Test de Little Nightmares 2 - Un cauchemar ambitieux

Quatre ans plus tard, Tarsier Studios revient avec un nouvel opus de sa série Little Nightmares. Le titre est disponible depuis le 11 février sur PC, Xbox One/Series S/X, PlayStation 4/5. Si le premier épisode avait su nous marquer par une ambiance singulière et réellement efficace, l’expérience était restée néanmoins perfectible. Qu’en est-il avec ce second titre ? Est-ce que le studio a su corriger ses défauts pour nous apporter une expérience supérieure ?

Une aventure Mono… chrome ?

Little Nightmare n’est pas de ces jeux se démarquant par des graphismes de haute volée. Pour autant, le jeu a une direction artistique marquée qui ne laisse indubitablement pas insensible. D’ailleurs, dès le départ, vous serez en terrain connu si vous avez déjà joué au premier opus ou aux célèbres Limbo et Inside (si ce n’est pas le cas, foncez les découvrir !). Forêt lugubre, rues vides, couloirs aux portes fermées, pièges en tous genres, zones d’ombre, brumes… Bien que peu surprenante pour les habitués du genre, l’ambiance est toujours aussi efficace.

Le jeu fonctionne d’ailleurs toujours sur le même schéma : vous accédez à une zone, vous découvrez le lieu au travers d’une infiltration et de plusieurs énigmes, vous êtes repéré par un des multiples méchant de la zone et vous fuyez jusqu’à éliminer l’ennemi et passer à la zone suivante. Ainsi, par 4 fois, vous répétez cet exact cheminement. Heureusement, les différentes sections du jeu sont relativement inspirées, proposant des bois lugubres occupés par un chasseur et sa famille ou encore un orphelinat/école mené par une maîtresse aux attributs physiques des plus perturbants. Malheureusement, bien que plutôt marquante à jouer, ces différentes zones semblent totalement décousues entre elles et ne font absolument pas comprendre où le scénario essaie de nous amener. Cela donne la sensation que Tarsier Studios a voulu proposer 4 cauchemars aux visuels particulièrement impactants, plus qu’une histoire globale dérangeante comme le proposait le précédent opus. À titre personnel, je n’ai toujours pas compris le lien entre le dernier acte et les précédents que traversent Mono, notre petit héros masqué. Petite déception de ce côté-là, car le jeu offre vraiment une expérience bien plus forte et réussie, au détriment d’une construction narrative illisible.

Tel Emmanuel, Mono… sourcille.

En ce qui concerne le gameplay, Little Nightmare 2 reprend tout ce qui a fait le succès de son grand frère et y rajoute une dose de coopération. En effet, vous êtes rapidement accompagné d’un autre personnage qui vous soutient dans la résolution des différentes énigmes qui vous barrent la route. Si l’idée de départ est sympathique, le rendu final est plutôt brouillon. L’aide se résume finalement à devoir faire la courte-échelle pour atteindre un rebord, se mettre à 4 bras pour ouvrir une porte trop lourde pour vous seul ou encore vous retenir lors de sauts sur des gouffres bien trop grands pour vos petites jambes. Ne vous attendez pas à résoudre des énigmes compliquées avec des placements précis ou des coordinations à réaliser : cela n’a pas lieu. Néanmoins, quelques mécaniques environnementales rajoutent un peu d’intérêt à la résolution de ces différentes énigmes. Par ailleurs, afin de renouveler l’intérêt du titre, le jeu renouvelle habilement les phases en duo et les phases en solo par des pirouettes scénaristiques intéressantes, donnant une sensation permanente d’insécurité et permettant au gameplay de ne pas trop se répéter rapidement. Le rythme est donc très bon tout au long de l’aventure.

Et heureusement que le gameplay reste propre parce que le principal défaut du titre précédent est toujours là : la gestion de la profondeur. Vous le découvrez très vite : le fait que le scrolling horizontal rajoute cette notion rend les phases de plateforme ou de poursuites particulièrement frustrantes tant cela ajoute un véritable handicap. Vous avez donc l’occasion de vous ramasser une paire de fois pour un saut mal jugé ou une action qui ne se réalise pas simplement parce que vous n’êtes pas exactement au pixel près prévu par le jeu. Des phases résolument laborieuses qui ne font que rajouter une épaisseur non souhaitée à votre cauchemar.

Une aventure Mono…tone ?

Néanmoins, même si ce calvaire gâche ponctuellement l’expérience, elle reste tout de même aussi marquante que son aînée. La mise en scène n’est forcément pas innocente à cette raison, proposant des moments oppressants, ainsi que des ennemis tous plus difformes les uns que les autres. On décernera d’ailleurs une mention spéciale à la rencontre avec la maîtresse, qui possède des attributs que l’on qualifiera de dérangeants, pour rester sage. Par ailleurs, cette mise en scène profite d’un travail réalisé sur la bande son de toute beauté. Très discrète, mais tout en sachant être particulièrement présente aux moments opportuns, elle rajoute le sel nécessaire pour rendre l’ambiance anxiogène et donner vie à l’aventure que traversent nos héros sans peur (enfin, cela reste à prouver).

Allez, on se réveille maintenant.

Little Nightmares 2 n’est pas exempt de défaut, c’est une certitude. En cause principalement une gestion de la profondeur rendant le gameplay (trop souvent) hasardeux et frustrant. Pour autant, nous n’arrivons pas à en tenir rigueur au jeu : sa direction artistique, le travail réalisé sur le son ou encore l’ambiance visuelle dérangeante sont autant de raisons qui sauront vous marquer au long de l’aventure. Il faudra compter environ 5 heures pour en voir le bout, ce qui peut être un frein pour pas mal de joueurs quand on sait que le titre est vendu 30€.

Pour autant, même si des défauts inhérents à son aîné sont toujours présents, Little Nightmares 2 propose une aventure avec une ambition suffisamment forte pour vous marquer l’esprit, comme a su le faire le premier épisode à l’époque. Amateur du genre, vous y prendrez forcément plaisir !

 Test réalisé par Dunta à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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