes.

Colère !
Colère !
Désespoir
Désespoir

Le point technique

Paradoxalement, c’est dans sa partie la plus simple graphiquement que le jeu m’a paru le plus réussi visuellement. Ainsi, toute la partie narrative dans le journal intime profite de petits dessins souvent très réussis qui donnent une personnalité au jeu. Les séquences de l’histoire de Robyn paraissent plus classiques en comparaison. Comme vous l’aurez noté dans les images qui accompagnent ce test, les sous-titres sont directement intégrés à l’univers visuel du jeu, ce qui pose à l’occasion des petits soucis, comme une phrase un peu trop longue en français par rapport à son pendant anglais. Rien de bien sérieux toutefois, puisque c’est presque là le seul bug que j’ai croisé durant mes cinq heures de jeu.

Avouez que c'est réussi
Avouez que c'est réussi

Il est déjà l’heure de conclure ce test sur une note positive. Lost Words : Beyond the Page n’est certes pas un jeu parfait. Son absence de difficulté et son orientation narrative ne le destinent pas à tous les types de joueurs, mais ceux qui recherchent une histoire touchante dans un jeu à boucler en quelques heures y trouveront leur compte.

Test réalisé par Grim sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur

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