Test de Fallen Legion Revenants - Sympa, mais peut mieux faire

Nouveau venu dans la série des Fallen Legion, il n'est pas nécessaire d'avoir joué aux précédents pour comprendre ce qui ce passe dans ce Revenants. Mais voyons ce qui arrive quand un bon gameplay et une bonne histoire sont mélangés de façon un peu étrange.

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La fin du monde sauf pour les nantis

Fallen Legion Revenants se déroule dans un monde ravagé par des miasmes qui empoisonnent les gens et finissent par les transformer en monstres.
Dans cette ambiance pas bien joyeuse subsiste le château de Welkin, qui lévite au dessus des miasmes et donc garde protégés ses occupants, parmi lesquels le maître des lieux nommé Ivor dont le design fait transparaître la nature maléfique.

Les personnages centraux de l'histoire sont au nombre de deux.
Tout d'abord Rowena, ancienne chancelière exécutée par Ivor pour trahison, mais qui survit en tant que fantôme pour sauver son fils prisonnier dans les geôles du château. Elle dispose de pouvoirs magiques d'attaque et de soins et peut aussi invoquer des Exemplars : ce sont des guerriers aux différents talents que l'on débloque en trouvant des armes leur correspondant.

L'autre personnage est Lucien, un jeune politicien dont le but est de se débarrasser d'Ivor via des embrouilles politiques.
Lucien ne combat pas : quand on le contrôle, c'est pour engager le dialogue avec d'autres occupants du château ou pour trouver des objets qui serviront à Rowena sur le champ de bataille.

Cette ambiance est très bien portée par une réalisation graphique plutôt jolie qui fait penser à du Castlevania et une bande sonore qui mélange morceaux gothiques pour le château et musiques plus rock pour la bataille.

La baston à la touche

Le système de combat est très proche d'un Walkyrie Profile ou d'Indivisible : on dispose d'une équipe composée de trois Exemplars et de Rowena, chacun étant affecté à une touche principale de la manette (par exemple A-Y-B-X sur la Switch). Les Exemplars disposent de jusqu'à 3 points d'actions - chaque attaque en utilisant un - qui se régénèrent avec le temps donc pas question de bourriner la manette.
Chaque Exemplar dispose également d'attaques spéciales activées en combinant une touche principale avec une gâchette. Mais pas question de les lancer en boucle, car en plus d'utiliser un point d'action, ça dépense également un point de mana. Ces derniers n'étant générés qu'en accumulant les attaques, c'est une ressource à bien gérer.
Les points de mana sont la ressource principale de Rowena qui lui permettent de lancer des sorts offensifs ou de soins. Si un Exemplar est tué, elle peut le ranimer en laissant le doigt appuyé sur la touche qui lui correspond, mais à chaque mort le temps à rester appuyé augmente rendant la réinvocation de plus en plus longue et aussi la gestion des autres personnages plus compliquée vu l'immobilisation d'un doigt.

Les ennemis disposent d'une barre de bouclier qui diminue les dégâts subis, l'objectif est donc de le faire sauter, car les dégâts sont alors bien plus importants en plus de provoquer une paralysie temporaire. Cependant, attention : le bouclier, en plus de se régénérer si le monstre n'est pas tapé, revient à fond après cette phase de paralysie qui dure plus ou moins longtemps selon l'adversaire.

Les Exemplars ne disposent pas de barre de bouclier, mais on peut, en activant le bouton adéquat au bon moment, parer les attaques ennemis. Loin d'être anodin, c'est même une mécanique primordiale du jeu vu qu'en cas de parade parfaitement lancée on renvoie l'attaque à l'ennemi. C'est indispensable pour certains boss qui disposent d'une barre de bouclier tellement énorme que seules leurs propres attaques contrées peuvent la détruire.
Le timing n'est pas trop serré pour placer ces blocages parfaits et c'est heureux, car entre le nombre d'attaques qu'on subit et le fait qu'on a un temps de latence obligatoire entre deux parades la difficulté du jeu peut parfois être assez énorme... pour les combats de boss.

Et c'est là un défaut du jeu : si les combats contre les boss sont un bon challenge, demandent de comprendre ce qui se passe et de jouer quasi parfaitement, le reste des combats est plus simple mais surtout beaucoup plus (trop) nombreux tout en étant parfois longs. En fin de niveau, on obtient un score selon les actions effectuées et cela influe sur le nombre d'Archeus - équipements pour Exemplar - qu'on peut choisir en récompense.

