Test de Beyond Blue - Le monde de Mirai

Le studio E-Line Media s’était fait connaitre il y a quelques années avec Never Alone, un jeu introduisant les joueurs à la culture des Iñupiat, un peuple natif d'Alaska. Avec Beyond Blue, E-Line tente de rééditer la manœuvre en nous faisant explorer les océans. Et oublie quelque chose au passage.

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Jamais sans ma baleine

Le jeu vous plonge dans la peau de Mirai, une scientifique et plongeuse sous-marine reconnue. La jeune femme s’apprête à plonger dans le Pacifique Ouest pour une observation de la vie maritime retransmise en direct partout dans le monde. L’occasion aussi pour elle de retrouver une famille de baleines croisée lors d’une précédente mission et de tester le nouveau matériel d’exploration de l’équipe de scientifiques entourant Mirai et de récolter quelques échantillons. Cela n'a pas l'air passionnant ? Cela ne l'est pas. non.

Bonne question...
Bonne question...

Un gameplay qui se cache à l’eau

Le jeu se résume donc à parcourir sept chapitres dans son mode histoire qu’il vous faut terminer pour enfin avoir accès à un mode exploration libre. Sept chapitres pour autant de plongées qui ne se différencient que par l’environnement et le moment de la journée durant lequel vous plongez. Le jeu se veut totalement tranquille pour le joueur, n’espérez pas la moindre dimension simulation avec une gestion de l’oxygène. Le but est ici d’immerger le joueur dans la vie des océans et de lui faire côtoyer au plus près les espèces marines. Donc, oui, vous nagez avec des dauphins, approchez de près des baleines, voyez passer des requins, ce genre de choses. Et c’est ma foi bien agréable et assez relaxant tant les commandes sont simples à prendre en main. Le stick pour contrôler la direction, une gâchette pour monter, l'autre pour descendre et on est parti.

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Hélas, Beyond Blue oublie complètement de proposer quelque chose d’amusant à faire une fois le délire de la nage au milieu de la faune marine passé. Le reste du jeu se contente alors de vous faire scanner des trucs, ce qui revient en gros à pointer un curseur quelque part puis à appuyer sur un bouton le temps que ça se fasse. À l’image de Never Alone, E-Line tente d’apprendre quelque chose au joueur à travers son jeu. Hélas, il échoue ici à rendre ça ludique. Le jeu regorge certes de contenus à débloquer, que ce soit les documentaires vidéos que l’on débloque en progressant dans l’histoire ou l’encyclopédie des espèces sous-marines présente en jeu. Cependant, le déblocage de cette dernière est affreusement lourd puisqu’il vous faut scanner encore et encore de multiples exemplaires de pratiquement tous les animaux marins que vous croiserez. C’est juste inutilement répétitif.

Scanner 27 fois la même espèces, le fun !
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Beauté sous-marine

Visuellement, le jeu s’en tire correctement sans faire non plus de miracles. Les différentes zones de plongée sont plutôt réussies, tantôt dans le visuel (le récif corallien), tantôt dans l’ambiance (la plongée dans une zone que la lumière du jour n’atteint pas) même si je regrette un peu que certaines zones donnent rapidement l’impression d’être cloisonnées. Pour ceux qui rêvent d'une véritable exploration sous-marine, il faudra repasser, le jeu ne vous permet même pas de faire surface. Pire, le jeu n'exploite même pas son potentiel lorsqu'il nous fait plonger là où l'absence de lumière donne vie à des espèces plus surprenantes. On salue par contre l’excellente ambiance sonore qui règne dans le sous-marin servant d’interlude entre les chapitres du jeu, qui propose quelques superbes chansons. Rien de particulier non plus à signaler sur les voix (anglaises uniquement) des différents personnages, ça fait le job.

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Mal des profondeurs

Il est finalement assez triste que la conclusion de notre aventure dans Beyond Blue retienne plus la profondeur de l’océan où l’on a plongé que celle du gameplay du jeu. E-Line a réussi à rendre répétitif un jeu de trois heures et ne parvient jamais à exploiter le milieu potentiellement plein de promesses et de mystères où le studio nous emmène. On retiendra les quelques superbes pistes de la bande sonore et on saluera la qualité de la petite demi-heure de documentaires qui accompagne le jeu. Puis on passera à autre chose en se disant que ce n’en valait malheureusement pas le coût.

Test réalisé sur PC par Grim à partir d'une version fournie par le développeur.

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