Et si tout n'était déjà pas assez compliqué à gérer, le positionnement de notre équipe et des adversaires est très important. Représenté par 3 tuiles pour nous et 4 pour les ennemis, les différentes positions jouent sur qui prend les dégâts, sur la possibilité d'esquiver en se repliant ou encore éviter ou lancer des effets de zone. D'ailleurs, certains ennemis n'hésitent pas à enchanter une partie de leur zone et il faut alors soit la rendre néfaste soit forcer l'ennemi à quitter cette tuile via des compétences qui repoussent ou attirent. Pas facile d'avoir les yeux partout tout le temps.

La politique politicienne

Avant, après et pendant ces phases de combat, le jeu nous met aux commandes de Lucien dont le but est d'essayer de prendre le contrôle de l'intérieur.
Pour cela, il dialogue avec les différents occupants du château, crée des amitiés et des oppositions. C'est loin d'être anodin, car les actions de Lucien ont un effet plus que tangible sur l'histoire. On est d'ailleurs un peu trop vite lancé dans le grand bain avec des choix importants alors qu'on a à peine pris connaissance des protagonistes. Et il est d'autant plus difficile d'arriver à réfléchir qu'un chronomètre est très souvent présent pour nous forcer à répondre vite.

Selon ses investigations, Lucien est force de proposition sur les actions de Rowena. Il a également des capacités d'alchimiste et peut fournir à cette dernière diverses décoctions. Enfin, par des phases d'infiltration (assez simplistes), il récupère des objets très utiles.

Néanmoins, le plus important, c'est que ses actions peuvent entraîner la mort de ses congénères. Et à ce petit jeu, on peut être une vraie pourriture. Pour vous donner un exemple dans ma partie : j'ai empoisonné la nourriture, j'ai été accusé, en ralliant un votant à ma cause j'ai obtenu un résultat de vote non décisif, ce qui m'a permis d'accuser la personne que j'avais ralliée qui s'est faite exécuter. En dernier recours j'avais la possibilité pour le sauver de confesser mon crime ce qui amène à l'exécution de Lucien et un game over. Toutefois, selon nos choix, tout ce que je viens de décrire peut ne pas se produire du tout.

Ce serait parfait s'il n'y avait pas quelques défauts de gameplay.
Tout d'abord, on ne dispose d'aucune visibilité sur les conséquence réelles des divers effets papillons du jeu (d'ailleurs un papillon apparaît de temps en temps pour signaler un choix important) ce qui entraîne que, associé au fait qu'on ne dispose que d'une sauvegarde, il est difficile de savoir quelles sont toutes les fins disponibles.
Ensuite, les conséquences funestes sont régulièrement mal placées : j'ai par exemple eu énormément de mal sur un boss que j'ai trouvé compliqué, il m'a fallu plein d'essais et j'ai failli laisser tomber. Mais finalement je l'ai battu, puis j'ai fait un choix qui m'a amené à un game over. Le résultat du choix était très étonnant et satisfaisant, par contre reprendre ma partie implique de devoir refaire le boss qui m'a donné beaucoup de mal. Alors oui je l'ai fait une fois, je peux le refaire, mais la possibilité d'une sauvegarde après le combat aurait été bien moins frustrante.

Je t'aime moi non plus

Le principal défaut est donc, comme je l'indiquais en introduction, de se louper dans la finition et le mélange des deux aspects du jeu.

Est-ce un défaut rédhibitoire ? Je ne pense pas, l'histoire et l'ambiance donnent envie de continuer même s'il faut avouer qu'on peut aussi être amené à décrocher devant les problèmes rencontrés.

Notons qu'une version démo, permettant de jouer le premier chapitre, est disponible en téléchargement. Donc je ne peux que vous recommander de l'essayer et si vous accrochez il est fort probable que le reste du jeu vous intéresse d'autant que les possibilités en combat augmentent lors de la progression avec les nouveaux Exemplars trouvés ainsi que leurs compétences supplémentaires et leurs différents équipements, tandis que l'intrigue devient de plus en plus tendue.

Attention aux non anglophones, le jeu ne dispose que de la langue anglaise et la partie politique implique de lire vite et bien.

En conclusion, je pense que si Fallen Legion Revenants avait eu un meilleur dosage et une meilleure finition, le jeu aurait pu être un véritable bon jeu alors qu'en l'état il se limite à une plus petite tranche de joueurs qui sauront lui excuser ses défauts.


Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4
Genres Action-RPG, fantasy, médiéval

Sortie 19 février 2021 (France) (Nintendo Switch)
19 février 2021 (France) (PlayStation 4)

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